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Le transport aérien est-il en manque de pilotes ?

CAE
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Après avoir connu une récession suite à la crise de 2008, le trafic aérien mondial se trouve aujourd’hui à l’aube de période de croissance phénoménale. Si près de quatre milliards de passagers ont été transportés en 2017, les prévisions des différents acteurs de l’industrie aéronautique s’accordent pour dire que ce chiffre a de fortes chances de doubler d’ici 2036. Les commandes d’avions ne manquent pas pour soutenir cette demande, mais les spécialistes doutent déjà de la capacité des compagnies aériennes à trouver suffisamment de pilotes pour occuper leurs cockpits.

 

L’inquiétude des transporteurs aériens

Que les aspirants pilotes de ligne soient rassurés : l’époque où la recherche d’un poste au sein d’une compagnie relevait du chemin de croix est désormais révolue. Les années à venir verront un recrutement massif de navigants de la part des transporteurs, qui n’hésiteront plus à rivaliser d’imagination pour offrir les conditions salariales les plus alléchantes aux candidats.

Pourquoi une telle bonté ? La CAE, spécialiste de la formation aéronautique basée au Canada, nous apporte une explication des plus mathématiques. Selon ses chiffres, 255 000 nouveaux pilotes devront être formés entre 2017 et 2027 pour soutenir la croissance du trafic aérien à l’échelle mondiale. Avec le taux actuel de 20 000 pilotes formés par an, les organismes de formation au pilotage ne pourraient donc en former que 200 000 sur la même période, générant un manque de 55 000 pilotes. Une inquiétude grandissante habite donc les transporteurs aériens, qui savent à quel point les coûts élevés de la formation peuvent dissuader les jeunes prétendants au métier.

 

En 2016, près d’un tiers des 20 000 pilotes formés dans le monde provenait d’une école de formation au pilotage professionnelle comme CAE. Le reste des pilotes ont été formés soit par la voie des formations publiques, soit par la voie des aéroclubs @CAE

 

L’Asie-Pacifique stimulera fortement la demande

Une étude approfondie des véritables fondements de la pénurie qui s’annonce met en lumière un certain déséquilibre dans la répartition planétaire des besoins en pilotes de ligne. Ainsi, l’Asie-Pacifique, dopée par une croissance démographique démesurée et une augmentation des revenus, revendiquerait 33% des besoins en pilotes à former sur les vingt prochaines années, selon Boeing. Cela ferait de la région le pôle le plus gourmand en nouvelles recrues, devant l’Amérique du Nord et l’Europe, qui requerraient respectivement 26% et 18% du besoin mondial en pilotes.

A n’en pas douter, de nombreux indicateurs portent à croire que ces chiffres sont en phase avec la réalité à venir : l’Asie-Pacifique est à l’origine de plus de 3 900 commandes d’avions auprès de Boeing et Airbus. Une telle demande ne peut être anodine, car les pays asiatiques ne disposent historiquement pas de l’expérience et des moyens pour former des navigants. Leurs compagnies aériennes se tournent vers l’Europe pour assurer la qualification de leurs équipages. Certaines écoles de pilotage françaises se voient ainsi recevoir un nombre croissant d’étudiants asiatiques, fermant la porte aux candidats européens.

 

33% des besoins en pilotes de ligne sur les 20 prochaines années proviendront de l’Asie-Pacifique selon Boeing @CAE

 

L’âge des pilotes peut également contribuer à expliquer le manque auquel le transport aérien devra faire face. D’après la CAE, la population des équipages vieillit et la majorité des pilotes de ligne avait plus de 50 ans en 2016. La même année, l’âge moyen des navigants était de 43.7 ans pour l’Europe et de 48 ans pour l’Amérique du Nord. Ces chiffres expliquent pourquoi plus de 40% des pilotes à former sur les dix prochaines années serviront à remplacer des commandants de bord partis à la retraite. De leur côté, les Etats-Unis ont élevé la limite d’âge de départ à la retraite des pilotes à 65 ans, afin notamment de limiter l’impact de la pénurie de pilotes à laquelle sont confrontées American Airlines, Delta et United.

 

Quand Airbus juge la situation préoccupante

De quels moyens disposent donc les acteurs du transport aérien pour éviter de faire face à la pénurie qui se profile ? Les compagnies aériennes peuvent avoir recours à des cursus de formation internes en offrant la formation complète aux candidats sélectionnés. Air France, par exemple, a réouvert sa filière Cadet en 2018 après l’avoir fermée en 2008 suite à la crise économique. En agissant de la sorte, la compagnie s’assure de pouvoir subvenir à une partie de ses besoins en PNT. Cela a toutefois un coût conséquent et tous les pilotes qui occupent les cockpits d’Air France ne peuvent provenir de cette filière.

Parmi les entreprises qui voient la pénurie en pilotes de ligne d’un mauvais œil, les avionneurs sont loin d’être les moins inquiets. Et pour cause, à quoi bon vendre des avions si les compagnies clientes ne peuvent disposer de la main d’œuvre pour les faire voler ? Pour la première fois de son histoire, Airbus a lancé sa propre filière cadets en partenariat avec l’école de pilotage Escuela de Aviacion Mexico. Les premiers cadets Airbus commenceront leur formation en janvier prochain, avant de recevoir leur licence de pilote de ligne à l’été 2020 sans avoir déboursé un seul denier. C’est dire à quel point l’avionneur juge la situation préoccupante.

 

Pour attirer des pilotes européens, certaines compagnies chinoises ont proposé des salaires allant jusqu’à 300 000 € par an, impôts déduits @Air China

 

Quels que soient les stratagèmes mis en place par les compagnies aériennes et les avionneurs pour attirer des candidats, les écoles de pilotage devront s’assurer de ne pas privilégier la quantité à la qualité. La formation d’un pilote est un cursus complexe et empreint de rigueur qu’il faudra impérativement maintenir au standard actuel. Il en va de la sécurité des vols. En tout cas, avant que la question des avions sans pilotes ne prenne suffisamment de sens pour être prise en compte par les transporteurs, les futurs Icares disposent d’un bel avenir.

 

Loïck Laroche-Joubert