Un violent tremblement de terre, de magnitude 6.8, s’est produit dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre à 70 km au sud-ouest de Marrakech au Maroc. Le bilan provisoire fait état de nombreux bâtiments détruits, de plus de 2 862 morts et 2 562 blessés : le Maroc a donc sollicité l’aide et l’assistance internationales. C’est dans ce cadre que la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures » a été déclenchée le samedi matin à 6h08 UTC par les Nations Unies (UNITAR) pour le compte de l’organisation humanitaire internationale FICR (Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge).
Dans ce contexte, la technologie spatiale permet de venir en aide aux populations et d’orienter les équipes de secouristes engagées sur les zones touchées. Au Maroc, des satellites optiques et radar de 8 agences spatiales sont programmés afin de cartographier la zone sinistrée sur 300 km de large par 300 km de long. Plus précisément, le CNES fournit des images satellites grâce aux satellites français Pléiades au cœur de ce dispositif. Après l’évènement, la technologie spatiale contribuera également à la réhabilitation des zones sinistrées.
Dispositif créé en 1999 par le CNES, l’ESA et la CSA (Canadian Space Agency) et déclaré opérationnel depuis 2000, la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures » met les technologies spatiales au service des équipes de secours à la suite de catastrophes naturelles ou technologiques. Exemple unique d’une coopération internationale réussie, elle combine et coordonne aujourd’hui les ressources et l’expertise de 17 agences spatiales en matière d’observation de la Terre. Son objectif est de répondre aux requêtes des organismes de gestion de crise des pays touchés par des catastrophes, autorités locales, sécurités civiles, Nations-unies, en fournissant gratuitement des données satellitaires, grâce à la programmation d’une flotte de plus de 270 satellites en mode prioritaire sur les zones sinistrées, afin d’apporter au plus vite une aide aux équipes de secouristes engagés.
Depuis sa mise en opération il y a 23 ans, la Charte a été déclenchée 837 fois dans le monde entier, pour moitié à la suite de phénomènes d’inondation ou de submersion des zones littorales et pour le reste des cas de tempêtes, de cyclones, de tremblements de terre, d’incendies, d’éruptions volcaniques, de glissements de terrain, de marées noires, voire d’accidents aériens. La Charte fournit des images globales ou détaillées des zones difficiles d’accès, des cartes d’évaluation des dégâts ou des lieux de rassemblement de population en comparant les nouvelles images produites aux images d’avant la catastrophe.
Source : CNES