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Kineis lance la première constellation européenne

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La société toulousaine Kineis va envoyer la première constellation européenne de satellites miniaturisés (nano-satellites) pour l’IoT (Internet of Things ou Internet des Objets). Cette constellation opérationnelle en 2025 comprendra 25 satellites LEO (Low Earth Orbit = Orbite Basse Terrestre) à 650 km d’altitude, lancés depuis la Nouvelle Zélande. 

L’essor du New Space est lié à l’essor des petits satellites situés sur des orbites terrestres basses (moins de 2000 km d’altitude) dites LEO (Low Earth Orbit). Du fait de leur distance à la Terre, ces petits satellites sur orbite basse ont moins de latence internet que leurs grand-frères, les satellites géostationnaires (orbite à 36 000 km d’altitude). Pour ces raisons, les constellations Starlink, Oneweb, Kniper d’Amazon ou Guowangen (Chine) ont été lancées pour fournir tous les services Internet, même les plus exigeants (vidéo par exemple), à la terre entière au moyen milliers de satellites LEO en orbite.

L’objectif de la société Kineis avec sa constellation de 25 nano-satellites est d’adresser l’Internet of Thing (IoT) c’est-à-dire l’interconnexion de n’importe quel objet dans le monde et la transmission de la donnée à l’utilisateur final en moins de 15 mn avec une très faible consommation d’énergie et de façon fiable et pas chère. Il y a de grands besoins IoT de ce type dans le monde, comme le domaine des risques de catastrophes naturelles, le domaine du suivi des activités maritimes, de l’agriculture, etc..  Parmi les applications possibles de l’IoT envisagées par Kineis figure la détection rapide de feux de forêt, la localisation et la prévention de collision entre bateaux, etc

Les satellites Kineis ont 2 missions : l’IoT et une autre appelée AIS (Automatic Identification System) ou détection automatique de signaux terrestres envoyés par des capteurs. Ces satellites sont équipés pour cela de 2 types de charge utile correspondant l’une à l’IOT et l’autre à l’AIS. Chaque satellite Kineis miniaturisé pèse 28 kg, a une envergure de 1m60 (panneaux solaires déployés) et une durée de vie de 8 ans. Ces petits satellites sont plus rapides à assembler et moins chers que les satellites GEO classiques : ainsi il suffit de 9 semaines pour en assembler un. Grâce à sa constellation de 25 nanosatellites et à ses 19 stations-sol ou GRS (Ground Remote Station), Kinéis localise et connecte des objets via des terminaux consultables à distance par l’opérateur.

La société Kineis, présidée par Alexandre Tisserant a été créé il y a 6 ans et son premier succès a été sa contribution au projet du satellite Angels (Argos Neo on a Generic Economical and Light Satellite) pour remplacer un satellite de la constellation Argos.  Il s’agissait du premier nano-satellite conçu et réalisé par l’industrie française avec le support du CNES, emportant la charge utile Argos-Neo, un instrument 10 fois plus petit et consumant 3 fois moins de puissance que la génération d’instruments Argos actuellement en orbite. Le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) est un actionnaire de Kineis tout comme CLS (Collecte Localisation Satellites). Cette constellation Kineis est un projet collaboratif qui n’aurait pu voir le jour sans la participation de la puissance publique Etat, Région, BPI (Banque Publique d’Investissement), CLS (Collecte Localisation Satellites), CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) et d’industriels du secteur comme Héméria, Syrlinks, Thalès Alénia Space.

Héméria construit, assemble, intègre et teste les satellites de Kineis. Avec une salle blanche de 250 m2 et une vingtaine de salariés, Héméria, systémier intégrateur toulousain construit un satellite toutes les 9 semaines, et mettra 6 à 7 mois pour fabriquer les 25 satellites Kineis. Syrlinks apporte son savoir-faire en termes de communication RF. Thalès Alenia Space conçoit les antennes fabriquées par l’équipementier toulousain COMAT, tandis que le CNES contribue avec Thalès Alenia Space à des études, et à la formation, avec des transferts de compétences et un accompagnement pour préparer la mise à poste de ces satellites et leurs opérations.

Sur ses perspectives et ses premiers succès, Kineis a levé il y a quatre ans 100 millions d’euros.

Les satellites fabriqués dans la salle blanche d’Hemeria partiront pour RocketLab en Nouvelle Zélande pour leur lancement. Pour des raisons de coûts, la solution Arianespace n’a pu être retenue malgré son offre de lancement partagé SSMS (Small Spacecraft Mission Service) sur Vega. Il y a là un besoin de souveraineté sinon commercial pour Ariane Espace de développer un lanceur dédié aux nanosatellites.

Parmi les applications pratiques qui sont actuellement considérées par la société Kineis nous nous concentrerons sur :

a – La détection de feux de forêt.

La détection par le déploiement de capteurs connectés à l‘Internet terrestre ou la détection directe par imagerie satellite soit ne couvre qu’une partie réduite (15%) du globe soit fournit une détection tardive. La solution proposée par Kineis évite ces 2 inconvénients.

En cas de détection de feu, un des capteurs du terminal Kinéis installé en forêt envoie un message d’alerte à un des satellites de la constellation Kineis qui le renvoie sur une des antennes des stations-sol. Ces stations-sol transmettent la donnée reçue par le satellite à la disposition de l’utilisateur via un centre de service. Ce dernier diffuse une alerte sur une plateforme consultable par des autorités compétentes ou des équipes d’intervention de la Sécurité civile pour le déclenchement des secours. Sur place, les pompiers peuvent déterminer l’ampleur des dégâts et agir en conséquence. Au niveau national français, la nouvelle plateforme numérique Nexsis, un nouvel outil de traitement des alertes et de gestion des réponses opérationnelles à destination des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), intègrera les données de toutes les solutions.

Ces alertes Kineis sont reçues dans un délai de 15 à 20 minutes et permettent ainsi d’éviter des catastrophes de grande ampleur.

Les avantages d’un système de détection d’incendie avec la connectivité Kinéis :

  • Une détection précoce des feux de forêts (Early Fire Detection),
  • Une protection à grande échelle fiable et de faible consommation,
  • Des fréquences (400 Mhz) permettant une pénétration à travers les canopées,
  • Une meilleure prévention des risques pour la Sécurité civile concernant les catastrophes naturelles,
  • Une meilleure évaluation de la situation.
  • Un impact écologique positif par réduction des étendues brulées.

Innovatec, une société espagnole d’ingénierie de recherche et de développement de systèmes technologiques a développé les détecteurs de fumée intégrant la connectivité Kinéis qui devront être installés en forêt, sur le sol ou sur les arbres.

Cette initiative de détection rapide des feux de forêt est soutenue par le programme européen Eureka-Eurostars, cofinancé par l’Union européenne dans le cadre d’Horizon Europe, et a pour but d’aider l’ensemble des acteurs impliqués dans la prévention des feux de forêts : organismes publics, propriétaires privés, Sécurité civile, assureurs.

Au niveau français en 2023, dans le cadre cette fois de la prévention et de la réduction des impacts des feux de forêt et d’espaces naturels, le ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires (MTECT) a lancé l’Appel à Manifestation d’Intérêt National (AMIN) du projet Panoptès. Ce projet vise à identifier les acteurs et leurs solutions pouvant jouer un rôle dans la détection précoce des départs de feux de forêt et d’espaces naturels (Sécurité civile, laboratoires, sociétés privées) et de suivi de ces feux sur le territoire national.

L’objectif est de détecter en moins de cinq minutes avec une précision de moins de cinquante mètres, tout départ de feu de forêt ou d’espaces naturels sur le territoire national (hexagonal et Corse), et d’en assurer un suivi (front de feu, superficie brûlée, sautes de feux, points chauds…).

Pour présenter leurs projets, les sociétés candidates se sont regroupées en consortiums. Kinéis a apporté son savoir-faire à deux entités qui concourent : les consortiums Global Operational Surveillance-Solutions & Tool Kit for FIRE (GOS-STK 4 FIRE), et VIGIFEU (VGF).

b -la localisation des bateaux et la prévention des collisions.

Une autre application envisagée pour la constellation Kineis est de capter et retransmettre des signaux en provenance et vers des bateaux munis de balises, dans un but de localisation et de prévention des collisions. Ceci est très important pour un Etat comme la France dont les surfaces maritimes sont gigantesques.

Plus complet que le système international Argos créé dans les années 80 et qui ne compte que 7 satellites, le système français Kineis, avec sa constellation de 25 satellites est capable de faire redescendre la donnée collectée sur tout point du globe en une dizaine de minutes.

La constellation Kineis opérationnelle en 2025 permettra de rester crédible sur des constellations futures et positionnera Kineis et Hemeria comme référents dans le monde des smallsats (petits satellites).

La dualité des activités de Kineis et Héméria avec une maitrise de toute la chaine y compris les opérations ne pourra qu’intéresser la défense avec un capital 100% français et des satellites 100% fabriqués en France.

Le spatial évolue très vite dans un contexte concurrentiel mondial très fort et ce domaine New Space n’est pas encore très familier des politiques. Pour pérenniser les succès actuels liés à une bonne entente Public / Privé sur ce projet Kineis, il faut de façon durable une croissance économique, un état stable, et une bonne communication et compréhension du spatial et de ses enjeux par le plus grand nombre et surtout par les décideurs étatiques. C’est loin d’être acquis sur la durée. En France, 4 ministères sont impliqués pour le périmètre du New Space, ce qui induit des processus de décision gouvernementaux plus lents et complexes, au-delà de problèmes de communication pouvant exister entre autant d’acteurs ayant chacun un pouvoir décisionnaire pour son domaine. C’est un point sur lequel toute l’attention voulue doit être apportée par les entités impliquées pour confirmer les succès de la filière française New Space, la rendre agile, capable de répondre aux défis de la concurrence mondiale et assurer une souveraineté au niveau de l’Etat. Nadia Didelot pour AeroMorning

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