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Boites Noires. 16 septembre 2021.

La Chronique Aeromorning de Michel Polacco
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J’hésitais à aller voir le film. Comment un sujet aussi technique et polémique pouvait-il déboucher sur un film grand public. Et qui puisse m’intéresser. Et quelques amis non aviateurs me l’on recommandé. Et j’y suis allé hier. Très bon film. Belle intrigue, avec les incohérences de règle pour qu’il puisse y avoir la structure romancée. Mais parfaitement digne, je dirai comme ce fut le cas pour « le chant du loup », film français sur les sous-marins qui n’a rien a envier aux meilleurs du genre. Et l’on sait si ces univers parfaitement inconnus du public et chargés de fantasmagorie peuvent être soit rebutants, soit constellés de sottises. Et bien non, là non plus !

Boites noires, Ces enregistreurs de vol embarqués inventés par les techniciens d’essais bien avant les années 1950, devaient servir en cas d’accident de prototypes, avions, mais pas seulement, ou au retour de mission pleine d’inconnues, à disposer de quelques éléments techniques indicatifs permettant d’améliorer le travail et donc l’appareil. Et de comprendre, ou comprendre mieux, si les opérateurs ne savaient pas exprimer certains faits techniques, voire s’ils n’étaient plus là pour le faire. Un facteur de progrès, et bien sûr de sécurité. Ces boites, des bricolages à l’origine peints en noir, souvent, sont devenues des objets essentiels, puis obligatoires dans bien des moyens de transport, et tout particulièrement dans l’aérospatial, et l’aérien, pour expliquer les catastrophes ou les accidents, en nourrissant les experts de données factuelles.

Bien sûr devenant des outils de maintenance et de sécurité, construites en série par des spécialistes, elles répondent à des règles sans cesse plus exigeantes comme les techniques évoluent : jusqu’à 2000 données enregistrées et suivies, une résistance aux chocs et aux feux, à l’immersion. Inviolables, à priori, et équipées de balises pour les retrouver sur Terre, voir sous la mer dans des délais raisonnables.

Ainsi après l’accident du vol Rio-Paris, et avec des années de temps perdu, on a rallongé le temps d’émission des balises de repérage, au delà de 30 jours, le temps d’enregistrement des conversations au delà de 2h30, et on a travaillé sur les moyens de transmission de données en direct des avions en vol, par ACARS, pour posséder immédiatement et sans délai, des informations sur un vol en cours ou brutalement interrompu. Affaire en cours au plan international.

On se souvient que dans les années 1960, lors des essais en vol du Concorde, un réseau radio permettait de transmettre en direct à Toulouse, les données de vol des prototypes du supersonique en développement. Mais il s’agissait d’un seul avion à la fois. Avec bien du monde à l’écoute. En liaison radio avec l’équipage. C’est encore bon pour les essais en vol. Mais, aujourd’hui, avec des avions de ligne en exploitation, et il y en a près de 30.000…. Option impossible. Il faut donc faire appel à des techniques d’emploi et de déchiffrage adaptées aux circonstances.

Ainsi, les Boites Noires, devenues orange fluorescent, pour être plus faciles à repérer, font partie des appareils possédant des mémoires à bord des avions. Spécialisées dans le domaine sécurité plus que maintenance, placées aux endroits les moins exposés des avions, elles sont le juge de paix de tout incident ou accident dont il faut effectuer l’analyse, soit pour améliorer ou réparer, soit pour réprimander et expliquer, si un équipage a commis des erreurs ou des fautes.

Mais par nature, elles sont donc l’objet de convoitise, et parfois, on suspecte ceux qui les récupèrent et les détiennent, de les trafiquer, ou laisser trafiquer, afin de cacher des vices, afin de protéger des hommes ou des industries, voire des Etats ! On se souvient de la catastrophe d’Habsheim, en France en 1988, puis de celle du Mont Saint Odile, en 1992, pour lesquelles les organisations professionnelles de pilotes ont accusé l’administration d’avoir fait de telles manœuvres illégales. Cela n’a jamais été confirmé par les tribunaux. Mais les rumeurs ont longtemps circulé. C’est sur cette base qu’est construit le film Boite Noire. Une bonne matière pour une intrigue solidement développée. Avec de bons acteurs, un héros très sympathique, qui paye cher son intégrité face aux tricheurs et aux naïfs. A l’honneur du BEA, le bureau d’enquêtes et d’analyses français dont la compétence est plus que reconnue.

Je n’en dis pas plus. Juste j’ai été surpris par les images d’un hélicoptère Robinson montrées lors d’un échange sur le Dauphin. Et évidemment par l’absence d’officiers de police judiciaire dans les locaux du BEA, lors du décryptage, pendant un long moment….. Mais sinon, pas de film !

Michel Polacco pour AeroMorning