C’est le mariage pour tous : Airlinair, Britair et Régional vont convoler, une union à trois officialisée sur l’autel de Transform 2015. Nom de baptême : Hop ! Avec un point d’exclamation incliné vers la droite, pour symboliser un décollage d’avion. Le tout avec la promesse de tarifs point à point «à partir de» 55 euros, 530 vols quotidiens assurés par près de 100 avions et, apparemment, de grandes ambitions de retour à l’équilibre financier sur un réseau de longue date à la recherche d’un second souffle. Transavia, elle, se tient à distance, low cost à vocation touristique qui répond à d’autres préoccupations.
Hop ! suscite des sentiments mitigés. D’un côté, il est heureux qu’Air France choisisse d’innover. Elle tente d’ailleurs, au passage, une opération de rajeunissement avec le choix d’une marque qui se veut «branchée», comme l’ont été diverses initiatives nord-américaines. Ce nom est tout à la fois sympathique, incongru et un peu trop proche d’une marque de yaourts. Il faudra s’habituer à annoncer que l’on a prévu d’arriver à destination à bord du vol Hop 1234. Et ce ne sera pas une low cost, plus simplement une compagnie à la recherche de coûts plus bas, avec l’espoir de reconquête de parts de marché.
Heureusement pour les personnels, pour les syndicats, nous ne sommes pas aux Etats-Unis et, à aucun moment, il n’a été question de trancher dans le vif, de restructurer en profondeur et avec brutalité. Hop ! regroupe trois compagnies, trois sièges sociaux, et va inévitablement charrier son lot de duplications. Ce n’est pas une fusion mais, plus modestement, la coordination de trois compagnies régionales bientôt placées sous une bannière unique. Les anciennes marques sont cachées au fond d’un tiroir mais chacune des trois composantes conserve son propre certificat de transporteur aérien. Il n’y aura donc pas de dégâts sociaux, tout au plus des départs naturels ou suggérés non remplacés. Une méthode douce à visage humain qu’il serait de mauvais goût de décrier. Si ce n’est qu’elle exigera beaucoup de patience avant de produire des résultats sonnants et trébuchants.
Hop ! n’est pas une low cost. Mais elle n’hésite pas, ici et là, à s’inspirer des méthodes de concurrents qui demandent 15 ou 30 euros à leurs clients pour enregistrer un bagage. C’est de bonne guerre, encore que les passagers qui se déplacent pour des raisons professionnelles se contentent souvent d’un simple attaché-case alors que les touristes voyagent avec leurs impedimenta.
C’est l’un des défis de Hop ! Il lui faudra concilier les aspirations de deux segments de clientèle souvent contradictoires. Par ailleurs, une difficulté plus générale réapparaît : est-il possible de proposer de petits prix sur des lignes courtes et d’atteindre l’équilibre financier ?
Pierre Sparaco – AeroMorning
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