Le Vendée Globe, c’est l’aventure ultime, un tour du monde à la voile, en solitaire, sans escale ni assistance. Surnommée « l’Everest des mers », cette course mythique ne laisse aucun répit aux skippers : sur les 200 aventuriers qui s’y sont risqués, seuls 114 ont réussi à défier les éléments jusqu’à l’arrivée.
Dans cette course contre la nature, les marins affrontent des vagues colossales, des vents fous et les glaces de l’océan Austral. Ils navigueront des semaines autour de l’Antarctique, au plus près de la Zone d’Exclusion Antarctique (ZEA), une frontière glacée fixée pour leur sécurité.
Mais pour affronter cet horizon blanc, il faut plus que du courage ; il faut aussi la précision et la vigilance de ceux qui veillent depuis l’espace. C’est ici qu’intervient CLS, Collecte Localisation Satellites, filiale du CNES et de la CNP. L’entreprise, partenaire de la première heure du Vendée Globe a été chargée par la direction de course de la surveillance des icebergs menaçant la route des skippers.
Les équipes de CLS, comme des sentinelles de l’espace, analysent les données satellitaires en temps réel pour détecter les géants de glace dérivant vers les trajectoires des skippers chevronnés.
Aux côtés de CLS, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) a mis à disposition le satellite Sentinel-1A, avec une programmation dédiée pour traquer ces géants de glace. Le CNES, maison mère de CLS, fidèle partenaire d’innovation, a lancé en 2022 le satellite altimétrique SWOT, un bijou technologique contribuant à la cartographie des zones à risque et la prévision des mouvements des icebergs.
Ensemble, CLS et ses partenaires repoussent les limites de la technologie pour accompagner les skippers dans leur défi.
Pourquoi une surveillance satellitaire ?
Alain Leboeuf, Président du Vendée Globe et du Département de la Vendée :
« La sécurité des skippers est une priorité absolue pour le Vendée Globe. Grâce à notre partenariat de longue date avec CLS, nous bénéficions d’une expertise rassurante et d’un savoir-faire éprouvé, essentiels pour relever les défis singuliers des mers du Sud. Cette collaboration illustre la force d’un engagement pérenne au service de l’innovation et de la sécurité de nos héros des mers. »
Juchés à près de 700km à l’aplomb des marins, les satellites utilisés par les experts de CLS délivrent leurs données depuis le milieu de l’été pour leur permettre d’évaluer la situation et de géolocaliser le risque icebergs.
CLS société à mission, généralement mandatée pour étudier, protéger la planète et gérer durablement ses ressources, utilise 3 types de satellites pour détecter les icebergs pouvant menacer la vie des skippers.
- Des satellites altimétriques utilisés normalement pour mesurer le niveau moyen de la mer et dont l’usage a été ici détourné pour détecter les icebergs (satellite Sentinel-3A, 3B, SARAL/AltiKa, Jason-3 et SWOT, la dernière innovation du CNES en matière d’observation des océans)
- Des satellites radar capables de faire des images de jour comme de nuit repoussant même les limites jusqu’à percer l’opacité des nuages s’affranchissant de leur présence et détectant les icebergs à leurs travers (Sentinel-1A et RADARSAT-2)
- Et des satellites optiques véritables appareils photos spatiaux (MODIS, VIIRS).
Ce sont près de 100 personnes qui travaillent à CLS sur cette mission de sécurisation du Vendée Globe. Une équipe projet restreinte d’une dizaine de personnes dédiées (scientifiques, analystes, chef de projet) s’appuient sur près de 90 ingénieurs, scientifiques, experts en altimétrie, opérateurs, tous travaillent sur les données et les chaines de traitement rendant ce service unique.
Des phases de surveillances adaptées à l’évolution de la course
CLS met en œuvre une stratégie de surveillance en trois phases, en étroite coordination avec la Direction de De Course :
• Phase de préparation : En septembre 2024, CLS a commencé à évaluer la situation générale autour de l’Antarctique et défini une première ZEA.
• Surveillance en temps réel : Pendant la course, CLS met à jour la détection et la dérive des icebergs pour prévenir des risques en amont du passage des skippers. La ZEA peut ainsi être remontée si de nouveaux icebergs sont détectés ou au contraire abaissée si les icebergs se sont éloignés. La ZEA a déjà été abaissée plusieurs fois depuis le début de la course.
• Sécurisation du peloton : En fin de course, la surveillance s’intensifie pour garantir la sécurité des skippers restants.