« Bonjour, je m’appelle CIMON ! »
Airbus développe le système d’aide aux astronautes CIMON pour le compte de l’administration spatiale du DLR
Alexander Gerst testera le démonstrateur technologique à bord de l’ISS
Watson AI (technologie d’intelligence artificielle d’IBM) est conçu pour assister les équipages de vols spatiaux
Friedrichshafen / Brême, 26/02/2018 – Airbus développe, en partenariat avec IBM, un système d’aide aux astronautes basé sur l’intelligence artificielle (IA) et baptisé CIMON (Crew Interactive MObile CompanioN), pour le compte de l’administration spatiale du Centre allemand de recherche aérospatiale (DLR). Ce démonstrateur technologique, ressemblant à un ballon de gymnastique et d’environ 5 kg, sera testé à bord de l’ISS par Alexander Gerst au cours de la mission Horizons de l’Agence Spatiale Européenne, prévue de juin à octobre 2018.
« CIMON sera bientôt le premier système d’assistance au vol basé sur l’IA », a déclaré Manfred Jaumann, Directeur Microgravity Payloads au sein d’Airbus. « Nous sommes la première entreprise européenne à transporter un engin flottant, une sorte de cerveau volant, vers l’ISS et à développer l’intelligence artificielle au profit des équipages de la station spatiale. Des innovations ont également été réalisées en matière de fabrication. »
Composée de plastique et de métal, la structure complète de CIMON a, en effet, été créée grâce à
l’impression 3D.
CIMON est conçu pour faciliter le travail quotidien des astronautes, notamment en affichant les procédures, ou pour solutionner des problèmes, grâce à son réseau IA neuronal et sa capacité à apprendre. Il utilise la technologie Watson AI à partir du cloud d’IBM, et son visage, sa voix et son intelligence artificielle en font un véritable « collègue » à bord de la station. Avec CIMON, les membres d’équipage font bien plus que passer en revue une représentation schématique des listes et procédures prescrites. Ils peuvent réellement
dialoguer avec leur assistant. CIMON simplifie ainsi leur travail quotidien dans la réalisation des tâches routinières, accroît leur efficacité, contribue au succès de la mission et améliore la sécurité, en servant également de système d’alerte en cas de problème technique.
Au départ, Airbus a examiné ce concept dans le cadre d’une étude financée en fonds propres. Puis en août 2016, l’administration spatiale du DLR basée à Bonn a chargé les experts d’Airbus de réaliser le projet.
Depuis, une équipe de 50 personnes issues d’Airbus, du DLR, d’IBM et de l’université Ludwig-Maximilian de Munich (LMU) travaille à l’élaboration et à la naissance de CIMON : le système apprend à s’orienter et à se déplacer de manière autonome, il accumule des connaissances grâce à la technologie Watson AI et s’entraîne à
reconnaître ses partenaires humains.
Entre autres choses, Watson AI s’est entrainé grâce à des échantillons de voix et de photos d’Alexander Gerst. Les plans et procédures du module Columbus de l’ISS ont par ailleurs été téléchargés dans sa mémoire. Alexander Gerst a eu son mot à dire dans la sélection du visage et de la voix de CIMON, de sorte qu’il puisse, lui aussi, se lier d’amitié avec son collègue électronique.
À l’issue des essais fonctionnels du système, Alexander Gerst collaborera dans l’Espace avec CIMON à trois reprises : ils mèneront des expériences sur les cristaux, s’appliqueront à résoudre le Rubik’s cube et effectueront une expérience médicale complexe en utilisant CIMON comme une caméra volante « intelligente ».
Au cours de sa première mission spatiale, CIMON sera uniquement équipé d’un éventail de capacités sélectionnées. À moyen terme, les chercheurs spatiaux envisagent de l’utiliser pour étudier les effets de groupe susceptibles de se développer sur une longue période au sein de petites équipes et pouvant apparaître lors de missions de longue durée vers la Lune ou vers Mars. Les interactions sociales entre les personnes et les machines, entre les astronautes et les systèmes d’assistance équipés d’une intelligence émotionnelle, pourraient jouer un rôle clé dans le succès des missions de longue durée. Les développeurs d’Airbus
sont convaincus qu’ils pourraient également trouver des applications futures sur la Terre, dans les hôpitaux et les services sociaux.
CIMON aura son premier « avant-goût » de l’Espace dès mars 2018 dans le cadre de la 31ème campagne de vol parabolique du DLR, qui visera notamment à tester et à optimiser les algorithmes GNC (guidage, navigation et commande) en conditions d’apesanteur.
Source: Airbus Defence and Space