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Latécoère sur le chemin de la compétitivité

latecoere-restructuration@Nadia Didelot
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Directrice Générale du Groupe Latécoère, Yannick Assouad est au poste de pilotage pour conduire le redressement de l’entreprise et la ramener vers la compétitivité.

Rationnelle, s’appuyant toujours sur des chiffres et des analyses cette femme qui comptabilise 30 ans d’expérience aéronautique dit choisir aussi « à l’instinct » ce qui pourrait être bon pour l’entreprise.

La nostalgie historique n’interfère pas avec ses choix économiques centrés sur la pérennité de Latécoère et de ses emplois et le choix de vendre le site historique sans état d’âme en est une preuve.

Sans état d’âme – le site est trop onéreux à conserver et n’apporte plus de valeur ajoutée – mais Latécoère prépare quand même un livre souvenir qui sortira bientôt aux éditions Privat comportant de très belles photos inédites retrouvées sur le site et des témoignages historiques.  Yannick Assouad n’exclut pas que Latécoère apporte sa contribution au musée aéronautique de Montaudran lorsque la croissance sera bien installée. Un showroom sur l’histoire du site de l’avenue Périole est prévu dans le nouveau siège qui restera sur place, en location sur le premier lot cédé, compte tenu de l’attachement des salariés au site et pour ne pas couper l’entreprise de ses racines historiques.

Yannick Assouad rappelle que le premier Latécoère ne s’est pas fabriqué rue de Périole mais à Montaudran, tempérant ainsi l’importance historique du site de Périole pour Latécoère.

Une deuxième grande page de cette entreprise pionnière de l’aéronautique se tourne, (la première avait été son rachat par des fonds de pension américains), et le cap est mis maintenant sur son redressement, sa modernisation, lui permettant cette reprise de la compétitivité, avec la conquête de nouveaux programmes.

Un plan drastique de restructuration est entamé, appelé plan de transformation 2020, déjà commencé depuis 2016  et sensé apporter une réponse aux défis actuels et futurs dans les 5 à 8 ans.

Ce plan commence par redimentionner et moderniser son industrie en France.

Il passe par la construction d’un site à Montredon, près de Toulouse, dont la première pierre sera posée en avril. Il sera entièrement et extrêmement automatisé pour réintégrer de la valeur ajoutée dans l’usinage, métier cœur de l’aérostructure, et pour réduire les cycles. De gros investissements sont prévus pour des achats de machines complémentaires.

Les sites restants vont être spécialisés, et organisés pour être autonomes et pouvoir livrer dans les délais. Le site de Gimont sera dédié au fuselage, celui du Cress sera dédié au spatial, Liposthey sera consacré au câblage, et Labège va devenir progressivement le site d’études, de prototypes et de services après-vente.

Le plan prévoit aussi des transferts vers les zones mondiales dites « best cost ». Latécoère possède un grand site d’usinage à Prague pour ses aérostructures de la taille de celui de la rue de Périole, deux sites dédiés à l’interconnection, l’un en Tunisie, l’autre au Maroc, et un autre au Mexique qui mixe l’interconnection et l’aérostructure.

Un nouveau site pour les petits assemblages sera créé en Bulgarie où les coûts horaires sont les plus bas d’Europe pour baisser la pression des coûts des compétences à Prague induits par un taux de chômage très bas et la raréfaction des profils.

Ce redressement induit des licenciements en France, avec la fermeture de l’usine de Tarbes, et de celui de la rue de Périole, mais il y aura peu de licenciements secs, un PSE étant là pour accompagner les plans de départs volontaires ou les transferts vers de nouveaux postes et éventuellement le rachat du site de Tarbes et la réintégration des salariés par exemple. Une grande vigilance a été portée pour la préservation des compétences dans le bureau d’étude, nécessaire pour faire de nouveaux développements.

Yannick Assouad souligne que pour croître il faut être compétitif et qu’en aéronautique la compétition ne s’entend que mondialement. Elle déclare « Soit on est au bon prix, soit on ne l’est pas, et dans ce cas, on a aucune chance d’être retenu ». Elle souligne aussi qu’il faut être compétitif techniquement afin d’être reconnus comme étant capable d’avoir les bonnes technologies et précise que pour cela Latécoère a ajouté un volet R&T dans ses deux volets aérostructures et interconnection pour y parvenir.

Côté aérostructures, l’entreprise s’oriente vers la production d’une porte beaucoup plus électrique et automatisée ainsi que sur la simplification de la structure de la porte, en « one shot composite door », qui sortira directement en composites structure et peau assemblées.

Latécoère, convaincu que les thermoplastiques remplaceront progressivement beaucoup de pièces (mais pas toutes), avec un cycle beaucoup plus simple,  a choisi de privilégier l’axe thermoplastique à côté de sa production composite carbone.

Enfin, la fabrication additive est un nouvel axe que Latécoère « regarde de près ».

Comme le dit Yannick Assouad, l’interconnection avion ne pourra pas faire l’économie de la fibre optique. Dans ce cadre là il y a beaucoup de composants à développer et il est important de s’y pencher car le jaugeage du B777 est déjà entièrement câblé en fibre optique.

Il fallait donner à Latécoère les moyens de ses ambitions. Délocalisations, proximité avec ses clients, baisse des charges de structure, rationalisation des fournisseurs, modernisation, innovation, toutes ces adaptations sont faites pour remettre Latécoère dans l’axe de la compétitivité et de la rendre capable de jouer un rôle de partenaire à risque partagé des grands maîtres d’œuvre. Il ne reste plus qu’à espérer une conjoncture nationale et internationale stable, et la croissance des avionneurs.

Nadia Didelot pour AeroMorning