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Recentré et plus robuste, Eramet maintient le cap dans un contexte de marché dégradé

Recentré et plus robuste, Eramet maintient le cap dans un contexte de marché dégradé
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  • EBITDA ajusté1,2 à 339 M€ en fort retrait par rapport à un 1er semestre record en 2022 :
    • Forte contraction des prix de vente pour l’ensemble des marchés du Groupe, notamment les alliages de manganèse (affinés en baisse de près de 50 %) et le nickel de classe II (ferronickel en baisse de plus de 30 %)
    • Incidents logistiques majeurs au Gabon, désormais résolus, ayant entrainé un net recul des volumes de minerai de manganèse produits (- 27 % à 2,6 Mt)
    • Forte croissance des volumes de minerai de nickel en Indonésie (+79 % à 16,4 Mth)
    • Coûts des entrants à des niveaux élevés, en particulier les réducteurs
    • Mise en place d’un plan de réduction des coûts et de préservation du cash, en complément d’actions de productivité et d’optimisation de la production (volume, teneur)
  • Résultat net part du Groupe positif à hauteur de 98 M€
    • Free cash-flow négatif dans un contexte d’investissements de croissance, conduisant à une dette nette de 712 M€ et un levier ajusté3 de 0,7x ; extension de la maturité avec le succès de la 1ère émission notée d’obligations liées au développement durable (« sustainability-linked bonds »)
  • Démarrage de la production de lithium en Argentine au T2 2024 confirmé, avec un taux de réalisation de la construction de l’usine de 60 % à fin juin 2023
  • Décision finale d’investissement attendue au S2 2023 pour la 1ère tranche de la phase II du projet Centenario (soit 30 kt-LCE supplémentaires)
  • Signature en juillet d’un contrat de co-commercialisation de carbonate de lithium à partir de 2025, permettant de sécuriser une avance de 400 M$ dès 20234
    • De nouvelles avancées en matière de RSE, avec l’engagement pris par Eramet à faire évaluer d’ici 2027 l’ensemble de ses sites miniers, y compris celui de Weda Bay en Indonésie, selon le référentiel de Mine Responsable « Initiative for Responsible Mining Assurance » (IRMA)
  • Des perspectives 2023 qui s’inscrivent dans un contexte macro-économique difficile qui persiste. L’EBITDA ajusté est revu à la baisse à près de 900 M€ en 2023, compte tenu :
    • de la révision à la baisse du consensus de prix du minerai de manganèse (5,15 $/dmtu vs 5,4 $/dmtu précédemment)
    • d’une inflexion plus marquée des prix du Nickel de classe II et du minerai de nickel
    • seulement partiellement compensées par la révision à la hausse des volumes de minerai de nickel commercialisé à Weda Bay (+ 5 Mth5 basse teneur, à environ 35 Mth)

Christel BORIES, Présidente-Directrice Générale du Groupe :

  • Des prix défavorables et des incidents logistiques désormais résolus ont pénalisé nos résultats au 1er semestre. Cependant, forts des transformations réalisées sur les dernières années, nous maintenons notre cap et poursuivons notre développement dans les métaux de la transition énergétique, en nous appuyant sur une structure financière plus solide et une feuille de route RSE ambitieuse.

Au 2nd semestre, nous restons concentrés sur la performance de nos opérations et le strict
contrôle de nos dépenses. Nous continuons à avancer sur les projets stratégiques du Groupe, et nous confirmons le démarrage de notre production de lithium en Argentine au 2ème trimestre 2024. 

  • Engagements RSE

La performance du Groupe en matière de sécurité a continué d’afficher d’excellents résultats au S1 2023, avec un TF2 ayant atteint 1,0 sur le nouveau périmètre d’Eramet (vs 1,1 en 2022), bien en deçà de l’objectif de la feuille de route RSE pour 2023 (TF2 <4) et parmi le Top 36 selon le Safety Performance Report 2022 de l’ICMM paru en juillet 2023.

Au cours du semestre, le Groupe a poursuivi le déploiement du référentiel « Initiative for Responsible Mining Assurance » (« IRMA »), avec le lancement de la première évaluation indépendante de son site de Grande Côte Opérations (GCO), au Sénégal. Cet audit externe, réalisé par un tiers, permettra à Eramet de compter parmi les premiers groupes miniers engagés publiquement dans le processus IRMA. Le Groupe a par ailleurs réaffirmé son engagement à auditer d’ici 2027 l’ensemble de ses sites miniers, y compris celui de la joint-venture PT Weda Bay Nickel (dont il détient 38,7 %) selon ce référentiel de Mine Responsable.

Eramet est devenu le premier groupe minier au monde à se doter d’une instance de dialogue social transnational englobant toutes les entités du Groupe : l’« Eramet Global Forum » (« EGF»), reflet de la diversité du Groupe. Créée par un accord signé en mai entre les partenaires sociaux et la direction, cette nouvelle instance a pour but de renforcer et de développer un dialogue social ouvert et respectueux des cultures locales. Elle réunit des représentants des principaux pays du Groupe, avec l’ambition de négocier des accords qui s’appliqueront à l’ensemble des collaborateurs sur des sujets tels que la protection sociale, la qualité de vie au travail, la diversité et l’inclusion, la parentalité.

Eramet a également annoncé son partenariat avec l’organisation mondiale « International Women in Mining» (« IWiM ») œuvrant pour l’égalité des genres, la promotion des femmes, leur accès aux opportunités et au leadership dans l’industrie minière. Ce partenariat permettra au Groupe de partager les meilleures pratiques en matière de diversité et d’inclusion.

Enfin, le Groupe a publié en juin le détail des contributions économiques dans ses principaux territoires hôtes au titre de l’année 20227, faisant ressortir un montant global de 3,3 Mds€ en quasi doublement par rapport à l’année précédente.

  • Notation financière et financement

En avril, Moody’s et Fitch ont attribué à Eramet des notes de crédit à long terme de respectivement Ba2 et BB+, avec des perspectives stables.

Dans ce contexte, et après le refinancement du prêt bancaire à terme fin janvier pour un montant de 515 M€, Eramet a réalisé avec succès le placement début mai de sa première émission d’obligations liées au développement durable (« sustainability-linked bonds »), pour un montant de 500 M€. L’émission obligataire, dont l’échéance est de 5 ans et le coupon annuel de 7 %, est liée à deux objectifs de performance durable. Ceux-ci seront mesurés au 31 décembre 2025 par rapport aux performances de l’année 2019 :

(i)    réduction de 35 % de l’intensité d’émissions annuelles des gaz à effet de serre (scope 1 et scope 2) du Groupe, et 

(ii)    augmentation à 67 % de la part (en termes d’émissions) de ses fournisseurs et de ses clients ayant des objectifs de décarbonisation cohérents avec le scénario « well-below 2°C » de l’accord de Paris.

En parallèle, Eramet a procédé en juin au rachat de ses obligations en circulation à échéance février 2024 (pour un montant de 429,7 M€), permettant de poursuivre la gestion proactive du profil de dette du Groupe et d’étendre sa maturité moyenne. Celle-ci ressort à près de 3 ans au 30 juin 2023 (contre 2,2 ans au 31 décembre 2022).

Enfin, en juillet, Eramet s’est accordé avec Glencore sur un prépaiement de 400M$, en amont de la commercialisation future et conjointe de 50kt de carbonate de lithium issu de la phase I du projet Centenario-Ratones (équivalent à un contrat commercial d’environ 5 ans). L’avance commerciale servira notamment à financer les projets de croissance du Groupe dans les métaux de la transition énergétique. L’accord reste sous réserve de la satisfaction des conditions préalables usuelles dans ce type d’opérations.

  • Chiffres clés du groupe Eramet (en application de la norme IFRS 5)
Millions d’euros1S1 20232S1 20222Var. (M€)Var.3(%)
Chiffre d’affaires ajusté41 9012 816– 915– 32 %
Chiffre d’affaires1 6042 635– 1 031– 39 %
EBITDA ajusté43391 170– 831– 71 %
EBITDA93982– 889– 91 %
Résultat opérationnel courant (ROC)– 10853– 863n.a.
Résultat net des activités poursuivies52783– 731– 93 %
Résultat net des activités en cours de cession14– 13+ 27n.a.
Résultat net part du Groupe98677 579 86 %
     
Free Cash-Flow du Groupe– 120429– 549n.a.
     
Millions d’euros130/06/23231/12/222Var. (M€)Var.3(%)
Endettement net (Trésorerie nette)712344368107 %
Capitaux propres2 1342 245– 111– 5 %
Levier ajusté4 (Endettement net / EBITDA ajusté5)0,70,20,ptsn.a.
Levier (Endettement net / EBITDA5)1,10,2– 0,9 ptsn.a.
Gearing (Endettement net / capitaux propres)33 %15 %+ 18ptsn.a.
Gearing au sens des covenants bancaires618 %2 %16ptsn.a.
ROCE (ROC / capitaux employés7 de l’année n-1)13 %51 %– 38ptsn.a.

1 Données arrondies au million le plus proche.

2 Hors Aubert & Duval, Sandouville et Erasteel, qui, en application de la norme IFRS 5, sont présentées comme des activités en cours de cession sur 2023 et 2022. Cf. tableaux de passage en annexe 1.

3 Données arrondies au % supérieur ou inférieur.

4 Le chiffre d’affaires ajusté, l’EBITDA ajusté et le levier ajusté sont définis dans le glossaire financier en Annexe 8.

5 Calculé sur 12 mois roulants au 30 juin.

6 Ratio endettement net sur capitaux propres, hors impact IFRS 16 et hors prêt de l’Etat français à la SLN.

7 Somme des capitaux propres, de l’endettement financier net, des provisions pour remise en état des sites, pour restructuration et autres risques sociaux, diminuée des immobilisations financières, hors capitaux employés Weda Bay Nickel.

Nota 1l’ensemble des variations commentées du 1er semestre 2023 (« S1 2023 ») sont calculées par rapport au 1er semestre 2022 (« S1 2022 »), sauf indication contraire.

Nota 2l’ensemble des chiffres du S1 2023 et du S1 2022 commentés correspondent aux chiffres en application de la norme IFRS 5 tels que présentés dans les états financiers consolidés du Groupe, sauf mention contraire.

Nota 3: les mentions T1, T2, T3 et T4 font référence aux quatre trimestres de l’année.

Le chiffre d’affaires ajusté1 du Groupe (en intégrant la contribution proportionnelle de Weda Bay) s’élève à 901 M€ au S1 2023, en baisse de 32 % (- 34 % à périmètre et change constants8, avec + 2 % d’effet change). Cette baisse reflète principalement un effet prix négatif (- 27 %) dans un environnement de marché dégradé en comparaison de niveaux de prix élevés au S1 2022, notamment en ce qui concerne le minerai et les alliages de manganèse, ainsi que le ferronickel à la SLN.

L’EBITDA du Groupe s’élève à 93 M€.

L’EBITDA ajusté1,2 (y compris la contribution proportionnelle de Weda Bay) s’élève à 339 M€, en forte baisse (- 71 % vs le S1 2022) reflétant principalement :

  • Un impact négatif des facteurs externes de 749 M€, comprenant un effet prix défavorable
    (- 724 M€, dont – 498 M€ pour l’activité manganèse et – 225 M€ pour l’activité nickel), un effet volume défavorable (- 48 M€) pour la production d’alliages de manganèse afin de s’adapter à un marché en forte baisse, ainsi qu’un coût des entrants et autres plus élevé (en hausse de 43 M€ par rapport au S1 2022), la baisse des prix d’achat n’ayant pas encore été reflétée dans le prix des entrants consommés. Ces impacts ont été partiellement compensés par la baisse des coûts du fret (+ 51 M€) et un effet change favorable (+ 33 M€) ;
  • Une performance intrinsèque négative de 77 M€, reflétant principalement le recul des volumes de ventes de minerai de manganèse du fait des incidents non récurrents sur la voie
    (- 124 M€), ainsi que des volumes de zircon et laitier de titane (- 38 M€). La croissance organique du minerai de nickel à Weda Bay (+ 63 M€) ainsi que les actions de réduction des coûts fixes et les gains de productivité (+ 21 M€) ont partiellement compensé ce recul.

Le résultat net des activités en cours de cession s’élève à 14 M€.

Le résultat net part du Groupe s’établit à 98 M€ sur le semestre, incluant la quote-part de résultat de Weda Bay (174 M€).

Les investissements représentent 356 M€, incluant la part du projet Lithium financée par Tsingshan (via une augmentation de capital de notre filiale argentine). Les investissements supportés par le Groupe s’élèvent à 263 M€ et comprennent 136 M€ d’investissements de croissance, principalement au Gabon (81 M€) et en Argentine (51 M€) ; les investissements courants s’élèvent à 127 M€ sur le S1 2023.

Le free cash-flow (« FCF ») s’élève à – 120 M€, y compris une contribution de Weda Bay à hauteur de 153 M€.

La dette nette s’établit à 712 M€ au 30 juin 2023, avec impact non significatif sur le semestre de la cession d’Aubert & Duval et d’Erasteel. La variation de l’endettement net comprend le versement de dividendes au titre de l’exercice 2022 aux actionnaires d’Eramet (- 100 M€) et aux actionnaires minoritaires de Comilog (- 87 M€).

Le ratio de levier est de 1,1x. La politique d’allocation du capital du Groupe continue à viser en priorité le désendettement, afin de maintenir un levier9 inférieur à 1x en moyenne sur le cycle, tout en investissant dans les projets de croissance et en rémunérant ses actionnaires.

La liquidité du Groupe, y compris les lignes de financement non tirées, reste élevée à 2,5 Mds€ au 30 juin 2023.

  • Chiffres clés par activité2 – activités poursuivies (IFRS 5)
Millions d’euros1S12023S12022Variation (M€)Variation2 (%)
MANGANESECA9461 647– 701– 43 %
 EBITDA193831– 638– 77 %
   Activité Minerai de Mn3,4CA471747– 276– 37 %
 EBITDA154343– 189 55 %
   Activité Alliages de Mn3CA475901– 426– 47 %
 EBITDA38488– 450– 92 %
NICKELCA ajusté5815943– 128– 13 %
 EBITDA ajusté5174306– 132– 43 %
SABLES MINERALISESCA136224– 88– 39 %
 EBITDA4997– 48– 49 %
LITHIUMCA00n.a.n.a.
 EBITDA– 9– 8– 1n.a.

1 Données arrondies au million le plus proche.

2 Données arrondies au % supérieur ou inférieur.

3 Cf. définition dans le glossaire financier en Annexe 8.

4 Chiffre d’affaires lié aux ventes externes de minerai de manganèse uniquement, y compris 24 M€ liés à l’activité de transport de Setrag autre que celui du minerai de Comilog (vs. 41 M€ au H1 2022).

5 Le chiffre d’affaires ajusté, l’EBITDA ajusté et le levier ajusté sont définis dans le glossaire financier en Annexe 8.

  • Activités poursuivies

Manganèse

Compte tenu d’un S1 fortement perturbé par des incidents logistiques au Gabon, et d’un environnement de prix particulièrement favorable au S1 2022, l’activité Manganèse affiche un EBITDA en très forte baisse à 193 M€ (- 77 %).

Au S1 2023, les volumes de minerai produits et transportés sont en baisse respectivement, de 27 % à 2,6 Mt et de 16 % à 2,Mt, en raison des suspensions du trafic en janvier, suite au glissement de terrain fin 2022, et début avril.

L’EBITDA de l’activité minerai est ainsi en recul à 154 M€10 (- 55 %), reflétant principalement un environnement de prix défavorable ainsi que le recul des volumes de ventes externes
(- 16 %).

L’EBITDA de l’activité alliages affiche une très forte baisse à 38 M€ (- 92 %). Celle-ci reflète principalement la normalisation des prix de ventes après les records historiques atteints sur le S1 2022. Les volumes vendus sont également en baisse de 9 %.

Tendances de marché11 & prix12

La production mondiale d’acier au carbone, principal débouché du manganèse, s’établit à 944 Mt au S1 2023, en recul de 2 % par rapport à la même période de l’année précédente.

La production en Chine, qui représente plus de 50 % de la production mondiale, est restée stable par rapport au S1 2022, dans un contexte de rebond bien moins fort qu’attendu de l’économie chinoise, et d’un tassement du secteur de la construction. La production est en baisse dans le reste du monde (- 5 %), notamment en Europe (- 13 %) où le secteur immobilier est fortement impacté par la conjoncture et les taux d’intérêt élevés. Parmi les marchés significatifs, seule l’Inde fait figure d’exception avec une hausse de la production de 7 %.

En conséquence, la consommation de minerai de manganèse est en recul de près de 2% à 10,1 Mt au S1 2023, de même que la production mondiale de minerai (- 2 %) qui atteint 10,2 Mt. Les baisses de production au Gabon (près de – 10 %) et en Afrique du Sud (- 2 %), ont été partiellement compensées par la croissance de l’offre du Brésil (+ 81 %), avec le redémarrage d’anciens sites miniers.

Dans ce contexte, le bilan offre/demande reste en léger excédent au S1 2023 et les stocks de minerai aux ports chinois s’établissent à 6,5 Mt en fin de semestre, en hausse par rapport à 2022.

Le prix du minerai de manganèse CIF Chine 44 % a atteint 5,2 $/dmtu en moyenne au S1 2023, en baisse de 23 % par rapport au S1 2022, en ligne avec une demande affaiblie.

L’indice de prix (CRU) des alliages affinés en Europe (MC Ferromanganèse) a chuté de près de 50% au S1 2023, tout comme celui des alliages standards (Silico-manganèse) en baisse de 37%. Les alliages de manganèse bénéficiaient au S1 2022 de niveaux de prix exceptionnellement élevés en raison d’une forte reprise du secteur de la construction post-Covid et d’une tension sur l’offre liée au conflit en Ukraine.

Activités

Le programme d’expansion de Moanda, la plus grande mine de manganèse au monde, ainsi que les progrès opérationnels, se poursuivent à Comilog au Gabon. Cependant, les opérations ont été fortement perturbées sur le premier semestre par les incidents logistiques de début d’année (glissement de terrain fin 2022, rupture d’un ouvrage d’art début avril), désormais résolus.

Faute de logistique avale, et compte tenu de l’absence de livraison en carburants et en pièces nécessaires à l’activité minière, la production de la mine a été arrêtée sur l’ensemble du mois de janvier, et a également été fortement perturbée sur le mois d’avril. Les volumes de minerai de manganèse produits sont ainsi en baisse de 27 % à 2,6 Mt au S1 2023. Compte tenu d’un déstockage à Moanda, les volumes de minerai transportés et ceux vendus à l’externe reculent dans une moindre mesure, de respectivement 16 % et 18 % et s’établissent à 2,8 Mt et 2,4 Mt sur la période.

Le retour à un trafic normalisé a permis de transporter près de 700 kt de minerai sur le mois de juin, soit un rythme annualisé de 7,0 Mt en 2023 en tenant compte du S1 réalisé.

Les perturbations ayant eu notamment pour effet de décaler à février et mars des livraisons prévues en janvier (facturées sur la base de l’indice CIF Chine 44 % de décembre 2022), Comilog n’a pas profité de la hausse des prix de marché en janvier et février.

Le cash cost FOB13 de l’activité minerai s’établit à 2,7 $/dmtu, en hausse de 21 % par rapport au S1 2022. Celle-ci est principalement liée à l’impact négatif de la baisse des volumes, partiellement compensée par le recul des redevances sur le chiffre d’affaires ainsi qu’un impact favorable du taux de change.

Les coûts de transport maritime à la tonne sont en recul d’environ 30 % à 0,9 $/dmtu, reflétant principalement la baisse des prix du fret en moyenne sur le semestre.

La production d’alliages de manganèse recule de 18 % à 311 kt au S1 2023. Ce recul est lié au ralentissement de la production afin de s’adapter aux conditions de marché et de limiter l’impact des prix de l’énergie, mais également du fait de la réfection programmée de plusieurs fours.

Les ventes se sont établies à 310 kt (- 9 %) avec un mix légèrement plus favorable sur la période par rapport au S1 2022. La marge des alliages s’est de nouveau contractée au S1 2023, sous l’effet de la baisse continue des prix de vente et du niveau toujours élevé du coût des intrants. Ainsi, la baisse du coût d’achat du coke métallurgique ne se reflète pas encore dans le prix des réducteurs consommés14 ; en outre, depuis l’arrêt des approvisionnements en provenance de Russie au début du conflit, le mix d’approvisionnement du Groupe inclut de l’Ultra Low Phos coke de Colombie, dont le prix reste supérieur de plus de 10% à celui du coke métallurgique.

Perspectives

Au S2 2023, la production d’acier devrait continuer à s’infléchir compte tenu de la saisonnalité défavorable. Le niveau de production devrait rester stable par rapport au S2 2022. La hausse des taux d’intérêt continue de pénaliser le secteur de la construction au niveau mondial, l’Inde devant cependant de nouveau afficher une croissance.

En conséquence, la demande de minerai pourrait s’inscrire en recul sur l’année. Bien que l’offre soit également en léger recul, le consensus de marché qui se positionne actuellement à près de 5,2 $/dmtu, anticipe une baisse de près de 15 % de l’indice de prix moyen du minerai de manganèse CIF Chine 44 %, en 2023 par rapport à 2022.

La demande pour les alliages devrait chuter fortement en 2023, particulièrement en Europe. Les stocks étant encore élevés pour la plupart des produits, en particulier pour les alliages standards, et les marges se rétrécissant fortement, l’offre devrait également baisser. La demande d’alliages au S2 devrait suivre la tendance de l’acier et baisser sous l’effet de la saisonnalité.

Sur 2023, les prix de ventes facturés des alliages pourraient se stabiliser en moyenne au niveau de mi-2023 et rester ainsi fortement en dessous de la moyenne des prix de 2022, avec notamment un très fort recul en Amérique du Nord.

Au Gabon, les objectifs de volumes de minerai transporté sont maintenus à plus de 7,0 Mt, compte tenu des incidents logistiques rencontrés au S1, désormais résolus. La production sera ajustée selon le niveau de volume transporté, comme cela a d’ailleurs été effectué en avril. Le démarrage avec succès des laveries modulaires et du convoyeur électrique mis en service au S1 sur le plateau d’Okouma permet d’envisager une capacité de production d’environ 8 Mt par an, ainsi qu’une baisse du coût de production et de transport du minerai. Le cash cost est ainsi attendu en baisse dès le S2, reflétant également une saisonnalité structurellement plus favorable sur la seconde partie de l’année, ainsi qu’une amélioration de la teneur moyenne du minerai.

Le programme pluriannuel de réfection de fours des usines d’alliages a démarré avec un premier arrêt sur le S1. Le programme, qui comprend un second arrêt en fin d’année, impactera à la baisse la production d’alliages sur l’année, de même que l’adaptation aux conditions de marché.

Nickel

Au S1 2023, la mine de Weda Bay en Indonésie, la plus grande mine de nickel au monde, a poursuivi sa montée en puissance avec une hausse de près de 80% des volumes de minerai commercialisé.

L’EBITDA ajusté2 de l’activité Nickel s’élève à 174 M€ (- 43 %), la contribution proportionnelle de Weda Bay fortement positive permettant de compenser la perte réalisée par la SLN.

La contribution de Weda Bay à l’EBITDA (quote-part détenue par le Groupe de 38,7%) a ainsi progressé de 31 % à 246 M€, grâce à d’excellentes performances opérationnelles sur mine, tant en volumes qu’en qualité du minerai, avec un impact positif sur les prix de ventes.

L’EBITDA de la SLN15 est cependant en forte baisse et affiche une perte de 70 M€, reflétant un environnement de prix fortement dégradé, ainsi que les difficultés persistantes de la filiale.

Tendances de marché16 & prix

La production mondiale d’acier inoxydable, principal débouché du nickel, est en recul de 2 % à 27,7 Mt au S1 2023.

La production en Chine, qui représente plus de 50 % de la production mondiale, affiche une hausse de près de 5 % par rapport au faible niveau du S1 2022 (Jeux Olympiques d’hiver, Covid-19) et de 4 % par rapport au S2 2022, témoignant d’une reprise de l’économie chinoise. En revanche, la production dans le reste du monde recule de 11 %, avec une baisse notable en Indonésie (- 18 %), et une chute en Europe en raison d’une demande atone.

En parallèle, le secteur des batteries continue d’enregistrer une croissance très soutenue (+ 28%). La demande mondiale de nickel primaire continue ainsi de progresser, en hausse de 4 % à 1,5 Mt au S1 2023.

La production mondiale de nickel primaire affiche de son côté une hausse de plus de 8 %, atteignant 1,6 Mt au S1 2023. Cette croissance est soutenue par l’offre de NPI en Indonésie (+ 19 %), ainsi que par la forte montée en puissance des nouveaux projets (+ 74 %), notamment de HPAL17 et de Matte. En revanche, la production de NPI18 en Chine et la production traditionnelle ont reculé de respectivement 9 % et 4 %.

Le bilan offre/demande du nickel (classes I et II19) affiche ainsi un léger excédent au S1 2023. Les stocks de nickel au LME et SHFE20 restent bas (42 kt à fin juin) ; ils sont cependant de moins en moins représentatifs car le marché des produits LME (cathodes et briquettes de nickel pur) ne représentent plus aujourd’hui qu’environ 19% du marché mondial.

Au S1 2023, la moyenne des cours au LME (cotation d’une partie du nickel de classe I) s’est établie à 24 236 $/t, en baisse par rapport au S1 2022 (- 12 %) qui avait connu des niveaux particulièrement élevés, mais en légère hausse par rapport au S2 2022 (+ 2 %).

La moyenne de l’indice pour le prix du NPI21 tel que vendu à Weda Bay s’est établie à 15 368 $/t, en net recul par rapport au S1 2022 (- 26 %) et également en baisse par rapport au S2 2022 (- 9 %).

Le prix spot du ferronickel tel que produit par la SLN (nickel de classe II) s’est situé, comme attendu, à un niveau très sensiblement en dessous du LME et s’est rapproché du prix du NPI (nickel de classe II également), affichant une forte baisse de 31 % sur le S1 (- 10 % au S1 vs S2).

Le prix du minerai de nickel (1,8 % CIF Chine), tel qu’exporté par la SLN, s’établit en moyenne à 92 $/th au S1 2023, en nette baisse par rapport au S1 2022 (- 26 %) et au S2 2022 (- 14 %). Le prix du minerai de nickel s’est fortement corrigé depuis le mois d’avril et s’élève actuellement à 80 $/th.

En Indonésie, l’indice officiel pour les prix domestiques du minerai de nickel haute teneur (« HPM Nickel ») s’établit à environ 57 $/th22, en hausse par rapport au S1 2022 (+ 2 %) ainsi que par rapport au S2 2022 (+ 10 %). Pour rappel, la formule de prix du HPM Nickel est liée au LME, avec un décalage d’environ un mois.

Activités

En Indonésie, la mine de Weda Bay poursuit sa montée en puissance exceptionnelle avec la commercialisation de 16,4 Mth au S1 2023 (pour 100 %), en hausse de près de 80%.

Les ventes externes de minerai (aux usines présentes sur le site industriel autres que celle de la JV) ont doublé (à 15,1 Mth) avec la commercialisation de 6,9 Mth de minerai haute teneur et 8,2 Mth de minerai basse teneur ; la consommation interne pour la production de ferroalliages de nickel s’est élevée à 1,3 Mth.

La production de l’usine a atteint 15,7 kt-Ni de NPI sur le S1 2023 (base 100 %), en baisse de 21 %, en raison de difficultés d’approvisionnement en électricité sur le site industriel au T1. Les volumes vendus par Eramet dans le cadre du contrat d’off-take, soit 7,0 Kt-Ni (- 18 %), ont contribué à hauteur de 102 M€ au chiffre d’affaires du Groupe au S1 2023, en recul de 36 % en raison de la baisse des volumes et d’un contexte de prix défavorable.

La performance opérationnelle de Weda Bay s’est de nouveau traduite par une contribution significative au FCF du Groupe sur la période, à hauteur de 153 M€.

En Nouvelle-Calédonie, la production minière a atteint 2,9 Mth au S1 2023, en hausse de 18 %, reflétant de meilleures conditions météorologiques, malgré des difficultés sociales (plan de restructuration en cours à Kouaoua) et sociétales, ayant perturbé les opérations et les chargements de bateaux. L’accès toujours non autorisé à certains gisements n’a pas permis de bénéficier pleinement de la météo clémente et a notamment entrainé une réduction d’activité sur le site de Poum. Les exports de minerai de nickel à faible teneur sont ainsi en recul de 5 % à près de 1,4 Mth, tandis que l’usine a bénéficié d’une meilleure alimentation en termes de teneur, mais a également été impactée par des conflits sociaux en début d’année.

La production de ferronickel est restée stable, à 20,3 kt-Ni (vs. 20,4 kt-Ni au S1 2022). Les volumes vendus sont en légère hausse, à 20,3 kt-Ni au S1 23 (+ 2 %).

Le cash cost23 de la production de ferronickel s’est élevé à 8,7 $/lb en moyenne sur le semestre (vs. 8,1 $/lb au S1 2022), reflétant la baisse des marges export dans un contexte de marché dégradé ainsi qu’une moindre efficacité opérationnelle à l’usine, résultant des coûts liés au démarrage de la CAT (« Centrale Accostée Temporaire » 24). Ces effets sont partiellement compensés par un impact change favorable ainsi qu’une progression de l’efficacité opérationnelle minière.

En conséquence, la SLN a généré en local un free cash-flow négatif à hauteur de – 70 M€ sur le semestre et l’endettement net de la société s’établit désormais à 564 M€.

Afin de faire face à ses difficultés, aggravées récemment par la forte baisse des prix de ventes du minerai et du ferronickel, la filiale calédonienne du Groupe poursuit la mise en œuvre du plan de réduction des coûts et de préservation de la trésorerie, notamment au travers de la réduction de ses investissements et de ses frais fixes.

Perspectives

Au S2 2023, la demande de nickel primaire devrait continuer de croître malgré un marché de l’inox atone en Europe, notamment grâce à la résilience de la demande dans le secteur des batteries.

La production de nickel primaire devrait également continuer de progresser sur la période, grâce à la croissance du NPI et des nouveaux projets (Matte et HPAL) à destination du secteur des batteries pour véhicules électriques, renforçant la situation excédentaire du marché pour l’année 2023.

En Indonésie, la mine de Weda Bay devrait poursuivre sa montée en puissance exceptionnelle en 2023, avec un objectif de commercialisation (base 100%) revu à la hausse à environ 35 Mth5 en 2023, dont environ 20 Mth de minerai basse teneur.

En Nouvelle Calédonie, compte tenu de sa situation financière qui reste critique, et pour faire face à ses échéances de trésorerie à court terme, la SLN devrait procéder prochainement au tirage d’une seconde tranche de 20 M€ du prêt accordé par l’Etat en début d’année (pour un montant total de 60 M€).

Sous réserve d’un fonctionnement normal des opérations, la production de ferronickel de l’usine est confirmée à plus de 45 kt-Ni en 2023. En revanche, l’objectif d’exportation de minerai est revu à la baisse à plus de 3,0 Mth compte tenu de la mise en « Care & Maintenance » du site de Poum à partir de mi-juillet, conséquence de l’absence de délivrance des autorisations d’exploiter par la Province Nord.

Projets stratégiques de croissance

Au S1 2023, Eramet et BASF ont poursuivi les études relatives au projet Sonic Bayprojet hydro métallurgique (HPAL18visant à produire du nickel-cobalt de qualité batterie sous forme de produit intermédiaire, à partir de minerais latéritiques extraits de la mine de Weda Bay. La décision d’investissement pourrait être décalée en 2024, en fonction des décisions sur les modalités d’exécution du projet et sur son mode de financement.

Par ailleurs, le Groupe poursuit l’exploration et l’étude d’opportunités visant des gisements de nickel latéritique, en particulier en Indonésie. À cet effet, Eramet a récemment participé à la formation d’un consortium visant à développer un « Responsible Green Electric Vehicle hub » (« RGEV ») en Indonésie.

Sables Minéralisés

L’EBITDA de l’activité Sables Minéralisés a reculé de 49 % et s’établit à 49 M€ au S1 23, reflétant une baisse des volumes, principalement liée à l’arrêt pour maintenance du four de l’usine en Norvège au cours du semestre, et le passage de la drague de GCO par une zone complexe et à faible teneur. Cette phase pèse actuellement sur les coûts d’exploitation de la mine compte tenu des déplacements d’infrastructures et coûts communautaires dans une zone plus dense, ainsi que de la difficulté à opérer.

Le maintien des prix du zircon à des niveaux élevés a permis d’effacer la baisse des volumes au Sénégal, compte tenu de difficultés opérationnelles conjuguées à une baisse de la teneur de la zone exploitée sur la période.

Tendances de marché & prix25

Dans un contexte macroéconomique défavorable au secteur de la céramique, la demande mondiale de zircon s’est essoufflée tout au long du semestre. En parallèle, la production de zircon est en hausse sur la période en raison du démarrage de nouvelles capacités. Dans ce contexte, le bilan offre/demande affiche un léger excédent au S1 2023, après avoir été en léger déficit en 2022.

Le prix de marché du zircon s’est ainsi établi à 2 100 $/t FOB en moyenne, en recul de plus de 2 % par rapport au S2 2022, mais en hausse de 3 % par rapport au S1 2022.

La demande mondiale de pigments TiO226, principal débouché de produits titanifères27, a progressé depuis le déstockage massif de fin 2022, mais reste toutefois inférieure aux niveaux soutenus atteints au S1 2022. Tirée par la demande de pigments voie chlorure en Chine, la production de produits titanifères à haute teneur est quant à elle en augmentation. Dans ce contexte, le marché se trouve en situation de surplus.

Le prix de marché moyen du laitier de titane de qualité CP, tel que produit par Eramet à l’usine d’ETI en Norvège, est resté au S1 à des niveaux très élevés à 930 $/t.

Activités

Au Sénégal, suite à la panne majeure d’un équipement en janvier et compte tenu de la baisse anticipée de la teneur moyenne de la zone exploitée, les volumes produits de sables minéralisés sont en baisse de 21 % à 306 kt.

Les volumes produits de zircon reculent de 20 % à 24 kt et les volumes vendus sont en baisse de 26 % à 23 kt.

En Norvège, l’arrêt pour maintenance décennale programmée de l’usine ayant démarré sur le T1 2023, la production de laitier de titane a été limitée à 32 kt au S1 2023, en baisse de 68 %. Ces travaux se sont achevés au cours du T2 et le ramp-up de la production a été opéré avec succès. En amont de cet arrêt, la puissance du four avait été abaissée afin de limiter l’impact de la hausse des prix de l’énergie.

En conséquence, les volumes de vente sont en baisse de 59 % à 39 kt sur le semestre.

Perspectives

La demande de zircon devrait diminuer au S2, compte tenu de difficultés macroéconomiques (inflation, marché de la construction en berne, notamment en Chine), menant à une baisse globale sur l’année. Le marché pourrait être en surplus, ce qui conduirait à une normalisation des prix sur le reste de 2023, après une année 2022 record.

La demande de produits titanifères devrait également être en baisse au S2, impactée par la faible demande de pigments liée au marché de la construction. La demande sur l’année s’établirait en baisse, conduisant à un surplus et à un niveau moyen de prix en 2023 inférieur à celui observé en 2022.

Au Sénégal, la production de sables minéralisés en 2023 est confirmée à un niveau équivalent à celle de 2022, la baisse de la teneur sur l’année étant compensée par la mise en service de l’unité d’extraction à sec fin 2022.

En Norvège, la production au S2 devrait s’établir à un rythme supérieur à celui de 2022 qui avait été impacté par la baisse de puissance liée aux prix de l’énergie. Les travaux durant l’arrêt du S1 ont visé à augmenter la capacité de l’usine de 7 % par an à partir de 2024.

Par ailleurs, en juillet, Eramet a reçu d’un acheteur potentiel une offre unilatérale pour le rachat de 100% des actions d’Eramet Titanium & Iron (« ETI »). La valeur d’entreprise proposée s’élève à 245 M$. Cette offre est actuellement à l’étude.

Lithium

Le prix du carbonate de lithium s’est établi à 52 192 $/t LCE28,29 en moyenne sur le S1 2023, en baisse de 21 % par rapport au S1 2022, s’expliquant principalement par une situation de déstockage chez les producteurs de matériaux actifs pour cathode (CAM30) sur le semestre. Le prix a atteint environ 68 000 $/t LCE au T1 avant de s’ajuster autour du prix actuel d’environ 40 000 $/t LCE.

En Argentine, la construction de l’usine de lithium de Centenario (phase I), lancée en 2022, se poursuit avec un taux de réalisation de 60% au 30 juin 2023. Selon les estimations actuelles, la production devrait démarrer au T2 2024 et l’atteinte du full ramp-up de la production, à hauteur de 24 kt LCE de qualité batteries (à 100%), est attendu d’ici mi-2025.

Les investissements liés à la phase I du projet, estimés à environ 310 M$ en 2023, seront essentiellement financés par Tsingshan.

En collaboration avec Tsingshan, son partenaire sur la phase I, Eramet poursuit l’étude de faisabilité pour une phase II d’expansion du projet permettant d’atteindre une capacité de production annuelle totale de plus de 75 kt-LCE par an dans le cadre des deux phases. Une décision d’investissement pour une première tranche de 30 kt-LCE supplémentaires devrait intervenir courant S2. Les investissements préliminaires liés à cette phase sont estimés autour de 90 M$ (à 100 %), et seront dépensés principalement sur le deuxième semestre de l’année, dont 49,9 % financés par Tsingshan.

Fort de son expérience en Argentine et dans un souci de diversification et d’extension de son portefeuille d’actifs, le Groupe accélère ses efforts d’exploration et de business développement dans les saumures de lithium au Chili. Un bureau local, Eramet Chile, a été créé en juin pour soutenir cette stratégie et pour positionner le Groupe dans l’écosystème du développement du lithium chilien.

Recyclage de batteries en France

En France, Eramet a récemment achevé comme prévu les études de préfaisabilité concernant son projet ReLieVe en partenariat avec Suez, qui entre désormais dans sa phase d’étude de faisabilité. Une usine pilote, destinée à tester et à valider le procédé de raffinage en continu à l’échelle préindustrielle, est en cours de construction au centre de recherche du Groupe à Trappes. Son démarrage est prévu au S2 2023.

Ce projet renforcerait la position d’Eramet sur la chaine de valeur des batteries électriques, avec une présence en amont et en aval, depuis la collecte et le démantèlement des batteries en fin de vie jusqu’à leur valorisation sous forme de sels métalliques recyclables.

  • Activités cédées ou en cours de cession

En application de la norme IFRS 5 – « Actifs non courants détenus en vue de la vente et activités abandonnées », les entités Aubert & Duval, Erasteel et Sandouville sont présentées dans les états financiers consolidés du Groupe comme des activités en cours de cession pour les exercices 2022 et 2023 :

  • Fin avril, Eramet a finalisé la cession d’Aubert & Duval au consortium composé d’Airbus, Safran et Tikehau Capital.
  • Fin juin, Eramet a finalisé la cession à Syntagma Capital de 100% des titres de sa filiale Erasteel suite à la réalisation de l’ensemble des conditions suspensives.

La cession ainsi finalisée de l’ensemble de la division Alliages Haute Performance (Aubert & Duval et Erasteel) a un impact non significatif sur la dette nette du Groupe à fin juin 2023.

  • Perspectives

Le climat d’incertitudes géopolitiques et macro-économiques ainsi que le contexte inflationniste continuent de peser sur l’ensemble des marchés du Groupe.

Le rebond initialement anticipé en Chine ne s’est pas encore matérialisé en 2023 malgré l’objectif de croissance de 5% affiché par les autorités chinoises. Le recul du secteur de la construction continue de peser sur les activités du Groupe, que ce soit en Chine, mais aussi en Europe et en Amérique du Nord. La demande de l’ensemble des marchés sous-jacents de nos produits reste atone, se traduisant par une poursuite de la tendance baissière sur les prix constatée tout au long du premier semestre, dans l’attente du rebond de la demande notamment en provenance de la Chine.

En parallèle, les taux de fret ont fortement diminué sur la période à des niveaux largement inférieurs à la moyenne de 2022. Une stabilisation est attendue sur le S2. Les prix des réducteurs et le coût de l’énergie, en baisse au S1 par rapport à 2022, restent cependant à un niveau historiquement élevé, ce qui continue de peser sur la performance des activités métallurgiques et leurs marchés. Les usines du Groupe bénéficient cependant de contrats d’approvisionnement long terme permettant de couvrir environ 80 % de leurs besoins en électricité.

Les objectifs de volumes sur l’année s’élèvent désormais à :

  • Environ 35 Mth5 de minerai de nickel commercialisé à Weda Bay, dont environ 20 Mth de
    minerai de basse teneur,
  • Plus de 7,0 Mt de minerai de manganèse transporté au Gabon, compte tenu des incidents logistiques non récurrents du S1.

Les prix de vente facturés des alliages de manganèse devraient rester en moyenne sur l’année très inférieurs à 2022, notamment en Amérique du Nord, tandis que le consensus de prix moyen du minerai de manganèse est revu à la baisse à 5,15 $/dmtu (vs 5,4 $/dmtu précédemment).

Les prix du Nickel de classe 2 ont connu par ailleurs une inflexion nettement plus marquée qu’attendue au S1. Le prix du ferronickel devrait ainsi se situer à un niveau très légèrement supérieur à l’indice SMM NPI 8-12%31. Les prix domestiques du minerai de nickel vendu en Indonésie, indexés sur le LME dont le consensus s’établit à 21 250 $/t pour 202332, évoluent en fonction de celui-ci.

Le taux de change €/$ reste attendu à 1,1033 sur 2023.

Sur la base des objectifs de volumes et des prévisions de prix mentionnés ci-dessus, l’objectif d’EBITDA ajusté1 du Groupe est revu à la baisse à près de 900 M en 2023, y compris la contribution proportionnelle de Weda Bay.

Les dépenses de capex sont revues à la baisse par rapport à la guidance communiquée précédemment, compte tenu de leur strict management pour faire face au contexte difficile. Elles intègrent en revanche les investissements préliminaires financés par Eramet, à hauteur de 40 M€, dans le cadre de la phase II du lithium. Le Groupe devrait ainsi réaliser environ 550 M€ d’investissements en 2023 (hors activités cédées au S1 et déduction faite de la part financée par Tsingshan du projet Lithium).

Source : Eramet