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Interview spéciale – Départ de Marc Houalla

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Cet automne, l’école connaîtra un tournant important de son histoire. En effet, vous avez annoncé cet été votre départ le 15 octobre prochain. A quelques jours de cette nouvelle vie professionnelle, pourriez-vous nous expliquer ce choix ?

Cela fait maintenant neuf ans que je suis Directeur de l’ENAC et le nouveau statut de l’ENAC indique que le mandat du directeur de l’ENAC ne peut pas excéder dix années. Comme l’a indiqué Marie Claire Dissler lors du dernier conseil d’administration de l’ENAC, notre Directeur Général Patrick Gandil, que je remercie très sincèrement pour le soutien sans réserve qu’il a apporté à l’ENAC pendant toutes ces années, m’a proposé de remettre à zéro le « compteur temps » de mon mandat en tant que Directeur à la mise en place du nouveau statut.

J’ai beaucoup réfléchi à cette proposition, qui témoigne de la grande confiance que me porte Patrick Gandil. A la réflexion, il m’est apparu difficile d’expliquer aux personnels de l’ENAC que la première chose que j’aurais faite lors de la mise en place de ce statut aurait consisté à ne pas me l’appliquer, même si cela était conforme à la légalité administrative.

Je rejoins aujourd’hui le Groupe ADP. J’occuperai la fonction de Directeur d’aéroport, que je considère comme l’un des postes les plus intéressants dans le monde du transport aérien et, qui plus est, en charge d’un très bel aéroport, Orly, porteur de beaucoup de futurs projets structurants. C’est donc avec une certaine tristesse que je quitte l’ENAC qui reste de très loin ma plus belle expérience professionnelle mais je pars pour une nouvelle aventure exaltante, qui me permettra de surcroit de continuer à avoir des contacts opérationnels réguliers avec mes collègues de la DGAC.

Arrivé aux commandes de l’ENAC il y a 9 ans, quel est votre constat sur l’évolution de l’établissement durant cette décennie ?

Notre Directeur Général m’avait demandé, dès ma nomination, de travailler, avec l’aide des personnels, à établir l’ENAC comme une référence mondiale dans nos trois domaines de prédilection que sont les formations au pilotage, à l’ingénierie et à la navigation aérienne. Nous y sommes clairement arrivés, comme en témoigne nos accords avec les grandes institutions internationales que sont l’OACI, l’EASA, l’ACI et IATA, les accords avec Airbus et ATR pour la création de réseaux d’écoles de formation au pilotage, les futurs accords avec l’Indonésie, la Thaïlande ou le Kazakhstan pour la création d’un réseau d’écoles de formation à la navigation aérienne et l’ensemble des formations plus académiques, que nous délivrons seuls ou en partenariat partout dans le monde.

Nous avons également fait beaucoup de progrès en ce qui concerne l’image de l’école, qui était perçue par beaucoup comme une école essentiellement professionnelle, et qui est maintenant considérée comme un acteur incontournable du monde de l’enseignement supérieur en aéronautique. Les progrès notables de notre recherche ainsi que la reconnaissance par l’enseignement supérieur de l’ensemble de nos formations professionnelles ont largement contribué à ce changement de paradigme. Nous avons montré, contrairement à ce que beaucoup pensaient, que l’enseignement professionnel (la formation à des métiers ou des qualifications) n’était pas antithétique de l’enseignement supérieur, bien au contraire. Nos accords de double diplômes avec les grandes universités mondiales que sont Tsinghua et Beihang en Chine, Hong Kong UST à Hong Kong, NTU à Singapour, ITB en Indonésie et La Sorbonne à Abu Dhabi, sont la preuve de ce changement d’image. La fédération de recherche que nous allons mettre en place avec l’ISAE-SUPAERO et l’ONERA en constituera une preuve supplémentaire.

Je pense, qu’il a neuf ans, peu de personnes pensaient que nous arriverions à ce niveau de reconnaissances académiques et internationales. Je pense également que nous n’aurions jamais pu atteindre ces objectifs sans le support inconditionnel de notre directeur général tout au long de ces neufs années.

Enfin au delà des évolutions concernant les formations et la recherche, il me serait difficile de ne pas mentionner la rénovation de notre campus ainsi que la professionnalisation et l’efficacité croissantes des fonctions supports.

Nous célèbrerons fin janvier les 70 ans de l’ENAC, ce sera l’occasion de rappeler son histoire, mais aussi de regarder l’avenir, quels seront d’après vous les grands défis de l’école dans les années à venir ?

Je ne souhaite pas édicter une feuille de route à mon ou ma successeur-e, et ce d’autant plus que beaucoup des défis futurs de l’ENAC sont déjà inscrits dans le COP [NDLR : Contrat d’Objectifs et de Performance]. Je peux tout juste indiquer que la mondialisation des échanges positionne l’ENAC dans une compétition internationale. Se maintenir dans le peloton de tête nous oblige à être attentifs aux évolutions de nos concurrents, à établir des partenariats à travers le monde avec des universités de grande renommée, ainsi qu’aux travers de réseaux d’écoles nationaux et internationaux. Ses partenariats doivent être des leviers pour démultiplier notre marque avec les ressources, forcément limitées, qui sont les nôtres.

Formé à l’ENAC puis Directeur de cette école, vos liens perdureront-t-ils dans l’avenir et sous quelle forme ?

Je vais tout d’abord m’inscrire à l’association ENAC Alumni, ce que je n’avais pas pu faire jusqu’alors pour ne pas me retrouver en conflit d’intérêt. Les liens entre l’ENAC et le groupe ADP sont déjà étroit, au travers de nombreux partenariats à l’international et de notre Chaire dédiée aux systèmes de drones. Je pense néanmoins qu’il existe de nouvelles pistes de collaboration, notamment dans le domaine de la recherche opérationnelle. Mais tout cela reste bien sûr à étudier dans le détail.

L’ENAC compte 22 000 ENAC alumni dans le monde, occupant biensouvent des postes à responsabilité. Comment imaginez-vous le renforcement des liens de l’école avec ce formidable réseau ?

Il y a de réelles opportunités de collaboration entre ce réseau d’anciens élèves quelquefois très influents dans le domaine de l’aviation partout dans le monde, et qui restent très attachés à l’ENAC. Lors de mes missions à l’étranger, il m’est arrivé très souvent d’être abordé par des anciens ENAC qui venaient me saluer spontanément pour me parler de leurs années souvent heureuses à l’ENAC. Le fait d’être des anciens élèves, qui souvent ont passé plusieurs années sur le campus ENAC, crée de vrais liens qu’il convient d’animer. L’animation conjointe de ce réseau entre ENAC Alumni et l’école me paraît incontournable. Faire participer nos anciens plus activement à la vie de l’ENAC ainsi qu’aux formations que nous délivrons partout dans le monde paraît indispensable. .

Depuis vos années d’études jusqu’à ce jour, quels sont vos trois souvenirs ENAC les plus marquants ?

En quatorze ans de présence à l’ENAC, j’ai beaucoup de souvenirs et il m’est difficile de faire le tri. En tant qu’individu et élève de l’ENAC, je ne peux pas oublier mon jour d’arrivée sur le campus. De la même façon, ma nomination en tant que Directeur a été une grande joie d’autant plus importante que je suis issu d’une famille d’enseignants, fils et petit-fils d’instituteurs de la République, qui ont consacré toute leur vie à l’enseignement. Le décès de M. Aladenyse, qui m’a témoigné beaucoup de bienveillance durant mes études, et qui a donné beaucoup de son temps et de son énergie à l’ENAC m’a beaucoup marqué.

De la même façon, j’ai beaucoup de souvenirs en tant que directeur de l’ENAC. La fusion entre l’ENAC et le SEFA [NDLR : Service d’Exploitation et de Formation Aéronautique, dédié à la formation au pilotage] restera un événement d’importance dans l’histoire non seulement de l’ENAC, mais également de la formation française au pilotage.

Je pense que le succès à la réponse à l’appel d’offre EU-China, qui a permis à l’ensemble des formations de l’école de faire connaître son savoir-faire à l’étranger constitue un jalon important de notre développement international.

Les rapports de l’inspection générale et de l’HCERES [NDLR : Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur] sur les activités de formation et de recherche, le succès à l’appel d’offre d’Eurocontrol sur la formation des contrôleurs de Maastricht, l’accord avec AIRBUS pour la création de standards internationaux pour la formation au pilotage, ainsi que les diplômes conjoints avec les universités mondialement connues de Tsinghua et de HK UST correspondent à des succès importants de l’ENAC et constituent de ce fait des souvenirs marquants, parmi tant d’autres !

L’ENAC est un lieu de formation au service des élèves, nourri, encadré, organisé, porté par des équipes. Au moment de quitter la Direction de l’ENAC, quel message souhaitez-vous adresser aux uns et aux autres ?

Aux anciens élèves, je voudrais leur dire que les enseignants et l’ensemble des personnels de l’ENAC se sont mobilisé pour leur fournir une scolarité de qualité et que nous, anciens élèves fonctionnaires ou civils, sommes tous redevables à l’école de ce qu’elle nous a donné pendant notre cursus. Pour paraphraser quelqu’un de très célèbre, les anciens ou actuels élèves peuvent se poser la question de ce qu’ils peuvent faire pour l’ENAC et non pas seulement ce que l’ENAC peut faire pour eux.

J’aimerais remercier l’ensemble des personnels de l’ENAC pour tous les efforts qu’ils ont consentis pour former un nombre accru d’étudiants avec moins de ressources ces dernières années. Au delà de la charge croissante de travail, ils ont également du s’adapter à de nouvelles organisations ce qui est toujours délicat. J’ai, également, une pensée particulière pour les personnels de la DFPV [NDLR : Direction de la Formation au Pilotage et des Vols] qui nous (le directeur général de l’aviation civile et moi-même) ont fait confiance pour leur intégration au sein, de ce que l’on a appelé en 2011, la grande ENAC.

Tous les personnels de l’ENAC, enseignants et non enseignants, ont contribué à sa double reconnaissances : internationale dans le domaine de l’aérien mais également dans le monde de l’enseignement supérieur.

Je souhaiterais également dire à tous qu’il faut rester attentifs aux évolutions de l’environnement, continuer à nous adapter afin de donner à nos élèves les meilleures formations possibles pour leur leur faciliter l’accès au monde professionnel.