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Le « Tout GPS » faiblesse ou menace

la chronique aeronautique de michel polacco
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Le « Tout GPS », une faiblesse ou une menace pour l’aéronautique ?

5 décembre 2023

Alerte ! Sommes-nous allés trop loin ? La FAA, l’Administration Fédérale de l’Aviation américaine a récemment mis en garde les aviateurs, civils et militaires, contre les brouillages des systèmes GPS d’aide à la navigation. Il est vrai que ces dernières années il est apparu clairement que le brouillage des signaux émis par les constellations de satellites, de manière locale, à proximité des zones de conflit, est devenu une arme redoutable et efficace. On l’appelle Spoofing.

Premier cas notoire : les opérations menées contre la Syrie au printemps 2018, après l’accusation d’usage d’armes chimiques par Damas. Les forces alliées ont subi un intense brouillage des signaux de localisation employés par les armes, (les missiles), opérées depuis les navires alliés placés en méditerranée, et par les avions venus de différentes bases en Europe. Les auteurs désignés, car seuls capables de le produire sur une large zone sont les Russes. Les Russes, présents en méditerranée, alliés de la Syrie, et clairement opposés à ces représailles. Leurs « manœuvres » de guerre électronique auraient eu des effets notables sur bon nombre des quelques 120 missiles qui ont été tirés sur la capitale Damas. Même si cela est nié par les forces concernées (dont la France). Même si ces mêmes militaires, de tout bord, n’ont pas caché avoir subi de violentes attaques  dans le spectre hertzien. Ce qu’ils ont jugé au demeurant très « instructif » !

Déjà, il est recommandé aux aéronefs civils d’éviter ces zones de « guerre » au risque d’être eux-mêmes victimes de perturbations, voire pire, dans le ciel de guerre. Mais on n’en a pas tiré de leçons « génériques ». On a jugé en affaire locale.

Pourtant, depuis, la Guerre en Ukraine, les milliers de drones qui sont utilisés, de part et d’autre, guidés par GPS, ainsi que les communications militaires satellitaires, voire civiles, sont, et font l’objet de puissantes opérations de guerre électronique. Chaque camp a des moyens, et ne rechigne pas à en user. Il n’y a d’ailleurs pas que le brouillage. Il y a l’effacement des signaux, (les fréquences sont illisibles), la déception (faire prendre une position ou une cible pour une autre), et toutes autres sortes de tromperies. Et l’on doit y ajouter les interventions sur les fréquences de communications, non seulement pour les écouter, localiser les émetteurs, les récepteurs, mais aussi substituer de faux messages à de vrais messages.

Il n’y a pas de quoi sourire. Non seulement cela peut avoir de graves conséquences sur les populations civiles, mais cela conduit à développer des appareils de plus en plus nombreux, efficaces et peu coûteux, qui apparaissent sur les marchés, et peuvent se trouver en de très mauvaises mains. De tout le monde !

Evidemment les avions civils évitent ces zones classées « dangereuses », voire carrément interdites survol (on se souvient de la destruction du B777, le MH17, le 17 juillet 2014, dans le ciel d’Ukraine, qui n’a laissé aucun survivant parmi ses 298 occupants). Destruction également en Iran d’un Boeing B737 Ukrainien en 2020, par un missile Iranien, par erreur. 176 Morts. Les avis aux navigateurs aériens sont donc de plus en plus nombreux et précis pour déconseiller certaines zones. Mais.

Oui, mais, il devient maintenant courant et aisé de brouiller « l’Ether », de perturber les ondes, d’effectuer des manipulations électroniques, qui si elles sont au départ dirigées contre des forces combattantes, par des forces combattantes, deviennent dangereuses pour les avions civils. Sans compter les opérations malintentionnées et civiles de plus en plus aisées.

Le brouillage, même local, de quelques mètres à quelques centaines de mètres, déborde souvent largement les zones décidées. Jusqu’à des kilomètres. En deux mois, plus de 50 avions de ligne ont signalé avoir subi des perturbations de leurs appareils électroniques de bord. Essentiellement les systèmes de navigation ou de communication. C’est vrai le plus souvent au dessus ou à proximité du Moyen Orient, de l’Iran, de l’Ukraine, hors zones de combat, mais aussi d’Israël, d’Egypte, de Turquie, etc…. Ajoutons bien sûr la Mer Noire et la Mer Baltique. Airbus estime avoir été alerté de 50.000 interférences en 2022 ! Sans gravité in fine.

Ces situations sont chaque jour plus imparables. En effet, depuis de longues décennies, les avions naviguent en utilisant les signaux de nombreuses balises situées à terre : des VOR, NDB, DME, ILS, pour les plus récents, impossibles à brouiller collectivement, ou en nombre, ainsi que des fréquences radio : VHF, UHF ou en ondes courtes (SW), nombreuses, et également impossibles à attaquer collectivement. Ainsi, la panne d’une balise ou d’un émetteur était et est encore souvent compensée par d’autres émetteurs, provoquant au pire un retard ou un déroutement.

Or, nous vivons une époque moderne. Le GPS ayant fait ses preuves depuis 30 ans, avec ses multiples constellations, GPS (américain), Glonass (Russe), Beidou (Chinois), Galileo (Européen), etc., il remplace progressivement toutes les aides classiques à la navigation. On passe au « tout GPS » pour naviguer et aussi « se poser » par mauvais temps. Approches GNSS. Et on supprime les balises au sol. En France en 10 ans 90% des moyens de radionavigation situés au sol auront été supprimés. L’économie est évidemment considérable. Mais, nous nous sommes engouffrés dans une faille avionique ! Et pour les liaisons radios, la transmission de « données » Data Link, se fait soit par satellite de communication soit sur les fréquences radio que l’on supprime progressivement.

Alors ? Que va-t-il rester aux pilotes en cas de graves altérations des systèmes satellites ? Dans les gros appareils, il y a des « centrales inertielles » qui conservent « un temps » les informations de position. Il n’y en a pas dans la plupart des petits. Pour les liaisons de données ou radio, la reconnaissance de l’authenticité est très complexe. Voire impossible. Restent les radars, qui peuvent plus ou moins compenser. Inutile de voir le tableau en noir immédiatement. Mais il serait intéressant et urgent de s’interroger sur la poursuite en cours, et à grand pas, de la suppression des moyens de radionavigation et de communication « classiques », qui sont bien plus résistants, « durcis », l’histoire l’a montré, que les nouveaux dispositifs satellites, cibles prioritaires des conflits, et pas encore fiabilisés en tout temps et en tous lieux ! Michel Polacco pour AeroMorning

Liens :

https://www.lefigaro.fr/voyages/faut-il-avoir-peur-du-spoofing-ces-piratages-en-plein-vol-qui-inquietent-les-compagnies-aeriennes-20231127

https://atlantico.fr/article/decryptage/de-l-ukraine-a-gaza-les-nouvelles-methodes-de-guerre-electronique-perturbent-l-aviation-civile-jusqu-a-tres-loin-des-champs-de-bataille-michel-polacco

https://www.anfr.fr/controler/sources-possibles/brouilleur-gnss-gps-galileo