Simulation de vie sur Mars: Simon Bouriat témoigne
Tout juste rentré en France, le jeune étudiant de 3e année de l’ISAE-SUPAERO n’oubliera pas de sitôt son expérience de simulation de vie sur Mars à la station LunAres (Pologne) réalisée début août. Il nous livre ses premières impressions à chaud.
Lorsqu’il est parti le 4 août dernier dans la station Lunares en Pologne, Simon n’en était pas à sa première mission. En effet,il avait déjà vécu une aventure similaire dans une station en plein cœur du désert de l’Utah à l’hiver 2017. Pourtant, cette expérience en Pologne s’est avérée bien plus difficile que la précédente pour le jeune homme, qui confie: « Nous étions confinés pendant deux semaines dans un espace de 100m² environ, sans lumière du jour, avec pour seule source lumineuse des lampes UV dans la cuisine sous lesquelles nous devions nous exposer au moins 20 minutes par jour. Contrairement à l’Utah, nous ne disposions pas de chambres séparées, il n’y avait donc aucune intimité».
Simon et ses co-équipiers ont dû gérer en autonomie un emploi du temps chargé, avec des journées de plus de 24h en raison du décalage temporel. Ces journées étaient rythmées par des checks médicaux, des expériences et la transmission de rapports réguliers au centre de contrôle. Simon, le plus jeune de l’équipe, était en charge du calcul des apports énergétiques et des dépenses caloriques induites par les 2h de sport quotidiennes.
>Une difficulté majeure de la mission a été la pression psychologique due à la faim et au rationnement de l’eau. Pour l’anecdote: nous ne lavions pas notre vaisselle mais nous utilisions du sopalin pour l’essuyer. Au même titre, nous devions utiliser des bouteilles remplies d’eau dans le réservoir de la chasse d’eau des toilettes pour limiter la consommation car nous ne disposions que de 2M3 d’eau pour les deux semaines». Le temps libre passé avec l’équipage, la pratique du yoga et la méditation ont été essentiels pour le bien-être de l’équipe.
L’étudiant de l’ISAE-SUPAERO va désormais analyser avec les chercheurs de son école les résultats de l’expérience «Teleop» visant à étudier l’effet de l’isolement sur la manipulation d’un robot. L’observation de paramètres psychologiques, physiologiques et de l’Eye tracker (mouvement de l’œil sur l’écran) permettra de savoir si l’isolation et le confinement ont un impact sur l’interface homme/machine. Ces données seront précieuses pour les premières vraies missions sur Mars durant lesquelles les astronautes ne sortiront certainement pas de leur base et s’appuieront sur les robots.
Cette mission s’inscrit pleinement dans l’actualité spatiale de l’année avec notamment l’atterrissage prochain de la sonde d’InSight, pour laquelle l’ISAE-SUPAERO a grandement participé au développement du modèle de sismomètre.
A propos de l’ISAE-SUPAERO
Leader mondial de l’enseignement supérieur pour l’ingénierie aérospatiale, l’ISAE-SUPAERO offre une gamme unique de formations de très haut niveau : ingénieur ISAE-SUPAERO, ingénieur par apprentissage CNAM-ISAE, master Aerospace Engineering, 5 masters orientés recherche, 15 Mastères Spécialisés, 6 écoles doctorales.
L’ISAE-SUPAERO rassemble plus de 100 enseignants et chercheurs permanents et 1700 étudiants et doctorants, et s’appuie sur 1800 professeurs vacataires issus du monde professionnel. Il partage son campus avec le centre ONERA de Toulouse. Plus de 30 % de ses 650 diplômés annuels sont étrangers. Son réseau d’alumni compte plus de 21 500 anciens diplômés sur tous les continents.
Il développe une politique de recherche tournée vers les besoins futurs des industries aérospatiales ou de haute technologie avec qui, il a mis en place plus de dix chaires d’enseignement et de recherche.
Sur le plan international, l’ISAE-SUPAERO coopère avec les meilleures universités mondiales (Caltech, Stanford, Georgia Tech, UC Berkeley, EP Montreal, TU Munich, TU Delft, …).