Le projet avance à grand pas, l’étude de marché est avancée et les premiers traits de la conception ont été tracés. Le premier semestre de l’année 2016 devrait permettre aux étudiants de définir correctement la clientèle visée et d’achever le dessin conceptuel, ou phase d’avant-projet qui consiste à déterminer les principales caractéristiques de l’avion (masse, vitesse de croisière…) et la géométrie globale sans rentrer dans les détails. Une maquette à l’échelle 1/10e imprimée en 3D devrait suivre. Pour l’instant, deux cibles principales sont visées : la première correspond aux sociétés de location d’avion et de transport d’affaire qui pourront étoffer leur gamme d’avion en proposant une machine de plus petit gabarit et plus économique (l’idée de développer un nouveau concept du transport d’affaire est à l’étude) et la deuxième répondrait à un besoin des pilotes privés de disposer d’un jet à moindre coût, pour satisfaire leurs besoins en sensation fortes et en voyage à très haute vitesse.
Mais avant d’envisager de passer aux phases de conception avancées, IPSA Jet doit s’assurer qu’elle bénéficiera des ressources intellectuelles et technologiques suffisantes. Pour cela, il n’y a qu’une seule solution : les partenariats. Les créateurs du projet se sont attachés dès les débuts à nouer des liens avec des professionnels de l’industrie aéronautique. Les partenariats avec Aéromorning et JetlagGroup (revendeur français des avions Sling et Subsonex) témoignent de cette volonté. Le dernier salon du Bourget était l’occasion d’aller à la rencontre d’entreprises avec qui IPSA Jet pourrait collaborer. Price Induction, motoriste aéronautique et fournisseur de bancs d’essais basé à Bayonne fait partie de celles-ci : le moteur vendu par l’entreprise est un microréactur double-flux de faibles dimensions qui n’a pas d’équivalent sur terre. Il correspond fortement au moteur qu’IPSA Jet envisagerait d’installer sur son microjet.
Le 4 décembre 2015, une équipe de quatre membres d’IPSA Jet s’est rendue à Bayonne avec l’objectif de découvrir un peu plus en en profondeur l’entreprise Price Induction. Le contact sur place était Sylvain Dupuis, un jeune ingénieur aéronautique, également pilote paramoteur et avion. La première partie de la journée était consacrée à la visite des bancs d’essais du motoriste, situés dans les locaux de Turbomeca. Des explications très détaillées sur le microréacteur (259 kg de poussée) ont été fournies par les ingénieurs sur place, qui travaillent sur le moteur depuis plusieurs années.
Le moteur en question est le DGEN 380, un véritable concentré de technologie, optimisé jusque dans les moindres détails pour pouvoir offrir aux utilisateurs d’excellentes performances et une simplicité d’utilisation inégalée. Le concept du « plug & play » est même appliqué au moteur : avec un poids de 90 kg et l’intégration de 4 boitiers électroniques, le DGEN peut être démonté et remonté très rapidement sur un avion, avec un minimum de branchements.
Après une visite très enrichissante, les quatre membres se sont rendus dans les locaux de Price Induction, où une soixantaine d’ingénieurs officient. Pour certains, c’était la découverte d’un bureau d’études spécialisé dans le développement des moteurs : aérodynamique, électrotechnique, énergétique, de nombreuses spécialités sont représentées pour concevoir les produits de la boite. Les membres ont également fait la rencontre avec le directeur de l’entreprise.
Aujourd’hui, Price Induction, toujours en attente de pouvoir intégrer son réacteur sur un avion en vue de sa certification, s’est spécialisée dans la conception et la production de bancs d’essais réels et virtuels, destinés aux universités et aux écoles d’aéronautique. Les ISPAliens ont eu la chance de pouvoir essayer l’un d’entre eux et de mesurer l’expertise de l’entreprise bayonnaise dans le domaine : les bancs sont en fait de véritables outils pédagogiques et disposent de nombreuses fonctionnalités, étudiées pour correspondre aux cours enseignés dans les écoles.
En plus d’être une démarche pédagogique très intéressante pour des étudiants en ingénierie aérospatiale, cette visite était l’occasion d’introduire les premières bases d’un prochain partenariat entre Price Induction et IPSA Jet. Partant du principe que les deux entités sont complémentaires dans leurs démarches, il est clair que les étudiants auront beaucoup à gagner en collaborant avec les ingénieurs du motoriste : échanges de données, soutien technique et pédagogique … De son côté, Price Induction voit dans le projet d’IPSA Jet deux intérêts : la réalisation de l’étude de marché menée par les étudiants pourrait aider le motoriste à cerner d’avantage le marché qu’il vise et pourquoi pas aboutir à de bonnes opportunités d’affaire, tandis que ses bancs d’essais virtuels pourraient susciter un fort intérêt de la part de l’IPSA.
Pour conclure, il est bon de préciser que les choses sont aujourd’hui trop peu avancées du côté d’IPSA Jet pour déterminer si le DGEN 380 de Price Induction équipera un jour son microjet. En tous cas, une chose est certaine : cela semble bien parti, quand on voit tout le chemin parcouru par le motoriste dans le développement de son réacteur et sa compatibilité avec l’avion étudié. Pour IPSA Jet, l’enjeu reste de finaliser le ciblage de sa clientèle, à l’échelle européenne. L’étude de marché poursuit son chemin et devrait être menée (en partie) dans les plus grands salons aéronautique européens au printemps prochain. Rendez-vous donc à Friedrichshafen, Paris Air Expo et ILA Berlin où les membres d’IPSA Jet auront certainement l’occasion de vous rencontrer pour échanger avec vous à propos des microjets …
« Price Induction et IPSA Jet, toutes proportions gardées, sont comme deux pièces de puzzle complémentaires, dans la mesure où l’une conçoit des moteurs qui pourraient équipés l’avion conçu par l’autre »
Par Loïck Laroche-Joubert, étudiant en ingénierie aérospatiale et président d’IPSA Jet
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