Décès de Michel Ziegler. Pilote de ligne. Frère de Bernard père du A320.

Michel Ziegler : un aviateur-montagnard aux sommets.

Passionné d’aviation, fils d’Henri Ziegler père industriel du Concorde et d’Airbus il avait de qui tenir, Michel Ziegler, qui vient de nous quitter en cette entrée d’hiver, saison des neiges qu’il aimait tant, était un être d’exception toujours au plus haut des hauts, dans tous les multiples domaines qui furent les siens.

Montagnard, guide, skieur incomparable, pilote de tous les glaciers, le créateur avec Air Alpes et Robert Merloz de l’aviation de montagne de transport, Michel Ziegler a gravé définitivement son souvenir sur l’altiport de Courchevel qui porte à jamais son nom depuis l’an dernier, grâce à sa précieuse collaboratrice des débuts et de la fin d’Air Alpes, Janine Bloch. Village de Saint Bon où il reposera pour l’éternité, station dont il fut le Maire et dont il déplorait qu’elle perdît son âme en devenant une ville, lors de nos vols dans son Mooney ou son Cessna 210 sur lesquels j’avais l’honneur et le plaisir, immenses et intenses, de proroger son IFR et sa qualification montagne roues. Pionnier de la seule ligne « régulière »(weather permitting) Paris-Courchevel, il le fut aussi en plaine avec ses Beech 99 du développement de l’aviation régionale et restera à ce titre, entre toutes ses autres avancées méritoires, un des héros les plus méritants de l’aéronautique française du XXème siècle. Frère d’un autre grand, hélas aussi disparu, Bernard chef pilote d’essais chez Airbus, sa passion de l’air lui survit heureusement avec son fils Sylvain pilote de ligne.

Sa disparition, au terme d’une maladie éprouvante, lui aura épargné de voir le si convivial chalet familial de son altiport détruit et bientôt remplacé par un hôtel de luxe cinq étoiles et ses merveilleux Piper, Pilatus Porter et autres Twin Otter substitués par de modernes PC 12 et des noria incessantes et bruyantes d’hélicoptères. Ni les superbes neiges du glacier de Chasseforêt ni Megève, Méribel, Huez, ni Le Bourget ni la France, ni, pour tout dire, le Népal où il inventa l’aviation himalayenne n’oublieront ce grand seigneur des airs qui va tant nous, et leur, manquer.

Source: Gérard DAVID