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2023 : l’industrie en croissance

la chronique aeronautique de michel polacco
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25 janvier 2023

Comme chaque année, le mois de janvier est celui des bilans et des projections. Ainsi chaque secteur de notre économie aérospatiale et défense a fait son bilan et affiché ses perspectives. Soit directement, soit sous la houlette du GIFAS qui regroupe la plupart de nos entreprises. Au global, notre industrie se porte plutôt bien. Elle exporte copieusement et par là réduit notoirement le déficit de la balance de notre commerce extérieur. Merci. Toutefois, certains secteurs sont en difficulté, comme l’espace. Et le manque de personnel ainsi que certaines pénuries ont des effets pervers.

Ainsi Guillaume Faury, président d’Airbus, et du GIFAS, sans publier alors les chiffres d’Airbus, et alors que ceux de Boeing n’étaient pas encore publics (nous les avons maintenant) a montré la reprise nette du marché des avions civils. Airbus est en tête cette année encore au lire du bilan 2022 : 661 livraisons, un chiffre respectable face au 480 de Boeing. Et 820 commandes nettes contre 808 à Boeing. Avec des carnets de commandes joufflus : 7239 Airbus à livrer et 4578 Boeing. Ils ont « de l’eau sous la quille » comme on dit ! Mais, les blessures de Boeing restent visibles, avec les graves défaillances du B737 Max, et les difficultés de production des B777 et B787 (dont la production a repris en 2022), tout cela ajouté au Covid19 qui de part et d’autre, a laissé de graves séquelles. Mais le marché du transport aérien repart. On estime en ce début 2023 que sur le plan mondial la reprise est de l’ordre de 80%. Mais on observe aussi que les plus gros porteurs recommencent seulement à prendre du service (B777 et A380), et que les compagnies recherchent en priorité des longs courriers de taille moyenne. Là où l’Airbus dans ses versions A321 LR et XLR est clairement en phase avec la demande. Boeing n’ayant pas d’appareil moderne à offrir sur ce créneau. (Le B737-10 Max est en cours de certification). Ainsi, en sortie d’épidémie, les vols point à point multiples regagnent du terrain sur les vols vers des Hubs de redistribution des passagers. Cela ne favorise pas l’économie de carburant et le désencombrement du ciel ni des aéroports. En nombre de passagers transportés, nous sommes encore loin des 4,7 milliards de 2019.

Guillaume Faury a martelé que l’aviation commerciale « commence juste à écrire son histoire », un siècle après son essor. Belle projection d’avenir ! Elle n’est pas en déclin, dit-il quoi qu’en espèrent ses pourfendeurs, et dans les 30 ans à venir, sans doute moins d’ailleurs, elle se sera sérieusement décarbonée, que ce soit avec les SAF*, carburants de recyclage, ou de nouveau modes de propulsion, à base d’hydrogène ou d’électricité. Avec les progrès de l’aérodynamique, de la propulsion, des opérations aériennes, du contrôle etc. L’aviation d’affaires repart également avec une sérieuse croissance des commandes de Falcon de Dassault, et l’annonce toute proche de son nouveau fleuron le Falcon 10X, dont le premier exemplaire est en cours d’assemblage, tandis que le Falcon 6X prend son envol.

L’aviation militaire, vu de France, reprend également des couleurs. Effectivement en 2022, Dassault Aviation n’a « livré » que 13+1 Rafale, (13 à l’export et un à l’Armée de l’Air et de l’Espace) en France. Le premier depuis …. 4 ans ! Mais les livraisons vont s’accélérer dès 2023, à l’export comme vers la France. Le carnet de commandes de Rafales affiche son record à 164 exemplaires, celui des Falcon à 87. Malgré ses 12500 employés (chiffres de 2021) DA cherche du personnel qualifié comme tous les sous-traitants de cette industrie. Les sous-traitants, justement, bénéficient de cette embellie des commandes, mais soufrent des hausses de prix, de l’inflation et des pénuries de matières premières comme de personnel.

Et un espoir pour 2023 : si l’Inde commandait 26 Rafale M, la version Marine, pour son porte-avions INS VIKRANT, juste achevé mais pas encore armé. Le Mig 29K est semble-t-il éliminé, le F18 US le serait aussi. Resterait le Rafale M qui est STOBAR (Short Take-Off But Arrested Recovery), ce qui signifie compatible,** soit capable de décoller sur un porte avion démuni de catapultes et équipé d’un tremplin pour décoller, comme les Russes, les Chinois et les britanniques. Ce serait l’ouverture d’une nouvelle perspective pour cet avion et l’occasion de le moderniser également.

Les voilures tournantes affichent également de bons résultats avec la livraison de 344 hélicoptères en 2022, et 362 commandes. La fermeture annoncée au trafic (hors administrations) de l’Héliport d’Issy les Moulineaux est une tâche dans ce paysage. Paris, capitale de la France et du pays qui avec Airbus produit 52% des hélicoptères exportés dans le monde par l’Europe sera privée de ce terrain historique, marqué par les pionniers de l’aviation mondiale. C’est au demeurant surprenant au moment où tous s’agitent pour produire des Copters ou drones urbains électriques dont personne ne sait où ils pourront se poser ! La verdure a ses paradoxes !

Coté espace, même si les budgets attribués à l’ESA lors de la réunion ministérielle de 2022 sont en hausse, les perspectives sont inquiétantes. En décembre le tir de la fusée Véga s’est soldé par un échec. Elle est arrêtée de vol pendant l’enquête. Les lanceurs Soyouz ont été chassés de Kourou, à la suite des sanctions contre la Russie, et les fusées Ariane V achèvent leur parcours. Le 115ème tir réalisé en 2022 a été un succès en tous points. Restent deux lanceurs qui partiront en ce début 2023. Et c’en sera fini d’Ariane V. Place à Ariane VI. Le prochain fleuron européen. Mais elle est bien en retard, la jointure se fait mal. Le premier tir de qualification est envisagé avant la fin 2023. Mais faut de stocks du modèle précédent, et faute de Véga ou de Soyouz, l’Europe va se trouver un temps sans lanceur. Un temps que l’on espère le moins long possible. Et un temps de difficulté pour vendre des lancements alors qu’aux USA Space X a réalisé 61 tirs en 2022 et en annonce toujours, à prix cassés, une centaine pour 2023.

Coté armement, la nouvelle LPM (loi de programmation militaire 2024/2030) annoncée par le président français redonne du courage aux industriels et aux armées. Boostée par la guerre en Ukraine. Toute la panoplie doit être revue, modernisée, complétée, depuis la dissuasion nucléaire jusqu’au renseignement, au segment spatial, à la cyber défense, sans oublier cette fois-ci la production et les stocks de munitions. « Ne pas préparer la guerre passée mais la suivante » a affirmé le président. Apparemment les moyens seront là, avec un budget global qui en 2030 aura doublé par rapport à celui affiché lors de la prise de fonction du président Macron en 2017 !

Les grands défis se trouvent donc dans la décarbonation du transport aérien, la relance de l’industrie aérospatiale, espace et défense, l’approvisionnement des chaines de montage, et des sous-traitants, l’abondance des effectifs, la fin des pénuries et l’espoir d’une inflation raisonnable avec des prix de l’énergie en baisse…. Tous ces espoirs seront affichés en juin, lors du prochain Salon de l’Aéronautique et de l’Espace, 54ème du nom, mais premier depuis 2019. Quatre années sans salon. Les exposants s’annoncent déjà beaucoup plus nombreux que prévu, malgré la crise. Pas de Russes évidemment, ils sont bannis. Salon de l’aviation verte, salon des emplois dans le secteur aérospatial, salon des technologies et des start-up. Et salon du Public a précisé le patron du GIFAS. Nous voulons que les visiteurs soient nombreux et se sentent attendus et vivent leur passion devant le spectacle autant que l’exposition des ouvrages de nos ingénieurs et techniciens. Michel Polacco pour AeroMorning.

  • SAF : Carburant durable d’aviation (Sustainable Aviation Fuel).
  • **Etude Ecole Navale du décollage sur tremplin du Rafale Marine / Charles-Edouard Puech (EN 2017) / Benoit Cattanéo (EN 2017); tuteur de projet : Jean Brouillard : « Aujourd’hui le Rafale Marine (M) décolle depuis un porte-avion muni de catapultes. A des fins d’exportations et d’interopérabilité l’étude vise à déterminer la capacité du Rafale M à décoller sur un pont avec tremplin et sans catapulte. Le but de l’étude est de déterminer dans quelles conditions le Rafale M est capable de décoller d’un porte-avion démuni de catapultes mais muni d’un pont avec tremplin. Le travail réalisé a été d’identifier les problématiques liées à un décollage sur tremplin pour ensuite modifier les lois de contrôle du Rafale, notamment la commande des gouvernes, pour permettre le décollage en respectant un cahier des charges. Nous sommes parvenus à démontrer la faisabilité du décollage du Rafale M sur tremplin et à déterminer les masses maximum acceptables. Nous montrons aussi que les réglages de l’avion supportent une baisse de vent relatif ainsi que la perte d’une postcombustion sur le tremplin si le pilote réagit suffisamment vite ».