Pierre Sparaco laisse derrière lui une vingtaine d’ouvrages et d’innombrables articles tous plus fouillés les uns que les autres sur ce qui était devenu une passion pour lui :
l’aéronautique et l’aviation dans son ensemble. Plus de 50 ans consacrés au secteur aérien qu’il avait appréhendé depuis les années 1960 en débutant comme secrétaire de rédaction. Sa carrière a ensuite été ce que l’on a pu lire depuis le 3 août, date de son décès, dans les médias : Pierre Sparaco était consciencieux, organisé (tous ses cahiers de note étaient datés et précieusement conservés, ce qui constituait –au moins pour lui- une source d’inspiration constante mais aussi un recueil de références qui trouvaient toute la raison de leur archivage rigoureux auquel il se référait pour écrire ses articles et chroniques. A ce titre au moins, il faisait l’admiration de toute la communauté journalistique, en particulier ses confrères de l’Association des journalistes professionnels de l’aéronautique et de l’espace (AJPAE) dont il avait été président en 2000-2001, mais aussi de la communauté aéronautique et spatiale, ce qui lui avait valu de devenir membre de l’Académie de l’Air
et de l’Espace et président de la section 5 dédiée à l’histoire, les lettres et les arts.
Cette charge qui n’avait rien d’honorifique, il l’avait gagnée à la sueur de sa plume car après avoir fourbi ses premières armes journalistiques au journal Air Revue, puis à l’Aéronautique et Astronautique, il avait fait son entrée au bimensuel Aviation Magazine au début des années 1970 et en était devenu le rédacteur en chef jusqu’en 1992, date à laquelle le magazine avait été racheté par son concurrent français, l’hebdomadaire Air & Cosmos.
Ce fut un tournant dans sa vie car il a choisit non pas de poursuivre chez Air & Cosmos, mais d’intégrer une autre équipe, celle d’un autre hebdomadaire, américain cette fois. Il s’agit d’Aviation Week & Space Technologies dont il est devenu ensuite le chef du bureau européen. Las, l’âge de la retraite est arrivé, ou pour le moins il avait officiellement décidé de la faire valoir il y a 10 ans.
Mais c’eût été mal le connaître que de penser que Pierre disparaîtrait du paysage journalistique et aéronautique. Outre ses nombreux livres (une vingtaine au total) dont le dernier consacré à André Turcat qui est sorti de presse en juin dernier grâce à l’aide précieuse de son ami et confrère Germain Chambost, il s’était engagé dès 2005 auprès d’AeroMorning à fournir régulièrement des chroniques qui rapidement devinrent quotidiennes ou peu s’en faut. La coopération a duré 7 années jusqu’après le salon du Bourget 2013, époque où il a décidé que la charge devenait très lourde et c’est à cette époque qu’il a rejoint un autre site web, Aerobuzz à qui il a donc apporté son expertise durant un peu moins de deux années. Jusqu’au mois de mars dernier où par la lettre de l’AJPAE, Pierre nous faisait savoir qu’il suspendait provisoirement ses activités pour raisons de santé. Il avait en effet été atteint d’un cancer en fin 2014 et les traitements de plus en plus lourds qu’il devait subir le fatiguaient
terriblement.
Pour autant, Pierre Sparaco s’était gardé un jardin secret et a tenu jusqu’au bout à apporter sa contribution à une autre publication, le Tableau de Bord Mensuel (TBM) un journal « papier » de ID Aéro que, dans sa boulimie journalistique et avec la volonté de faire partager ses références historiques il avait rejoint dès 2011 dans la rubrique Tarmach. Sa dernière contribution est parue dans l’édition de juillet 2015 dans ce TBM consacré largement au salon du Bourget 2015. Ce fut sa dernière et ultime contribution. Car malheureusement la leucémie poursuivait elle irrémédiablement son chemin et a eu raison de Pierre qui s’en est allé dans sa 76e année dans la nuit du 2 au 3 août.
L’équipe d’AeroMorning.com présente à son épouse Danielle, leurs enfants et petits enfants, leurs sincères condoléances.
Les obsèques de Pierre Sparaco auront lieu à Aix en Provence ce samedi 8 août où il sera incinéré au parc mémorial de Provence-Les Milles.
Nicole Beauclair – AeroMorning
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