Filiale d’Airbus et de Leonardo et produisant des avions turbopropulseurs de 40 à 78 places, la société ATR a présenté ses résultats 2024 à Blagnac le 12 février 2025. Nathalie Tarnaud Laude, Présidente-directrice générale d’ATR a ainsi précisé les éléments suivants.
Les livraisons 2024 se sont élevées à 35 avions, comme en 2023, assez loin des niveaux de livraison des grandes années 2000 (50 avions par an).
Les commandes 2024 sont de 56 avions (51 ATR72 et 5 ATR42), ce qui représente un « book to bill » supérieur à un, remplit un des objectifs 2024 et c’est une réussite des équipes de ventes ATR de ce point de vue. Le carnet de commande s’élève maintenant à 150 avions. L’Asie et le Canada sont des marchés actifs pour ATR.
Le chiffre d’affaires 2024 est de 1.2 milliards d’euro dont 40% environ en provenance des activités de support des 1200 Avions ATR (estimation) en vol aujourd’hui. Le niveau d’activités après ventes induit par cette large flotte d’avions en service doit ainsi utilement compenser le niveau de livraison constaté depuis quelques années.
Pour 2025, ATR s’attend encore à des difficultés sur la chaine de production et donc à une année de stabilisation.
Pour le futur, il a encore été annoncé que l’ATR42-600S STOL (Short Take Off and Landing) lancé en octobre 2019 pour pistes courtes était abandonné après plusieurs années d’études sur celui-ci. Le motif mis en avant étant que le marché convoité s’est grandement réduit depuis son lancement.
Le projet d’avion décarboné ATR EVO annoncé en 2022 et prévu à l’horizon 2030 avec un système propulsif hybridé, de nouvelles hélices et une nouvelle cabine, devait permettre une baisse de 20 % à la fois de la consommation de carburant et des coûts de maintenance. De même que l’ATR42-600 S, ce projet ATR EVO est aussi annoncé stoppé ou retardé.
On constate de façon générale que de multiples projets d’avions plus verts sont soit abandonnés soit retardés : ainsi l’avion Airbus ZEROe (zéro émission) à hydrogène, initialement annoncé en 2035 est maintenant placé dans un horizon 2050 selon un communiqué Airbus publié en 2025. Tout cela semble induit par une combinaison de considérations d’optimisation immédiate des résultats financiers, une moins grande compétition Airbus / Boeing du fait des déboires Boeing et un retard de 7 ans dans la disponibilité de l’infrastructure hydrogène au sol.
En remplacement de ces projets, ATR indique vouloir privilégier maintenant des actions court terme visant à accroitre « la compétitivité du produit » et consolider la production.
Pour continuer de nombreuses années encore la grande histoire ATR et aller vers un monde plus vert, des objectifs plus ambitieux seront nécessaires dans les prochaines années après cette période de consolidation. Nadia Didelot pour AeroMorning