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Coronavirus et aviation d’affaires

@Anthony Pecchi
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La crise du Coronavirus et l’aviation d’affaires : quelles transformations connaît l’offre ?

Comme beaucoup de domaines affectés par la pandémie du covid-19, le tourisme n’est pas en reste. On décomptait par exemple en mai dernier une chute de 98 % du nombre de touristes internationaux par rapport à l’année passée. Les uns après les autres, les états ferment leurs frontières pour tenter d’endiguer la propagation du virus, il devient donc plus compliqué de s’échapper à l’international. Il en résulte un réseau des transports nettement moins dense qu’à l’ordinaire, comme celui de l’aviation dont la circulation en 2020 enregistre une baisse de 66 % en comparaison à 2019.

Face à cette crise sanitaire et économique, les compagnies aériennes commerciales sont en effet quasiment à l’arrêt, mais qu’en est-il de l’aviation d’affaires ? Quelles stratégies met-elle en place pour tenter de minimiser les pertes de chiffre d’affaires et comment s’adapte t-elle aux nouvelles contraintes sanitaire, humaine et économique ?

Le jet d’affaires, la solution pour se protéger ?

Les avions de lignes aux capacités d’accueil importante et les terminaux bondés des aéroports sont désormais à éviter tant le risque de contamination par le virus est élevé. Pour les personnes qui néanmoins doivent continuer à circuler en toute sécurité, l’option jet privé s’est révélé être une solution idéale.

En effet, voler en jet diminue le risque d’être infecté par un virus quel qu’il soit car la concentration des passagers y est nettement moins importante. Les voyageurs évitent, par exemple, les environnements fréquentés par les foules en disposant de terminaux spécialement dédiés à leur vol (FBO). Lorsque l’avion est assez grand, les passagers peuvent s’installer en respectant la distanciation sociale en vigueur voire même s’isoler complètement, ce qui est notamment possible avec les jets privés long courrier tels que le Gulfstream G550 ou encore le Bombardier Global Express. Dans certains cas, les aéroports et terminaux privés peuvent proposer aux passagers de rejoindre la porte de l’avion directement en voiture, ou a contrario de rejoindre leur véhicule dès la sortie de l’appareil.

Mises à part ces considérations logistiques qui participent à voyager en sécurité, les compagnies de vols d’affaires ont également renforcé le procédé de nettoyage des espaces. En temps normal, la cabine des jets est nettoyée entre chaque trajet, ce qui permet aux passagers d’évoluer dans un environnement parfaitement propre. Face à l’épidémie, comme nous l’explique l’entreprise AEROAFFAIRES, les compagnies aériennes ont renforcé leurs procédures d’assainissement : elles comprennent désormais un essuyage rigoureux et complet de toutes les surfaces de la cabine, des hublots jusqu’au lavabo à l’aide d’un désinfectant dédié qui neutralise les virus et les germes. A l’aide d’un ventilateur spécifique, l’air de la cabine est également aéré et assaini. Du côté du personnel navigant, les procédures sanitaires ont elles aussi été totalement intégrées au quotidien. Par exemple, le traditionnel serrage de main des pilotes aux clients est désormais remplacé par un signe de la main. Dans la cabine, les échanges proches sont limités à l’essentiel. Bien entendu, le personnel est équipé de masques et de gants et un kit sanitaire peut aussi être proposé aux passagers pour leur permettre d’être encore plus protégés.

Fort de toutes ces précautions et des possibilités d’accueil offertes par le monde de l’aviation d’affaires, le jet apparaît particulièrement approprié comme moyen de transport à la situation de crise sanitaire actuelle.

L’activité première modifiée pour faire face à la pandémie.

La pandémie du Covid-19 révèle par ailleurs l’importance majeure des acteurs de l’aviation d’affaires dans la lutte engagée contre cette crise.  On constate en effet que certains avions ont été réquisitionnés pour un usage différent de leur vocation première. Ainsi, certains jets se voient revêtir la parure d’une air ambulance lorsque leurs dispositions le permettent et que le transport de patients est envisageable. On peut citer en exemple le Piaggio P180 Avanti qui, depuis le début de la crise, réalise de nombreux vols d’évacuation sanitaire en France et en Europe.
Lorsque les pays entament leurs périodes de confinement et que les frontières se referment, certains individus se retrouvent alors coincées à l’étranger. Avec les demandes de rapatriement, une forte hausse des réservations a eu lieu fin février et début mars Dans ce cas là aussi le jet privé devient une solution envisageable pour regagner son propre pays. A ce titre, AEROAFFAIRES nous explique avoir permis le rapatriement de ressortissants Français bloqués à l’Île Maurice et à Saint-Barthélemy.
Enfin, l’aviation sur-mesure peut remplir aussi un rôle majeur dans le transport de fret d’un genre particulier : le matériel médical. Alors que les compagnies internationales de transport de fret réalisent essentiellement des vols réguliers sur de grandes plateformes, l’aviation sur-mesure permet, elle, d’atteindre de petits aéroports régionaux. Les pays du monde entier étant touchés par l’épidémie, le besoin de transport de fret par voie aérienne n’a jamais été aussi important.

L’émergence d’une nouvelle clientèle.

Suite aux solutions qu’offre l’aviation d’affaires, on observe l’apparition d’une nouvelle clientèle, n’ayant jamais volé en jet privé. François-Xavier Clerc, PDG de la société AEROAFFAIRES affirme : « Nos clients les plus fidèles voyagent en jet privé comme d’habitude. Toutefois, nous remarquons une affluence de clients et la majorité d’entre eux n’ont jamais eu recours à l’aviation d’affaires ». En période de risques sanitaires élevés, de nombreuses personnes sont en effet prêtes à payer plus cher pour contourner les aéroports commerciaux. Richard Zaher ajoute que deux facteurs élémentaires permettent de compenser les annulations de vols liées à la crise. La première concerne la peur des clients face aux conditions de vol des lignes commerciales, optant plutôt pour des vols privés à l’écart des foules. Le second facteur émane des passagers en situation d’urgence, il concerne les vols de rapatriement. Néanmoins, les annulations de réservations habituelles demeurent un important manque à gagner pour les acteurs de l’aviation privée. Beaucoup d’entreprises ont dû renoncer à leurs déplacements professionnels, les touristes fortunés ont annulé leurs vacances ; même les sportifs de haut niveau qui devaient se déplacer dans le cadre de rencontres ont dû revoir leurs agendas. Mais l’aviation d’affaires prouve qu’elle sait se réinventer et que la pandémie de coronavirus n’est pas encore prête de la faire décrocher…