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Une filière debout

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Toulouse le 22 novembre 2021

L’aéronautique, une filière debout, compétitive, prête à repartir et se préparant à affronter de nouveaux défis

Le GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautique) a organisé le 18 novembre 2021 la première édition d’«Aero’Régions » dans les locaux Airbus à Toulouse.

Le but de cette première réunion était de rassembler en un lieu unique le monde industriel aéronautique et les régions dans lequel il est implanté. Pas moins de 5 Présidents de Région ont répondu présents : Laurent Wauquiez, région Rhône-Alpes, Hervé Morin, région Normandie, Alain Rousset, région Nouvelle Aquitaine, Renaud Muselier, région Provence Alpes Côte d’Azur, Carole Delga région Occitanie.

Y assistaient aussi MM Damien Cazé, Directeur Général de l’Aviation Civile, Mr Pierre Pélouzet, Médiateur des Entreprises et des représentants de l’Etat.

La Présidente de la Région Occitanie a ainsi résumé l’objectif de la réunion « il faut travailler ensemble plus régulièrement et avec un objectif opérationnel bien précis de la part des régions, celui d’adapter au mieux nos dispositifs et nos réponses au service des entreprises. »

La filière aéronautique doit traiter deux crises de front : celle de la reprise, et celle de la transformation des compétences et des formations pour de nouveaux modes de transport plus vertueux vis-à-vis de l’environnement.

Selon Guillaume Faury, patron d’Airbus, les compagnies aériennes à partir d’avril 2020 ne voulaient plus prendre un seul avion. Un  énorme travail a été effectué par Airbus avec les compagnies, en regardant le moyen et le long terme, et en baissant la production d’environ 40% mais pas plus. Grâce notamment aux solutions qui ont été trouvées au niveau local avec les régions pour accompagner les entreprises et Airbus dans cette passe difficile.

Du 14 au 18 novembre 2021, le salon de Dubaï et son lot de grosses commandes a démontré que le début de la reprise a commencé.

La filière aéronautique sort d’une crise très inattendue qui a jeté cette industrie dans une situation inédite, avec 14000 avions au sol. Airbus s’est retrouvé l’an dernier en avril 2020 avec beaucoup d’incertitudes et on a cherché des solutions. La plupart des acteurs ont fait le pari de la reprise avec un arbitrage entre le court terme et le long terme et beaucoup ont réduit la voilure. Avec pour résultat une baisse de 28% du chiffre d’affaires dans la filière et une stabilité sur la partie défense et espace.

Ce pari que l’aviation va rebondir, il faut encore le gagner cela implique un besoin d’accompagnement de la filière face aux difficultés qui se présentent.

Les pays qui dépendent du tourisme sont dans des situations catastrophiques, et ne parlons pas des situations diplomatiques qui se dégradent par manque de relations physiques.

Cette sortie de crise est une crise en elle-même, à cause de problèmes de l’augmentation du prix des matières premières et de la logistique, de l’évolution des prix du fret maritime multiplié par 20.  Beaucoup de personnel est parti et il y a de nouveaux besoins de formation. L’inflation se développe.

Devant la filière aussi, le défi de la transformation, de la décarbonisation, de la digitalisation, où il va falloir investir, accompagner, donner de la vision, c’est-à-dire une transformation profonde pour laquelle on a très peu de temps.

La défense est aussi en danger car elle doit tout à la fois se conformer à une politique de développement durable tout en trouvant des financements pour garantir son indépendance stratégique. Les entreprises de défense ont besoin de financements et les pouvoirs publics doivent les aider pour garantir un monde sûr, car nos démocraties et leur valeurs associées sont en danger.

L’accompagnement des Régions à la filière aéronautique doit se faire par de l’aide à l’investissement dans l’innovation et la recherche, la mise en place de nouvelles compétence et formations. Il s’agit de faire émerger les écosystèmes territoriaux à construire autour de l’avion vert et de la défense.

Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne Rhône-Alpes qui compte 300 entreprises, 3000 emplois et 1500 embauches par an dans sa région déclare : « On ne peut pas traiter tout le monde, notre objectif c’est de faire grandir certaines de nos jeunes sociétés pour atteindre la taille d’une ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire). On n’arrose pas, on fait des choix, on veut que nos champions s’affirment et grandissent pour devenir des leaders au niveau mondial. »

Durant cette réunion Laurent Wauquiez a développé son analyse et une vision du chemin à suivre.

Selon lui, notre pays déconstruit sa relation au travail, et c’est préoccupant. Le système social, fiscal ne valorise pas le travail suffisamment et c’est un problème clé. …La Région Rhône-Alpes a décidé de structurer un campus aéronautique qui est global et qui met en avant l’attractivité des formations.

L’industrie c’est la base de création de valeur dans une économie. On doit défendre l’industrie dans toutes ses composantes. La Startup Nation c’est très bien, la startup nation sans industrie, ce n’est rien du tout.

On a bien traversé la crise et l’enjeu essentiel est d’accompagner le redémarrage. Il faut additionner les forces. On ne peut pas piloter depuis Paris sur la durée. Il faut créer des écosystèmes territoriaux, avec les régions. On doit avoir une approche plus décentralisée.

Ce n’est pas un hasard si les grandes nations européennes sont toutes des nations décentralisées. On a besoin de faire vivre une approche qui parte des territoires. C’est fondamental pour la suite.

Renaud Muselier quant à lui avance qu’avec le plan « France Relance 2030 » on a la perspective de l’avion décarboné produit en France et ceci va nécessiter d’avoir une approche territoriale avec la mobilisation de tous les écosystèmes.

A plus court terme, il y 2 grands enjeux pour la filière aéronautique.

Le premier concerne les difficultés actuelles d’approvisionnement (électronique, matériaux, etc) qui sont très importantes et sur lesquelles il faut des réponses court terme avec l’aide de groupes de travail dédiés. Il faut aussi ’inciter les donneurs d’ordre à fournir de la visibilité aux sous-traitants pour qu’ils gèrent mieux cette période de reprise et anticipent la reconstitution des stocks.

Le deuxième enjeu consiste à financer des projets de relocalisation ou de recyclage de certains éléments essentiels pour l’aéronautique (exemple des supers alliages ou du titane, …), pour fortement réduire notre dépendance à échelle de 2 à 3 ans.

Cette première réunion Aero’Régions entre industriels aéronautiques et les régions présentes a permis de dresser un état des lieux des enjeux à gagner face à la crise COVID, à l’avion décarboné et à l’indépendance stratégique de la filière et de la défense. La conclusion unanime des participants est que la coopération industries et régions est primordiale et doit donc être développée à un niveau plus important qu’aujourd’hui, afin de renforcer nos capacités industrielles et apporter de la prospérité.  Vu son succès reconnu par tous les participants, nul doute que cette première réunion Aero’Régions 2021 organisée par le GIFAS sera suivie de bien d’autres avec des participants industriels et régions encore plus nombreux. Nadia Didelot pour AeroMorning