Les membres de l’association Aero IPSA ne font pas que construire des fusées : depuis plusieurs mois, cinq d’entre eux développent également sous le nom de code « Project Horizon » un rover étonnant dans le cadre du concours CanSat France organisé par le CNES et Planète Sciences. Vice-président d’Aero IPSA et chef du projet, Quy Diep (IPSA promo 2018) dévoile les caractéristiques de cet appareil innovant qui sera officiellement présenté lors de l’édition 2016 du C’Space.
Peux-tu rappeler en quoi consiste le concours CanSat ?
CanSat vient de « cannette satellite » car, à l’origine, ce concours demandait de réussir une expérience dans un volume correspondant à celui d’une canette de 33 cL. Au vu de l’évolution des expériences passées, le concours a depuis évolué et le volume est désormais de 1 L. Cette année, le but est de réaliser une expérience embarquée via un rover déjà existant ou en cours de réalisation. Du coup, pour notre projet, nous avons décidé de réaliser une sonde capable de faire un panorama de la zone d’atterrissage comme sur la majorité des rovers actuels, le tout avec une caméra embarquée.
C’est la première fois qu’Aero IPSA participe à CanSat. Qu’est-ce qui vous a poussés à vous lancer ?
Planète Sciences, avec qui nous étions déjà en contact pour le C’Space où nous lançons chaque année nos fusées, nous incitait souvent à prendre part à CanSat. Jusqu’alors, nous ne nous sentions pas suffisamment prêts. Cette année, avec toute l’expérience emmagasinée par nos deux à trois années de cursus passées à l’IPSA, nous nous sommes dits que c’était le bon moment pour s’y essayer. C’est surtout la curiosité et l’envie de jauger nos compétences qui nous ont motivés à participer : nous voulions voir ce que nous avions dans le ventre !
Peux-tu décrire le « Project Horizon » ?
C’est un mini rover que nous avons imaginé. Il possède deux roues – dont une dotée d’une caméra – et deux demi-coques pouvant s’ouvrir. Quand le rover atterrit, les roues le repositionnent et l’ouverture des demi-coques permettent de le surélever puis de tourner sur lui-même afin de faire des photos de façon à réaliser le panorama sur notre ordinateur.
Comment est née cette idée ?
Elle s’est développée au fur et à mesure de nos réflexions. Au départ, nous comptions utiliser des panneaux solaires, puis une idée en amenant une autre, nous nous sommes concentrés sur la prise de photos au sol, avec l’envie de proposer la réalisation d’un panorama pour rendre la chose encore plus intéressante.
À quelques jours du C’Space, où en êtes-vous ?
Nous en sommes aux derniers détails : nous testons les différentes cartes en notre possession et montons séparément chaque pièce mécanique pour tester et débugger notre prototype. En gros, nous vérifions que tout fonctionne correctement avant de procéder à l’assemblage final.
Vous fabriquez vous-mêmes les pièces du rover ?
Exactement. Pour cela, nous utilisons une imprimante 3D. Pour faire simple, j’imagine les pièces mécaniques au fur et à mesure, puis les imprime et les teste. Si je vois qu’il y a une modification à apporter, je procède au changement via le logiciel CATIA et la réimprime. C’est une vraie démarche expérimentale et le fait d’avoir l’imprimante à côté de moi permet vraiment d’essayer rapidement de nouvelles choses et de corriger le moindre problème.
Le projet semble très novateur : vous êtes-vous inspirés de projets déjà existants ?
Non, aucun ! Horizon est totalement innovant et n’a pas été inspiré par tel ou tel projet déjà avancé. Nous avons juste découvert le cahier des charges du concours et développé nos idées en fonction. Nous n’avons même pas pensé à nous inspirer d’un projet existant. Cela ne nous a pas traversé l’esprit. D’ailleurs, mettre la main sur de la documentation spécifique aux rovers aurait pu nous éviter quelques contraintes rencontrées, notamment en matière de choix de composants électroniques ou d’optimisation de place. Au bout du compte, notre démarche d’expérimentation nous a tout de même permis de les surmonter.
Quelles sont les dimensions de votre rover ?
Il s’agit d’un cylindre de 80 mm de diamètre sur 200 mm de hauteur. C’est vraiment de toutes pièces, dont l’intérêt d’utiliser une imprimante 3D pour les fabriquer.
Du 23 au 30 juillet, vivez le C’Space 2016 et le parcours de l’asso Aero IPSA via Facebook et Twitter
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