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Quelle suite après le dépôt de bilan de OneWeb?

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Quelle suite après le dépôt de bilan de la société OneWeb le vendredi 27 mars 2020 ?

OneWeb est l’une des nombreuses entreprises qui cherchent à révolutionner le déploiement de l’Internet à haut débit et faible latence (temps de réponse) dans le monde : leur objectif est de fournir un accès Internet à haut débit et faible latence dans le monde entier grâce à des centaines ou des milliers de satellites en orbite basse autour de la Terre, permettant à chaque ordinateur portable ou à chaque objet connecté d’être simplement relié au satellite juste au-dessus.

Les défis techniques sont nombreux :
    – Comme les satellites sont en orbite à basse altitude (entre 500
km et 1200 km) autour de la Terre, ils doivent tourner plus vite que la vitesse de rotation de la Terre et la connexion Internet de l’objet connecté sur Terre passe d’un satellite situé au-dessus en s’éloignant  à un autre qui arrive au-dessus (le temps de rotation du satellite autour de la Terre est d’environ 105 mn lorsqu’il est en orbite à 1000 km d’altitude).

    – Les satellites étant en orbite à basse altitude, ils s’usent rapidement : environ 5 ans de durée de vie contre 8 à 15 ans habituellement pour les satellites géostationnaires. Cela est dû à la traînée supplémentaire induite par la densité de l’air plus élevée à basse altitude.

Les défis commerciaux sont importants :
    – L’investissement total est estimé entre 3 et 7,5 milliards de dollars.
    – La forte pression sur les coûts induite par la standardisation des satellites et par la production de masse a prévu un coût unitaire de 500 000 dollars par satellite.
    – Les premières recettes commencent plusieurs années après le début des dépenses initiales du projet.
    – Les satellites doivent être remplacés tous les 5 ans en raison de leur usure.
    – La concurrence est féroce avec 2 autres grands projets : Kuiper d’Amazon et Starlink de Space X (Elon Musk).
    – Il n’y a pas de clientèle établie aujourd’hui, car ce projet se veut une
nouvelle façon de fournir un service Internet à haut débit, dans des zones déjà desservies par l’Internet ou non (par exemple, en mer, dans certaines régions d’Afrique).

Tout cela a été résumé par Patrice Caine, PDG de Thalès avec le commentaire du 23 février 2020 : « Aujourd’hui, pour investir dans OneWeb, il faut vraiment y croire ».

Airbus a décidé il y a plusieurs années de participer à ce projet.
L’avionneur européen possède 8% de OneWeb et est associé à la société OneWeb Satellite qui construit des satellites en production de masse. Malgré tous les efforts et la rationalisation de la conception et de la fabrication, le coût unitaire des satellites serait passé à 900 000 dollars.
Arianespace (joint venture entre Safran et Airbus) est également impliquée dans le lancement de ces satellites puisque Arianespace a remporté un appel d’offres en 2015 pour réaliser 21 lancements OneWeb. Et un autre contrat d’Arianespace avec OneWeb prévoyait d’autres lancements avec la nouvelle fusée Ariane 6. Aussi, récemment, dans la nuit du 6 au 7 février 2020, un lanceur Soyouz opéré par Arianespace a mis en orbite 34 satellites OneWeb.
Arianespace serait un créancier de OneWeb à hauteur de 217 millions de dollars et il lui reste 18 lancements à effectuer.

Avec quatre cycles de financement, OneWeb a obtenu 3 milliards de dollars jusqu’en mars 2019. En raison de retards et de coûts supplémentaires, la société a cherché de nouveaux financements depuis le début de 2020 mais n’a pas pu finaliser l’accord avec Softbank, son principal actionnaire. Le virus Corona pourrait avoir eu un impact sur ce résultat. OneWeb a déposé son bilan le vendredi 27 mars 2020, à la fin de la journée. L’entreprise a licencié également certains employés alors qu’elle cherche à restructurer ses activités. L’entreprise a déclaré avoir licencié environ 450 employés sur ses 531 salariés avant de déposer son bilan.

Quelle est la prochaine étape ? Qui peut investir dans OneWeb ou acheter certaines parties de OneWeb ?
En tant qu’actionnaire important d’Arianespace, Safran a intérêt à ce que OneWeb poursuive ses activités, mais cela pourrait ne pas être suffisant pour que Safran investisse, car OneWeb est loin de son cœur de métier et Safran doit faire face à une période difficile, avec l’absence de livraison de moteurs à Boeing en raison de l’immobilisation au sol du B737 ainsi qu’ à une livraison réduite de moteurs à la chaîne de production de l’Airbus A320 touchée par l’impact du Coronavirus.

Airbus pourrait être intéressé par OneWeb pour le sauvetage de ses activités dans le domaine des satellites (appartenant à la division Défense et Espace d’Airbus, qui est en difficulté) ainsi que par les activités de lancement OneWeb qui profitent à Arianespace.

Mais la récente crise due au Coronavirus sur les compagnies aériennes et  sur les livraisons d’avions, les investissements importants prévus chez Bombardier pour l’Airbus A220, le cours de l’action Airbus passant de 130 € à seulement 50 € entre janvier 2020 et aujourd’hui sont autant d’obstacles qui pourraient empêcher cette décision d’investissement par Airbus.

Certains disent qu’un réseau Internet mondial est « stratégique » et c’est pourquoi le projet OneWeb devrait être poursuivi sous une forme ou une autre. Dans l’esprit de nombreux hommes d’affaires privés, un projet « stratégique » signifie perdre beaucoup d’argent sur un projet, à moins qu’il ne soit décidé et financé par les États.
Amazon, plus solide financièrement, peut être tenté d’acheter certaines fréquences à OneWeb pour son propre projet Kuiper (cela serait plus difficile pour Starlink ayant une base financière plus faible.)
OneWeb, dans un communiqué de presse annonçant le dépôt de bilan, a déclaré qu’elle prévoyait de « poursuivre la vente de son entreprise afin de maximiser la valeur de la société ».  Affaire à suivre…. David Gilmar pour AeroMorning