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Alerte aux drones pour les jeux Olympiques!

la chronique aeronautique de michel polacco
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8 mai 2024

Mobilisation générale contre les drones pour les JO de Paris 2024. Sur l’exemple de l’Ukraine ou la guerre à coups de drones est devenue un modèle, on nourrit en France les pires craintes. Drones terroristes ou suicides, drones tractant des banderoles de protestation contre le Président Macron ou la Mairesse Hidalgo, drones de loisir égarés par des utilisateurs négligents ou drones utilisés pour capter des images inédites comme souvenir ou pour les revendre à des médias. Tout est imaginé. Imaginable et bien sûr possible. Le gouvernement s’y est pris à l’avance. Commandes ont été passées à des industriels, missions ont été confiées par les ministres à l’Armée de l’Air et de l’Espace, l’Armée de Terre, la Marine Nationale, la Gendarmerie, la Police Nationale, les Services de Renseignements, les Préfets, etc. J’en passe. Il ne doit pas manquer un bouton de guêtre le 26 juillet. Et du reste tout devait être déjà prêt le 8 mai pour l’arrivée du Belém et de la Flamme Olympique à Marseille.

Et patatras, une nouvelle, peut-être une information, arrive d’Outre-manche, « Parade » n’est pas au point. Parade confond les drones avec des climatiseurs ou des vélos, Parade n’y voit qu’a 800 mètres et pas 1000 comme spécifié par la commande de la Direction Générale de l’Armement, Parade ne détecte qu’un drone sur trois, lors des essais. Misère. Honte. Scandale. On apprend qu’un rapport sénatorial non divulgué, donc secret, note les retards de livraison des 6 systèmes commandés à Thalès et à CS Group, pour 11 ans de travaux et de productions, pour 350 millions d’Euros. Les britanniques dévoilent cette affaire. C’est l’emballement.

Essayons de voir clair. Pour les JO de Paris, l’Armée de l’Air et de l’Espace a été chargée de mettre en place et de coordonner un Dispositif Particulier de Sureté Aérienne (DPSA) combinant toutes les forces militaires et de police afin de créer une « bulle de sûreté » autour des sites. Une bulle infranchissable par des appareils de 100 grammes à 500 tonnes comme pèsent les avions de ligne les plus lourds, qu’ils soient des jouets inoffensifs de blagueurs ou des avions civils détournés par des terroristes comme le 11 septembre 2001 aux USA. Tout aéronef ou drone doit être détecté, identifié, caractérisé (dangereux/pas dangereux), neutralisé, dérouté voire détruit selon la menace qu’il présente entre le 26 juillet et le 8 septembre, auprès de tous les sites, en tête Paris, et déjà à Marseille pour l’arrivée de la Flamme Olympique.

Cette mission, elle est en grande partie le pain quotidien de l’Armée de l’Air et de l’Espace, chaque jour, chaque nuit, en alerte à deux, cinq, sept ou quinze minutes. L’AAE qui joue ce rôle à longueur d’année, renforcée selon le besoin par la Marine nationale, pour assurer la protection de l’Espace Aérien français, et apporter aide et secours aux aéronefs en difficulté. Pour ce faire elle dispose de son réseau de radars au sol, enrichis des radars civils du contrôle aérien, de ses avions radars Awacs, de guet aérien, de ses avions de combat pour l’interception, Mirage 2000-5 et Rafale, ainsi que de ceux de la Marine Nationale, de ses hélicoptères Fennec avec tireurs d’élite, de ses drones Reaper, retraités de l’Afrique, des monomoteurs PC-21 de Cognac qui abandonnent l’école pour apporter de l’aide selon besoin, des missiles Crotale anti-aériens, des missiles Mamba, ex Mistral, et en zone maritime l’appoint des bâtiments de la Marine Nationale, avec toutes leurs capacités de détection et d’intervention, ainsi que les Atlantique 2, de patrouille maritime aux capacités multiples. Voilà déjà de quoi rassurer les inquiets.

Pour les gros drones, avec de fortes charges militaires potentielles, on peut estimer qu’ils entrent dans le champ des capacités de ce respectable dispositif qui fait ses preuves depuis de longues années. Pour les plus petits, classifiés de 100 grammes à 25 kilos, c’est plus complexe et demande des moyens complémentaires, parfois très différents et d’un usage particulier. La menace est nouvelle, il faut de nouveaux outils, et leurs opérateurs pour y répondre. Les drones peuvent être solitaires ou en « essaims », saturant ainsi l’observation ou l’intervention. Ils peuvent être opérés par des usagers mal intentionnés, voire carrément dangereux. La lutte anti-drone ne date pas d’hier.

Grâce à quelques écologistes « up to date », au début de la dernière décennie, la pénétration affichée et revendiquée des zones de survol interdit de sites nucléaires civils, des centrales de production d’électricité, et de sites militaires, comme l’Île Longue où sont basées les sous-marins de notre dissuasion nucléaire, agrémenté de quelques originaux qui ont ciblé le Palais de l’Elysée, les champs Elysées et la Tour Eiffel, le SGDSN, (le secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale) a lancé à titre interministériel un travail d’étude et de réalisation de moyens de réglementation, (en complément de celle de la DGAC, (Direction Générale de l’Aviation Civile) de détection, d’identification, de neutralisation des drones et/ou de leurs pilotes opérateurs qui a porté ses fruits. De même gravement visés, (on se souvient en 2018 de la fermeture de l’aéroport de Gatwick en Grande Bretagne*, avec ses considérables conséquences économiques), les aéroports ont également passé commande de systèmes de protection.

La Mission pour les JO fait également suite, comme une grande répétition, au dispositif mis en place par l’Armée de l’Air et de l’Espace, pour la Coupe du Monde de Rugby, au défilé du 14 juillet 2023, etc. Ainsi, on ne part pas d’une feuille blanche.

Parmi tous les dispositifs adoptés pour la lutte anti-drones, le choix du système « Parade », commandé à Thales et CS Group*, par la Direction Générale de l’Armement, dans le cadre d’un appel d’offre d’Etat, pour un système français, nouveau, performant prêt pour les JO de 2024. Peu de délais : appel d’offre en 2021. Contrat signé en 2022. Tout cela en pleine crise (post Covid) des composants électroniques qui touche toute l’industrie, dans le monde entier. Contrat de 11 ans. 350 millions d’euros, avec comme première étape la livraison de 6 « systèmes de systèmes » Parade, suffisamment opérationnels et efficaces, mais perfectibles, pour les JO de Paris. Il faut au total détecter, identifier, classifier, neutraliser voire détruire les drones, sans dommages pour les populations survolées, s’il y a lieu, sans donner à leurs opérateurs la possibilité d’agir, à quel titre que ce soit. Parade s’ajoute dans la panoplie de protection française anti drones à plusieurs autres dispositifs de nature proche ou très différente, intégrés sous la houlette de l’AAE : le système BASSALT employé par Paris Aéroports à Orly et Charles de Gaulle, mais aussi pour le 14 juillet, le G7, le canon-laser de destruction de drones de CILAS, les drones porteurs de filets pour la capture de petits drones, mis en œuvre par la Gendarmerie, l’ORCUS britannique (Counter-Unmanned Aerial System), à titre de coopération franco-britannique pour ces JO (occasion de répétition pour l’usage urbain et réel de leur système par la RAF), et même, mobile et facile d’usage le fusils anti drones, effectuant brouillage et déception des drones suspects, en proximité immédiate de zones à protéger.

Parade est une des briques du grand dispositif qui englobe tous ces moyens. Parade est opéré par un seul servant, et il est constitué par un radar de détection (Robin, Hollande*), d’un radiogoniomètre (CERBERE*, France) aidant au positionnement de l’intrus et à l’identification de ses fréquences de communication, d’une caméra (Exavision*, France), facilitant l’identification, jour et nuit, par tout temps, aidant aussi à la caractérisation de la menace, d’un brouilleur de fréquences (NEROD, MC2 Technologie*, France), pour couper le drone de son pilote, d’un brouilleur GPS, pour compliquer la capacité d’auto positionnement du drone, donc le neutraliser, le perdre en quelque sorte. On est en pleine guerre électronique. Parade fait usage d’algorithmes savants, au seuil de l’Intelligence Artificielle, pour « décevoir » la cible, la conduire à sa perte. Et si possible capturer son pilote. Joli programme. Sachant que tout cela ne doit pas nuire aux aéronefs et aux drones autorisés : pour la sécurité, pour les médias, pour les autorités !

Ne soyons pas surpris si en faisant ses premiers pas pour « s’amariner » Parade a besoin d’un peu de temps. Comme un radar pour l’aviation quand on l’installe, il faut lui faire reconnaître son environnement. Pour supprimer les « parasites » on efface progressivement le relief du sol, puis les arbres, puis les bâtiments, les cheminées, les pylônes, et enfin, bien réglé il ne voit plus que les aéronefs. C’est pareil. Parade est si sensible que les mouvements des ventilateurs de climatisation attirent son attention. Les armatures métalliques des tribunes également. Pourquoi pas les vélos ! Ce n’est pas de la confusion, c’est le « Machine Learning », l’apprentissage, qui le fait réagir à des drones qui n’en sont pas. Le réglage est en cours. Sa portée est dite insuffisante, on dit 800 mètres. Il faut 1000 mètres où plus. En réduisant sa focalisation sur les perturbations, on augmentera son taux de reconnaissance. Parions que tous ces moyens dont la visualisation et le commandement sont regroupés à Villacoublay, permettant aux différentes autorités de voir et décider, seront efficaces. La menace existe, la réponse aussi. Eternelle guerre entre l’épée et le bouclier…. Qui, pour « l’agressé », doit toujours avoir un coup d’avance ! Michel Polacco pour AeroMorning

Liens :

https://www.thalesgroup.com/fr/monde/groupe/news/drones-hostiles-trouve-parade
https://www.robinradar.com/drone-classification-module-dcm
https://en.wikipedia.org/wiki/Gatwick_Airport_drone_incident

Conférence Lutte Anti-drones du 19 Septembre 2024 à l’Excellence Club Aerospace:

Lutte anti-drones : Où en est-on?