Activation de la Charte internationale « espace et catastrophes majeures »
Un violent tremblement de terre, de magnitude 7,8, s’est produit dans la nuit de dimanche à ce lundi dans le sud-est de la Turquie, à 50 km de la frontière syrienne. Le bilan provisoire fait état de nombreux bâtiments détruits et de plus de 1 500 morts : la Turquie a donc sollicité l’aide et l’assistance internationales. C’est dans ce cadre que la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures » a été déclenchée ce matin à 4h04 UTC par l’AFAD (autorité turque de gestion des risques et catastrophes). La Charte a également été activée en Syrie voisine par UNITAR (Nations Unies) à 8h29 du matin UTC, car le pays a également été touché par le tremblement de terre.
Dans ce contexte, la technologie spatiale permettra de venir en aide aux populations et d’orienter les équipes de secouristes engagées sur la zone touchée. En Turquie, des satellites optiques et radar de 11 agences spatiales seront programmés afin de cartographier la zone sinistrée sur 50 km de large par 200 km de long. Plus précisément, le CNES fournira des images satellites de différentes résolutions spatiales, grâce aux satellites français Pléiades, Pléiades Neo et SPOT, au cœur de ce dispositif. Après l’évènement, la technologie spatiale contribuera également à la réhabilitation des zones sinistrées.
Dispositif créé en 1999 par le CNES, l’ESA et la CSA (Canadian Space Agency) et déclaré opérationnel depuis 2000, la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures » met les technologies spatiales au service des équipes de secours à la suite de catastrophes naturelles ou technologiques. Exemple unique d’une coopération internationale réussie, elle combine et coordonne aujourd’hui les ressources et l’expertise de 17 agences spatiales en matière d’observation de la Terre. Son objectif est de répondre aux requêtes des organismes de gestion de crise des pays touchés par des catastrophes, autorités locales, sécurités civiles, Nations-Unies, en fournissant gratuitement des données satellitaires, grâce à la programmation d’une flotte de plus de 200 satellites en mode prioritaire sur les zones sinistrées, afin d’apporter au plus vite une aide aux équipes de secouristes engagés.
Depuis sa mise en opération il y a 22 ans, la Charte a été déclenchée près de 800 fois dans le monde entier, pour moitié à la suite de phénomènes d’inondation ou de submersion des zones littorales et pour le reste des cas de tempêtes, de cyclones, de tremblements de terre, d’incendies, d’éruptions volcaniques, de glissements de terrain, de marées noires, voire d’accidents aériens. La Charte fournit des images globales ou détaillées des zones difficiles d’accès, des cartes d’évaluation des dégâts ou des lieux de rassemblement de population en comparant les nouvelles images produites aux images d’avant la catastrophe.
Source: CNES