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Mais où est le Nord ?

La Chronique Aeromorning de Michel Polacco
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Mais où est le Nord ?

27 avril

Nous les aviateurs, depuis les premières navigations aériennes, nous utilisons le « Compas » ou boussole pour nous repérer. Comme les marins. Mais pas exactement quand même. Sur nos cartes figure le Nord, soit le Nord géographique, mais ce n’est pas lui qu’indiquent les compas. Il y a quelques corrections nécessaires. D’abord, le compas de l’avion est entouré de masses et objets métalliques fixes, qui créent une « Déviation ». Celle-ci est mesurée, et tant que possible corrigée, mais un petit carton indique l’erreur à prendre en compte. Puis, il faut aussi prendre en compte le fait que sous la croute terrestre se trouvent d’importantes masses métalliques qui influent sur la direction indiquée par le compas. Ce n’est pas uniforme. Cela varie avec le temps. Cela s’appelle la « Déclinaison magnétique » ou DM. Et le Nord Magnétique n’est pas en fait au même emplacement que l’axe de la Terre, soit le Nord Géographique.

Evidemment les cartes de navigation indiquent ces « écarts », les lignes d’écarts semblables s’appellent des Isogones. Ainsi les cartes doivent être régulièrement mises à jour. Et les pilotes de jongler entre les Caps ou Nord vrais, ou Géographiques, Caps ou Nord magnétiques, incluant la Dm ou Déclinaison Magnétique, et Caps ou Nord Compas, entachés des erreurs de l’instrument.

Préparer sa navigation et la suivre est donc depuis longtemps un savoir à maitriser. De plus, l’utilisation des balises ou aides radioélectriques (VOR, NDB, VDF) obligent à tenir compte de ces corrections. De même, dans les échanges ou bulletins, il faut savoir si l’information est « magnétique », comme le QDM donné par le contrôleur qui dispose d’un goniomètre ou Géographique, comme le vent qu’il transmet, venu des services météorologiques. Les pistes également sont indiquées en orientation magnétique (dizaines de degrés arrondis), et doivent régulièrement, comme les panneaux être modifiés en fonction de l’évolution des déclinaisons. Enfin, près des pôles, l’usage du compas est impossible car son inclinaison trop forte, il faut donc employer d’autres méthodes.

Pour l’anecdote savez-vous que la DM était à Paris en 1850 de 12°Est, puis nulle en 1663, et de 24°Ouest en 1924 ! A ce jour elle est de 1°Est !

Ah, ce n’est pas si simple, finalement. Compliquons un peu les choses : les coordonnées des lieux de départ, de destination et de survol sont usuellement relevées en coordonnées Géographiques, par nature.

Et, depuis quelques décennies, disposant de centrales inertielles, INS ou IRS, puis désormais de GPS ou systèmes GNSS, on utilise presque exclusivement les coordonnées Géographiques pour naviguer. Comme semble-t-il le font les marins depuis longtemps. Du coup, deux systèmes s’affrontent, les risques d’erreurs se multiplient, les conversions deviennent de plus en plus nombreuses, et la question de l’avenir est posée. Les atterrissages automatiques, les visualisations holographiques sont entachées de petites erreurs qui peuvent être dangereuses.

L’AAE, l’Académie de l’Air et de l’Espace a réfléchi sur le sujet, comme elle aime à le faire sur les thèmes importants. Et en janvier 2022, dans son Avis numéro 15, elle a publié une recommandation pour un abandon de la navigation avec références magnétiques au profit des références géographiques. Je cite : « la disponibilité des centrales à inertie et de la navigation par satellite à l’échelle mondiale a changé la donne. Les erreurs systématiques, la complexité et les coûts récurrents générés par l’utilisation de la référence magnétique seraient éliminés par l’utilisation de la référence géographique ou Vrai, qui est utilisée pour la navigation maritime depuis plusieurs décennies. ».

Ainsi, pour tenir compte de tous les services concernés, et du temps nécessaire pour mettre en œuvre une telle modification des usages, voire une révolution dans le landernau aéronautique, l’AAE propose comme date butoir 2030. Et espère que l’OACI, l’Organisation Internationale de l’Aviation Civile entendra sa requête pour le meilleur de l’économie et de la sécurité. Déjà le Canada a fait ce choix et va étendre la référence au Nord Vrai d’ici à 2030. La transition ne sera pas légère mais elle ne sera pas non plus complexe. Question ? Garderons-nous un « compas » dans nos cockpits ? Au moins comme souvenir ! Vintage ! Michel Polacco pour AeroMorning

Recommandation de l’Académie de l’Air et de l’Espace avis numéro 15 de janvier 2022 : https://academieairespace.com/publications/les-avis/avis-n15-de-la-reference-magnetique-a-la-reference-geographique/