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Le mystère d’Amelia Earhart en une tache

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Près de 90 ans après la disparition de l’aviatrice Amelia Earhart, au beau milieu du Pacifique, le mystère du crash reste à ce jour toujours entier. Les preuves ont laissé place aux spéculations puis aux légendes, mais aussi aux histoires plus ou moins baroques, similaires à celles qui entourent aussi la mort d’Antoine de Saint-Exupéry. Mais que s’est-il bien passé ce 2 juillet 1937 pour que le Lockheed Electra 10E d’Amelia n’atteigne jamais sa destination ? Élucider ce mystère revient à résoudre une enquête digne des meilleurs Sherlock Holmes et probablement le plus grand mystère aéronautique du XXième siècle. L’objectif consiste donc à retrouver l’épave d’un petit bimoteur au milieu de 165 250 000 km² d’océan, pratiquement un siècle plus tard. Voilà certainement la motivation qui a poussé des chercheurs, ces derniers mois, à monter une expédition pour aller à la recherche de l’avion, suite à l’analyse d’une image satellite. Les résultats sont attendus fin novembre 2025.

Une tâche ou un avion ?

Une tache suspecte repérée sur l’île de Nikumaroro dans le Pacifique, ressemblant étrangement à l’avion de l’aviatrice (le Lockheed Electra 10E), est donc l’objet de l’étude. Cette image satellite Apple Maps de 2015, proposée par Michael Ashmore, montre une forme suspecte baptisée « Taraia Object ». Cette forme est située le long de la péninsule de Taraia, qui s’avance vers le sud-ouest depuis la rive nord du lagon. Elle se trouve, selon les images, directement à l’est du passage Tatiman, qui relie le lagon à l’océan. 

Et à histoire non conventionnelle, une aviatrice qui ne l’était pas non plus. Amelia Earhart n’était tout simplement pas une aviatrice comme les autres. Connue pour être la première femme à avoir traversé l’Atlantique en solo en 1932, elle est rapidement devenue une icône. En 1937, elle se lance dans un défi encore plus grand : celui de faire le tour du monde en avion. Avec son navigateur Fred Noonan, Amelia Earhart décolle de Miami en juin 1937 à bord de son bimoteur. Après plusieurs escales, le 2 juillet 1937, alors qu’ils devaient se poser sur l’île de Howland, leur communication radio devient erratique. Le dernier message reçu indique qu’ils sont au-dessus de leur destination et que leur carburant vient à manquer. Ce sera le dernier contact avant leur disparition totale. L’hypothèse la plus probable est que les deux aviateurs aient réussi à atterrir sur l’île de Nikumaroro, située à 1600 km des Fidji, mais qu’ils n’aient jamais réussi à en repartir. Cette théorie est soutenue par le TIGHAR (The International Group for Historic Aircraft Recovery), une organisation spécialisée dans la recherche d’avions historiques. Dès 1989, plusieurs expéditions ont été menées sur l’île. Les indices trouvés, comme des ossements (potentiellement ceux d’Amelia), une chaussure de femme et un sextant, ont renforcé cette piste. L’avion en lui-même est cependant toujours resté introuvable.

Des preuves en faveur de l’avion d’Amelia

En 2020, une photo prise par satellite en 2015 a relancé l’affaire. Elle montre une forme étrange, partiellement immergée. Cette tache serait apparue après le passage d’un cyclone. La Purdue Research Foundation, qui avait financé le tour du monde d’Amelia Earhart, s’est associée à l’Archaeological Legacy Institute (ALI) pour analyser cette image. En comparant cette tache avec des archives et des images satellites plus récentes (2016-2024), ils ont constaté qu’elle était présente à différentes époques. Grâce au financement d’un petit groupe de donateurs, ils ont aussi obtenu une série de 26 images satellite supplémentaires couvrant la période entre 2009 et 2021. Par la suite, l’ALI a acquis trois autres images satellites de Google Earth, couvrant la période de 2022 à 2024. Une vidéo tournée en 2001 par l’International Group for Historic Aircraft Recovery (TIGHAR), lors d’un survol en hélicoptère de la péninsule, montre un reflet solaire émanant du fond de l’eau qui prouverait l’aspect métallique de l’objet. Une douzaine d’expéditions menées entre 1989 et 2019 seraient donc passés à côté du précieux oiseau, sans ne rien détecter sur place.

Nombreux sont ceux qui ont supposé que l’Electra, après avoir été emporté du récif de Nikumaroro par la marée et les vagues, s’était dirigé vers le large et avait fini par couler en eaux profondes. C’est pourquoi Robert Ballard a mené en 2019, avec le soutien de National Geographic, une recherche des eaux profondes autour de l’île sans trouver aucune trace de l’avion. 

Une ultime expédition pour élucider le mystère

Malgré l’optimisme de la Purdue Foundation, certains chercheurs comme Rick Gillespie du TIGHAR restent prudents, en rappelant que des recherches précédentes avec des détecteurs de métaux n’avaient rien donné sur cette zone. L’Archaeological Legacy Institute a répondu à ce sujet « que les détecteurs n’auraient peut-être pas été efficaces sur ce type de fond marin. » Une nouvelle expédition, menée conjointement par la Purdue Research Foundation, l’Archaeological Legacy Institute et le TIGHAR, est donc prévue pour le 5 novembre. Une petite équipe se rendra sur cette île difficile d’accès pour identifier le « Taraia Object ».

Les premières observations se feront de manière non intrusive. Si l’objet est confirmé, des fouilles sous-marines seront entreprises pour trouver des débris. Une station de recherche pourrait ensuite être installée pour les phases suivantes du projet : des fouilles archéologiques à plus grande échelle et, potentiellement, la récupération des restes de l’avion. Si le « Taraia Object » s’avère être le Lockheed Electra 10E, le mystère de la disparition d’Amelia Earhart pourrait enfin être résolu après 88 ans.

L’expédition devrait embarquer à Majuro, dans les Îles Marshall, le 5 novembre 2025, passer cinq jours sur Nikumaroro pour inspecter l’objet Taraia et rentrer au port le 21 novembre.

Jean-François Bourgain, le 22/10/2025 pour AeroMorning

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