Touch & Go en Euroglider, planeur autonome électrique 100%français
La crise du Covid est pensée comme une opportunité par l’Isae-Supaero et ses partenaires Dassault Aviation, AEDEVV ( l’Association Européenne pour le Développement du Vol à Voile ) qui ont mis ce trou d’air à profit pour lancer collectivement leur planeur « durable » innovant et autonome : l’EuroGlider. Une invention 100% française, soutenue par le Gifas et qui vise à répondre aux besoins des industriels d’ingénieurs pluridisciplinaires et hautement qualifiés.
Le 27 Mai dernier, à Salon de Provence, base 701, l »Euroglider, le 1er aéroplaneur français éléctrique a décollé aux mains d’un pilote d’essai expérimental d’avions. Axel Valat, le directeur des opérations de Xénon Aero a pris les commandes et a pu effectuer un décollage autonome suivi d’un « Touch and go », démonstration de toucher de piste et redécollage immédiat. Une étape décisive pour les vélivoles, une révolution dans le monde des planeurs. Un appareil qui remplit les fonctions d’un avion adapté au monde d’aujourd’hui mais avec lequel le pilote profite de la finesse du planeur et de ses sensations.
Cette autonomie permet de substantielles économies en même temps que la multiplication des capacités opérationnelles. L’Euroglider, tout électrique et n’ayant plus besoin d’être tracté se propulse à moindre coût et avec un impact limité sur l’environnement.. Tous les bons mots clés d’acceptabilité écologique en vertu de la Cop21 sont cochés.
Un projet mature et un signal fort auprès de toute une jeunesse étudiante qui a la chance de vivre une période de révolution aéronautique où tout est à réinventer.
L’Euroglider est un grand pas vers une aviation décarbonée et électrique avec tous ses espoirs et ses défis.
Une avancée prometteuse également pour l’armée de l’air qui compte sur cet appareil biplace pour le mettre à disposition de la formation à la maîtrise de l’air. Les objectifs du concept d’emploi de l’EUROGLIDER et de ses missions de vol ont nécessité des innovations de conception conduisant à des configurations d’architectures inédites sur un planeur. Un Banc d’Essais Expérimental (BEV) a donc été développé.
C’est un projet qui occupe une trentaine d’étudiants permanents, tous issus des 5 écoles de l’ISAE Supaero qui compte SUPAERO, l’ENSMA, l’ESTACA, SUPMECA, et plus récemment, l’Ecole de l’Air rattachée au Ministère de la Défense française.
Selon une étude du Gifas (Groupement de l’Industrie française de l’aéronautique et de l’espace), et sur les recrutements 50 pour cent des salariés du secteur de l’aéronautique et du spatial sont issus de l’ISAE-Supaero à l’heure actuelle et ce, depuis 2015.
L’Euroglider est donc entre de bonnes mains, celui-ci bénéficiant non seulement des infrastructures et des pilotes confirmés de l’Armée de l’air, mais aussi de toute l’ingénierie de Dassault Aviation, de AEDEVV et du soutien du Gifas.
Regroupant les grandes écoles de l’aéronautique française et l’école de l’air et ses infrastructures aéroportuaires, L’ISAE s’affirme résolument tel un creuset de foisonnement d’énergies au service de la recherche et de l’innovation pour la transition énergétique. Nadia Didelot et Sylvie Lebouvier pour AeroMorning