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Connectivité, nouvelles classes de voyage : quelles tendances sur le marché des cabines en 2019 ?

nouvelles-tendances-cabines-voyage-2019©Boeing
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Voyager à bord d’un avion est devenu chose courante pour des voyageurs réguliers de plus en plus nombreux. Alors que les compagnies bas-coûts ont fortement contribué à redéfinir les standards de l’expérience passager, de nouvelles tendances sur le marché des cabines d’avions émergent. En marge du salon Aircraft Interiors d’Hambourg, nous avons souhaité identifier ces tendances pour tenter d’imaginer comment l’on voyagera dans les années à venir.

Les avions bientôt aussi connectés que la maison

Lorsque le directeur technique de Panasonic Avionics, David Barlett, évoque sa vision du voyageur de demain, il n’hésite pas à imaginer les espaces à bord comme la continuité de nos espaces de vie quotidiens. Selon lui, la cabine d’avion doit offrir autant de confort que la maison ou le bureau, tant pour les voyages que pour les déplacements d’affaires. Malgré les contraintes d’espaces inhérentes aux cabines d’avions, l’objectif semble réalisable et doit avant tout s’articuler autour d’une nouvelle offre pour la connectivité des passagers.

« Ces dernières années, nos études de marché nous ont convaincus d’une chose : les passagers veulent pouvoir disposer à bord du même confort technologique qu’à la maison » insiste David Barlett lors d’une conférence de presse tenue début avril 2019 au salon Aircraft Interiors d’Hambourg. Ainsi, quand un voyageur est habitué à se servir de sa tablette ou de son smartphone au sol, il paraît essentiel de lui permettre d’en faire usage en vol. Les transporteurs qui ont saisi le potentiel du marché de la connectivité à bord sont de plus en plus nombreux : ils étaient déjà soixante-deux à proposer le Wi-Fi cabine en 2018.

La présence du Wi-Fi à bord des avions est rendue possible par l’installation d’une antenne dédiée sur le fuselage. Une véritable source de traînée compensée par la facturation aux passagers de l’offre connectée : les compagnies ont elles vraiment l’intention de réduire leur empreinte carbone ? ©Lufthansa

L’un des nouveaux enjeux d’une expérience passager améliorée réside donc dans la montée en gamme des équipements digitaux. Alors que certaines compagnies misent sur le Wi-Fi à bord, d’autres estiment que les systèmes de divertissement doivent proposer une offre suffisamment large pour remplacer les smartphones. Les dernières tendances sur le marché de l’IFE – les écrans passagers – confirment que les exigences des transporteurs évoluent en ce sens : Panasonic a par exemple dévoilé une suite complète de solutions de divertissement améliorées au salon Aircraft Interiors, allant des cartes interactives à la plateforme de traitement des données passagers Insights.

Côté avionneurs, la révolution digitale des cabines passagers prend également tout son sens. D’après Airbus, celle-ci se traduit déjà depuis quelques années par une augmentation significative du nombre d’avions capables de connecter les passagers. De ce fait, 7 284 cabines d’avions ont été connectées en 2017, et l’avionneur européen estime que 23 100 appareils pourraient l’être d’ici 2025, représentant près de 60% de la flotte mondiale. Pour faire face à cette demande croissante, Airbus conçoit des écosystèmes cabine connectés, reliant et traitant les données de certains équipements électroniques – galleys, toilettes, écrans passager – pour améliorer le confort du voyage.

Parmi les innovations dévoilées par Panasonic Avionics au salon Aircraft Interiors 2019 : les cartes interactives ARC qui permettent entre autres de suivre en direct les avions de la flotte de la compagnie de voyage ©Loïck Laroche-Joubert

Segmenter l’offre cabines pour répondre à un marché exigeant

Au-delà d’un besoin en connectivité croissant, le marché des cabines d’avions fait apparaître d’autres tendances en 2019. L’une des plus marquées d’entre elles intéresse aussi bien les avionneurs que les équipementiers et concerne la segmentation des cabines. Avec une population de plus en plus importante à voyager par les airs, la diversité des profils des voyageurs n’a cessé de se complexifier au cours des dernières années. Cela a engendré la nécessité pour les compagnies aériennes de proposer de nouvelles cabines, parfois au croisement de deux offres déjà existantes.

L’apparition de la cabine Economie Confort illustre avec pertinence ce phénomène. Pour satisfaire une clientèle à la recherche d’un minimum de confort et de tarifs attractifs, des compagnies comme Delta Airlines ont mis en place une offre à la croisée entre l’Economie et la Premium Economie. En échange d’un supplément abordable, la géante américaine propose ainsi un siège avec plus d’espace, une trousse de voyage et des coffres à bagages dédiés. Pour Boeing, cette offre est en adéquation avec la règle selon laquelle plus de sièges ne rime pas forcément avec plus de revenus. En développant de nouveaux produits au confort supérieur, les compagnies augmentent ainsi leurs revenus.

En conséquence, la cabine Premium Economie, déjà située entre les cabines Affaire et Economie, ne semble plus suffisante pour satisfaire des passagers aux exigences devenues complexes. Le vice-président marketing d’Airbus, François Caudron, confirme l’apparition d’un besoin de segmentation des cabines et apporte une explication à cela : « le nouveau segment des monocouloirs long-courriers comme celui de l’A321LR rend possible des vols de plus de cinq heures à bord de cabines moins larges que sur les gros porteurs. Les transporteurs qui se positionnent là-dessus doivent proposer plus que de la classe Economie pour rendre leur offre attractive sur le plan du confort ».

La classe Delta Comfort+® apporte une nouvelle offre sur certaines lignes du transporteur américain : moins de confort qu’en Premium Economie mais un tarif plus abordable ©Delta Airlines

Une industrie des cabines sous tension

Avec la digitalisation et la segmentation des offres cabines, les acteurs du marché des intérieurs d’avions ne manquent pas de défis sur le plan marketing. Qu’en est-il d’un point de vue industriel ? En interrogeant équipementiers et cabinets de conseils, nous avons identifié comment les loueurs d’avions – ou compagnies de leasing – ont redéfini les règles de production des cabines. En une dizaine d’années, ces derniers ont accru leur influence pour détenir aujourd’hui près de 48% de la flotte mondiale d’appareils en service.

Favorisés par le nombre considérable de petits transporteurs aux moyens limités – qui représentent plus de 90% des opérateurs sur terre -, les loueurs font peser leurs exigences auprès des équipementiers cabines. Interrogé à ce sujet, le directeur de la division aéronautique d’Expleo, Damien LASOU, confie : « les loueurs d’avions ne regardent que la valeur financière de leurs avions. Après 20 ans en service dans une compagnie, la cabine d’un avion loué devra être entièrement refaite selon les critères de l’exploitant suivant. Adapter des technologies cabines d’aujourd’hui à un appareil conçu il y a 20 ans représente de nombreux défis pour ceux qui en ont la responsabilité».

La valeur du marché des équipements cabines était de 27 milliards de dollars en 2018 et pourrait atteindre les 40.2 milliards en 2025, d’après MarketAndMarket ©Sabena Technics

Les industriels impliqués dans le réaménagement des cabines d’avions loués doivent rapidement modifier les appareils qui leur sont confiés tout en conciliant les exigences réglementaires avec celles du loueur. Pour réagir efficacement, les fournisseurs favorisent le développement d’équipements modulables, comme le précise Damien LASOU : « les solutions modulables s’opposent aux solutions personnalisées et peuvent être intégrées sur différents modèles d’avions avec des délais plus courts ».

Avec un marché de l’équipement des cabines mis sous tension par les loueurs et par une croissance du nombre d’avions en service sans précédent, les industriels devront veiller à toujours privilégier la qualité à la quantité. Quitte à mécontenter les responsables financiers. La sécurité des passagers n’a pas de prix.

Loïck LAROCHE-JOUBERT, à Hambourg pour AeroMorning