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La PATMAR en Airbus !

la chronique aeronautique de michel polacco
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Un récent évènement en mer baltiquenous a rappelé les qualités de nos célèbres et rustiques Bréguet Atlantique, autrefois dans les années 1960, BR1150 Atlantic, de surveillance maritime (SURMAR) et de patrouille maritime (PATMAR) plusieurs fois modernisés et devenus ATL 2 et maintenant ATL2 NG. C’est vrai que depuis le premier vol de l’avion en 1961, plus de 60 ans, ils ont accompli leurs tâches avec talent et assiduité. Successeurs des Lockheed Neptune P2V6 et P2V7, ils ont protégé nos abords maritimes, participé à la dissuasion nucléaire en aidant nos SNLE à se « diluer » dans les profondeurs de l’océan pour échapper aux indiscrétions, soutenu nos forces terrestres en Afrique grâce à leurs moyens de surveillance et de guerre électronique, effectué nombre de sauvetages en mer, et bien sûr leur mission principale, la guerre anti-sous-marine. Equipés de lots de survie largables, de bouées acoustiques également largables, de torpilles, de missiles Air Mer AM 39 Exocet, ils ont acquis leurs lettres de noblesse et leur longévité en est la preuve flagrante.

On peut aussi confirmer l’efficacité de leurs capacités de détection par radar et également dans le spectre électromagnétique, l’ELINT avec leurs moyens SIGINT et COMINT, soit le traitement des signaux et des communications. Ainsi, aucun des conflits couverts en Afrique, au sens le plus large du terme n’a pu se dérouler sans leur aide et leur soutien. Basés de Dakar à Djibouti en passant par N’Djamena… Lors du conflit Malien contre les Al Qaida africains d’AQMI, les ATL2 ont même acquis la capacité de bombardement terrestre avec des bombes guidées par laser, bénéficiant d’abord de l’éclairage laser de drones, d’avions de combat, d’opérateurs commandos au sol, puis de leurs propres pods de désignation laser PDL.

L’avion a été construit à 117 exemplaires et livré à 5 pays, France et Allemagne en tête, mais aussi Pays-Bas, Italie et même Pakistan. Le temps a passé, ses moteurs Tyne de Rolls-Royce Snecma qui équipaient également les Transall ont vieilli. Malgré leur robustesse, les opérateurs des consoles et l’équipage des avions qui restent de longues heures en vol subissent le tremblement ininterrompu des hélices, et le bruit. Le concurrent américain, le Boeing P-3 Orion, et son successeur le Poséidon, issus du Boeing B737 ont à la fois l’espace de vie, la vitesse, la douceur du vol à réaction, et bien d’autres avantages, plus coûteux, certes, que l’appareil à turbopropulseurs.  Seule la France à ce jour en met encore en œuvre 22. Modernisés par Dassault Aviation, ex Dassault Bréguet constructeur de l’avion, ils sont programmés pour servir jusqu’en 2032…. Mais après ?

L’après se dessine de plus en plus clairement. Le gouvernement français, la DGA, direction de l’Armement et bien sûr la Marine Nationale ont hésité entre le prochain Falcon 10X qui sera dans quelques mois le fleuron de Dassault Aviation, le dernier Falcon conçu et lancé ; le plus gros d’entre tous, et l’Airbus A321, la coqueluche des compagnies aériennes, livré déjà à 3000 exemplaires, commandé à 7000, à ce jour, (en 2024 66% des commandes de monocouloirs Airbus étaient des A321 !),la version retenue étant le 321neo XLR, le plus performant et dernier né de la famille des A320 monocouloirs dont plus de 10000 appareils volent. Le choix de base est fait : ce sera l’Airbus. L’avion sera très différent de l’ATL : plus rapide, plus gros et lourd, très moderne et performant pour ses pilotes, avec un cockpit dernier cri, une très large autonomie (plus de 12h).

Les missions seront les mêmes, mais toujours multiples :Lutte antisurface et anti-sous-marine, accompagnement des SNLE au départ en patrouille stratégique (dilution), surveillance des mers et des pêches, secours en mer, guerre électronique et collecte du renseignement, avec pour ce faire tous les outils requis : Missiles antinavires ou anti-sous-marins, le FMAN (Futur Missile Anti Navires remplacera les AM 39 Exocet), torpilles, bouées acoustiques de dernière génération, optronique de désignation de cibles, radar (issu de celui du Rafale) de détection très longue portée (jusqu’à 400 km, pour un navire et 50 ou 60 pour un simple tube schnorchel de sous-marin par grosse mer), bombes, pod de désignation laser, équipement d’écoute et de brouillage, détecteur d’anomalies magnétiques (MAD) et bien sûr des consoles et dispositifs de calcul dernier cri pour les opérateurs des systèmes, sans compter les zones de repos, et même de réserve, pour un équipage en attente. Mais cela signifie des points d’attache d’armement sous les ailes, inédit pour un Airbus, des soutes ouvrables en vol pour le stockage et de largage des armements, une zone vie confortable, des systèmes d’autoprotection avancés, etc.

En 2032 il ne sera plus envisageable de moderniser encore les Bréguet Atlantique. Les américains avec leur Boeing B737-P-8 Poséidon raflent tous les marchés depuis 25 ans …Ils sont les seuls à proposer un biréacteur. L’Airbus de PATMAR devrait être livrable début des années 2030.

On pourrait dire que cette nouvelle famille d’avion dédié au combat va s’ajouter à la famille des A330 MRTT, qui rencontre un grand succès pour le ravitaillement en vol et le transport de charge diverses y compris de passager pour les armées. Ce choix, certes difficile pour l’Etat français, est une bien mauvaise nouvelle pour Boeing, jusqu’ici seul en piste, et qui traverse une crise profonde.

L’industrie européenne se crée avec l’A321MPA (Maritime Patrol Aircraft)une nouvelle chance, tout en espérant que l’Airbus A400M militaire qui montre apparemment des capacités et des performances tout à fait remarquables parvienne à s’imposer sur les marchés. Il a maintenant fait ses preuves, il faut qu’il se trouve de nouveaux clients, en plus des initiateurs,et 174 commandes, avant que la chaîne de montage de Séville en Espagne ne s’arrête.

Sur ce créneau du transport militaire tactique ce sont les brésiliens qui se creusent une belle part de marché avec leur KC 390 Millenium produit par Embraer (créée au début des années 1960 avec l’ingénieur français Max Holste). Ils taillent de solides croupières au vénérable et immortel Hercule C130, ce qui est une marque de talent notable. Déjà une dizaine de pays clients, dont plusieurs en Europe (Portugal, Hongrie, Autriche, Pays-Bas, Tchéquie, Suède, Slovaquie) et même la Corée du Sud, chasse gardée de l’Oncle Sam ! Peut-être l’Inde ?

La forteresse américaine est attaquée, l’industrie investit et propose des produits nouveaux. Ce combat de titans n’en est qu’à ses débuts.

Chronique de Michel Polacco pour AeroMorning