Curieusement, même les professionnels de l’aviation éprouvent fréquemment de sérieuses difficultés à évoquer le contexte économique qui est le leur, chiffres à l’appui.
L’information ne circule pas toujours bien et les médias citent trop rarement quelques-uns des chiffres qui, par exemple, font de l’industrie des transports aériens un secteur majeur. D’autant que son poids économique ne se compare à aucun autre.
Aussi est-il tout particulièrement instructif d’aligner des repères essentiels. Les voici.
. l’aviation commerciale vient de franchir le cap des 2 milliards de passagers annuels et devrait continuer de croître, à long terme, au rythme moyen de 5 % environ par an. Et même plus vite en 2006 et 2007, poursuite d’une phase d’après-crise ;
. Le parc aérien mondial peut être estimé à 22 000 avions, sur base des études de l’OACI. Ces appareils sont exploités par 900 compagnies environ qui, pour les deux tiers, sont des entreprises de dimensions relativement modestes. Cela par rapport à 300 ténors qui dominent la profession ;
.Ce vaste parc aérien vieillit, ce qui est inévitable, et demande constamment à être renouvelé et rajeuni. Airbus et Boeing estiment que leurs clients leur achèteront environ 18 000 appareils en 20 ans, tout à la fois pour créer une capacité supplémentaire liée à l’augmentation du trafic et remplacer des avions arrivant en fin de carrière. Cela à l’exclusion des avions régionaux ;
. l’aviation commerciale correspond à 29 millions d’emplois à travers le monde, selon les calculs les plus récents de l’Air Transport Action Group.
Ce total inclut les effectifs des compagnies aériennes et des aéroports, ceux de l’industrie (construction d’avions, moteurs et équipements), les services annexes, le tourisme, etc. ;
.Elitistes à l’époque des pionniers, les transports aériens sont aujourd’hui incontournables. Environ 40 % des touristes du monde entier voyagent par avion et la part du commerce mondial dépendant directement de l’aviation est estimée à 25 % ;
. Les reproches énoncés en matière de respect de l’environnement reposent pour la plupart sur des données inexactes. Ainsi, les nuisances sonores ont diminué de 75 % depuis le début des années soixante et vont
progressivement être divisées par deux d’ici à 2020.
C’est en tout cas l’objectif des chercheurs européens et américains, notamment ceux de la NASA ;
. la consommation de carburant a diminué de 70 % depuis 1960 et va continuer à décroître : les motoristes continuent de faire des progrès importants, d’autant que les avions sont de plus en plus légers et leur traînée diminue ;
. l’aviation commerciale est à l’origine de 4 % seulement des émissions de monoxyde de carbone et autres rejets dans l’atmosphère. Là encore, des progrès notables sont obtenus grâce à des recherches importantes.
Pierre Sparaco
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