La Commission européenne a proposé aujourd’hui que 297 travailleurs d’Airbus licenciés en France par suite de la pandémie bénéficient de l’aide du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation en faveur des travailleurs licenciés (FEM) à hauteur de 3,7 millions d’euros. Les fonds les aideront à trouver un nouvel emploi grâce à des conseils sur la manière de créer leur propre entreprise et à des aides au démarrage.
Le commissaire à l’emploi et aux droits sociaux, Nicolas Schmit, a déclaré à ce sujet: «C’est particulièrement en période de crise que la solidarité au sein de l’Union européenne est essentielle. Grâce au Fonds européen d’ajustement à la mondialisation, nous donnerons à 297 personnes du secteur aéronautique en France qui ont perdu leur emploi en raison de la pandémie de COVID-19 les moyens de relancer leur carrière grâce à des conseils ciblés sur la création d’entreprises et à des subventions pour les aider à monter leur propre entreprise.»
La pandémie de COVID-19 et les restrictions de déplacement qui en ont découlé ont durement frappé le secteur aéronautique, et la crise économique liée à cette pandémie a réduit le pouvoir d’achat de nombreux clients du transport aérien. Les projets d’achat de nouveaux appareils ont été suspendus ou annulés, et de nombreux appareils ont été retirés prématurément de la circulation dans le cadre des plans de restructuration des compagnies aériennes.
En France, malgré le recours étendu aux mesures de chômage partiel, Airbus a dû mettre en œuvre un plan de restructuration et de nombreux travailleurs ont perdu leur emploi. Grâce au FEM, 297 anciens travailleurs d’Airbus recevront une aide active ciblée en tant que mesure du marché du travail pour les aider à démarrer leur propre entreprise et à reprendre le travail.
Les 3,7 millions d’euros du FEM contribueront à financer la formation à la création d’entreprises et les aides à l’installation à concurrence de 15 000 EUR par participant. Les bénéficiaires recevront également une contribution aux frais d’hébergement, de nourriture et de transport liés à leur participation à la formation. En outre, les anciens travailleurs qui acceptent un nouvel emploi pourront bénéficier d’un complément de salaire si leur nouveau salaire est inférieur à celui de leur ancien emploi.
Le coût total de ces mesures de soutien est estimé à 4,4 millions d’euros, dont 85 % (3,7 millions) seront pris en charge par le FEM. Airbus couvrira les frais restants (soit 0,7 million d’euros). L’aide du FEM s’inscrit dans le paquet de mesures d’aide proposées par Airbus aux salariés licenciés. Toutefois, l’aide du FEM va au-delà de ce qu’Airbus, en tant qu’entreprise qui licencie, est légalement tenue d’offrir.
La proposition de la Commission doit maintenant être approuvée par le Parlement européen et le Conseil.
Contexte
La production d’aéronefs commerciaux représentait 67 % du chiffre d’affaires total d’Airbus. À partir d’avril 2020, les niveaux de production ont chuté d’un tiers et la main-d’œuvre d’Airbus a été réduite à l’avenant.
Le plan de restructuration initial prévoyait une réduction de 4 248 emplois en France. Grâce aux mesures mises en place par le gouvernement français pour remédier aux conséquences économiques de la pandémie (telles que la possibilité, laissée par la législation aux entreprises, de mettre temporairement du personnel à la disposition d’autres entreprises ou les mesures de chômage partiel), le nombre de licenciements a été considérablement réduit (2 246 emplois).
Néanmoins, les licenciements devraient avoir une lourde incidence, en particulier sur le marché du travail et l’économie de la région Occitanie. Avec 110 000 salariés dans le secteur, la ville de Toulouse et ses environs constituent un pôle aéronautique majeur en Europe. La région est fortement dépendante de l’industrie aéronautique et Airbus est le principal employeur privé de la région. La réduction de 35 % des plans de production d’Airbus devrait avoir de graves conséquences sur l’emploi dans l’ensemble du secteur, affectant également ses nombreux fournisseurs. Les licenciements risquent également d’avoir une incidence sur la région Pays de la Loire, même si cette économie régionale est plus diversifiée.
Comme prévu dans le nouveau règlement relatif au FEM pour la période 2021-2027, le Fonds continue de soutenir les travailleurs licenciés et les travailleurs indépendants en cessation d’activité. Grâce aux nouvelles règles, l’aide du FEM devient plus aisément accessible aux personnes frappées par les restructurations: toutes les catégories de restructurations majeures imprévues, dont les répercussions économiques de la crise de la COVID-19 ou les grandes tendances économiques (décarbonation, automatisation, etc.), peuvent justifier un soutien. Les États membres ont le droit de demander un financement de l’Union lorsque 200 travailleurs au moins perdent leur emploi au cours d’une période de référence donnée.
Depuis 2007, le FEM a été mobilisé dans 166 cas à hauteur de 652 millions d’euros environ, qui ont permis de venir en aide à près de 164 000 personnes dans 20 États membres. Les mesures soutenues par le FEM viennent en complément des mesures actives du marché du travail mises en œuvre à l’échelon national.