Le 16 janvier 2024, le CNES, le DLR (l’agence spatiale allemande), la Commission Européenne, Airbus Defence and Space, GMV and FORTH/PRAXI, tous partenaires du projet CARIOQA, se sont réunis afin de lancer officiellement la phase A du projet. Il s’agit d’une étape majeure dans le développement de cette mission de démonstration technologique visant à spatialiser un capteur quantique permettant de réaliser des mesures d’accélérations à l’aide d’atomes froids. Ces accéléromètres atomiques constituent donc un enjeu majeur pour l’Europe, au sein de laquelle la France et l’Allemagne jouent un rôle essentiel.
En effet, pour préparer le déploiement d’une future capacité spatiale européenne opérationnelle, il est nécessaire d’éprouver au préalable la spatialisation des accéléromètres quantiques : un défi colossal tant les performances requises pour les applications spatiales sont exigeantes. Concrètement, la mission CARIOQA ambitionne d’embarquer et de tester le premier accéléromètre atomique à bord d’un satellite à l’horizon 2030. La mission permettra d’augmenter les niveaux de maturité technologique de ces instruments en validant les briques essentielles à leur fonctionnement. Elle permettra également de démontrer la maîtrise des performances de ces instruments en vol.
Les perspectives d’usage de cette nouvelle métrologie sont immenses, qu’il s’agisse de la mesure du champ de gravité de la Terre, le suivi du cycle de l’eau ou les risques sismiques par exemple. Les futures missions de géodésie spatiale bénéficieront ainsi de cette technologie pour améliorer les connaissances dans le domaine de l’hydrologie, l’océanographie et la glaciologie. Cela apportera une connaissance plus fine du cycle de l’eau ainsi que l’étude de la structure interne de la Terre. À terme, ces applications aideront à gérer durablement les ressources, mais aussi à prévenir les catastrophes naturelles grâce à une meilleure compréhension du changement climatique. Enfin, CARIOQA renforcera aussi des applications futures dans le domaine de la recherche en physique fondamentale avec plus particulièrement la possibilité de tester le principe d’équivalence faible.
Développé grâce à une forte contribution de la Commission Européenne via son programme Horizon Europe, CARIOQA favorise l’émergence d’un terreau industriel français, allemand et européen. Ce transfert technologique s’appuie sur l’excellence française et allemande dans le secteur des capteurs quantiques.