Accident du vol Rio-Paris AF 447 : Airbus et Air France à nouveau devant les juges
Roissy CDG, le 30 septembre 2025 – En 2009, le vol Rio-Paris AF447 a tragiquement sombré dans l’océan. Cette catastrophe aérienne demeure la plus importante que notre pays ait connue. 16 ans plus tard, les procédures judiciaires sont toujours en cours pour déterminer les responsabilités. Le Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) sera présent tout au long du procès en appel de l’accident de l’AF447.
L’appel du procès de l’accident de l’AF447 Rio–Paris s’est ouvert le 29 septembre dernier, au Palais de justice de Paris, pour une durée d’environ deux mois.
Depuis le début de l’instruction, le SNPL s’est porté partie civile dans ce terrible accident pour porter la voix des pilotes, et sera bien entendu présent à toutes les audiences.
Pour triste rappel, le 1er juin 2009, un Airbus A330 de la compagnie Air France rencontra des cristaux de glace, ce qui provoqua la perte des vitesses indiquées et conduisit au décrochage de l’appareil.
Pourtant, le constructeur affirmait que l’avion était « protégé » et qu’aucun entraînement spécifique des pilotes aux manœuvres de récupération n’était nécessaire.
Les juges devront à nouveau déterminer, entre autres, comment cette doctrine a influé sur l’enchaînement des événements qui, en à peine 4 minutes, ont précipité l’appareil et ses 228 occupants dans l’océan.
En première instance, les juges ont mis en évidence des carences dans l’information et l’entraînement à la gestion de la situation à laquelle les pilotes ont été confrontés, alors que le danger avait été identifié par le constructeur. Dans son verdict, le Tribunal a jugé avec sévérité le comportement d’Airbus, retenant quatre fautes :
- Le rétrofit des sondes Pitot Thales AA en sondes Goodrich n’avait pas été réalisé malgré leur moindre performance et la hausse d’incidents en 2008–2009, juste avant l’accident.
- Airbus avait opéré une « rétention d’informations » et un traitement trop vertical des incidents, freinant le partage d’expérience entre compagnies.
- Le classement et le contenu de la procédure « Stall Warning » étaient inadaptés au contexte.
- Aucun message n’informait l’équipage de l’indisponibilité des sondes Pitots, alors que l’avion l’avait détectée.
S’agissant d’Air France, le Tribunal a jugé fautive la suppression, en janvier 2009, d’une note d’information de l’OSV (Officier de la Sécurité des Vols).
Pourtant Airbus et Air France ont échappé à une sanction pénale car le lien de causalité entre les fautes commises et la survenance de l’accident, bien que très élevé, cela ne suffit pas pour condamner pénalement.
À la requête des familles des victimes et du SNPL, le procureur général a interjeté appel de cette décision. Il a motivé sa décision par une autre faute caractérisée d’Airbus: avoir choisi de ne pas rendre obligatoire l’entraînement régulier des pilotes à la procédure de récupération du décrochage, en contradiction avec la culture de sécurité absolue revendiquée par le constructeur.
Cet appel va donc permettre d’examiner à nouveau les responsabilités d’Airbus et d’Air France dans cette tragédie.
Pour le SNPL, le fait de faire reposer la cause de l’issue de l’accident sur les épaules des seuls pilotes est inacceptable et ne permet pas d’identifier l’ensemble des responsabilités ayant mené à cette catastrophe.
Le procès se déroulera du 29 septembre au 28 novembre prochains au Palais de justice de Paris, où deux représentants pilotes du SNPL seront présents tout au long des audiences, pour assister les avocats.
Source: Relations presse SNPL
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