Fin aout 2019, le musée Aéroscopia a vu le ballet, jours par jours, de 5 nouveau appareils d’Airbus venir se positionner sur le nouveau tarmac nord du musée dont la construction a débuté en Novembre 2018.
Depuis le 26 août, 5 nouveaux appareils ont rejoint le musée Aéroscopia : deux ATR, dont un 72-600 qui a servi pour les tests en vol [MSN98 / F-WWEY] transféré le lundi 26 août. Cet avion qui a effectué son premier vol en octobre 1988 est le prototype des ATR72 et a permis au constructeur de réaliser les essais de toutes les séries [-200/-500/-600] jusqu’en septembre 2018, date de son dernier vol à Francazal.
Le 2ème ATR, transféré le vendredi 30 Août n’est le 3ème ATR jamais construits et le plus ancien conservé à ce jour : un ATR 42-320. En effet, le MSN001 [F-WEGA], 1er exemplaire assemblé, a été accidenté en juin 1988 suite à un feu moteur au décollage et démantelé par la suite. Cet appareil qui a connu de nombreux exploitants dont 10 années avec Air Littoral, volait encore jusqu’en 2017. Il a récemment été repeint avec la livrée originale ATR de 1984 que portait le MSN001 pour être exposé au musée.
Ensuite le musée a accueilli le mardi 27 août un Airbus A340-642 [MSN360 ; F-WWCA] « qui nous a beaucoup aidés sur l’évolution des systèmes sur l’A330 » explique Stéphane Defer, le directeur de la communication d’Airbus pour le journal La Dépêche. Ce dernier a été le premier A340 construit en version -600, et a débuté sa campagne de test en avril 2001 : son dernier vol fut effectué en 2015.
Photo by © Icare spotter
Mercredi fut une journée très agitée par le transfert du plus gros pensionnaire : l’Airbus A380-841 [MSN002 ; F-WXXL], 2ème à être sortis des usines Airbus. Ce dernier a été repeint aux couleurs d’Airbus la semaine précédant le transfert, qui s’est parfaitement déroulé sous le regard de nombreux passionnés et planes spotters. Cet appareil à l’histoire spéciale est le second exemplaire des quatre avions d’essais utilisés par Airbus dans le cadre des campagnes de tests en vol de l’A380. Plus lourd que la version de série avec ses 275 tonnes, cet A380 aurait normalement dû devenir la propriété d’un richissime prince saoudien et recevoir un aménagement VIP. Finalement la commande fut annulée et l’avion sans aménagement cabine et sans moteur fut pendant plus de 10 ans stockés de parkings en hangars avant de trouver son salut dans la conservation au musée qui le sauve du démantèlement. Cet appareil va être aménagé durant plusieurs mois pour qu’il puisse être visitable en février prochain : tous les systèmes seront apparents et des dispositifs pédagogiques expliqueront les secrets de cette machine au public.
Enfin jeudi a été transféré un Airbus A320 bien spécial. Il s’agit du tout premier exemplaire jamais produit de la famille de court et moyen-courriers qui ont fait le succès d’Airbus [MSN001 ; F-WWAI]. « C’est le 1er, celui qui a réalisé son premier vol en 1987 et qui a été inauguré par le prince Charles et lady Di » explique Vicenta Molinero responsable de la communication du musée Aéroscopia. Cet exemplaire a servi aux tests de nombreux systèmes et procédures pour les divers appareils que construit Airbus pendant 32 ans. Il a indiscutablement une valeur historique et symbolique pour Airbus. Il a été repeint dans ses couleurs d’origine avant d’être transféré au musée.
Photo by © Eurospot.
Cela fait deux ans que la signature de la convention de mise à disposition des 5 appareils entre la métropole de Toulouse et les avionneurs, et que le musée Aéroscopia travaille projet de médiation pour présenter ses avions au public et a donc amené à la construction de ce tarmac de 20 0 00 m² «cela va permettre au musée de gagner en notoriété au niveau local, national et international et nous nous attendons à une croissance de l’ordre de 10% du nombre de visiteurs pour l’année 2020, soit environ 20 000 visiteurs supplémentaires. Ce serait une belle réussite pour nous. » explique à notre rédaction Guillaume Manet, Directeur du musée Aeroscopia « cela fait deux ans que nous travaillons sur le projet de transfert des aéronefs avec Airbus et la Mairie de Blagnac. C’est donc un grand soulagement que tout se soit bien passé et que les avions soient désormais en place. »
Photo by © Pierrard Architecte.
Pierre Olivier Nau, le président de Manatour, l’exploitant d’Aeroscopia, est satisfait de ces transferts : « tout s’est bien déroulé et nous allons ainsi pouvoir donner un deuxième souffle à notre audience, et à notre mission. Nous pouvons en effet inviter les visiteurs à venir comprendre les techniques de la filière aéronautique et mettre au point nos animations à destination du public scolaire et des familles. Cela donne une continuité avec les visites des usines Airbus et permet de côtoyer des machines, ce que l’on ne peut pas faire sur les chaînes d’assemblage. Dans le même temps nous allons multiplier les animations interactives et vulgariser la culture scientifique de ce lieu », affirme-t-il. Le musée qui manquait cruellement d’appareils modernes de l’avionneur Toulousains, hormis l’A400M peut maintenant se réjouir de sa nouvelle collection sur le tarmac nord, qui est prévu d’être ouvert au public d’ici à la fin de l’année.
Photo by ©Eurospot
Un article de Nuno Seletti pour Aeromorning