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Aero Friedrichshafen, où l’Aviation Générale a rendez-vous avec l’avenir

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Le plus grand salon européen d’Aviation Générale s’est tenu en avril à Friedrichshafen en Allemagne. Idéalement situé au cœur du continent et au carrefour des lignes transeuropéennes, la ville d’accueil se trouve dans une région paisible où s’affaire chaque année la plupart des professionnels de l’aviation légère mondiale. L’événement a fêté lors de l’édition 2017 ses 25 ans et a élargi ses espaces d’expositions pour l’occasion. Venus de France, nous avons été parmi les 650 journalistes présents et avons eu le plaisir de rencontrer les acteurs de l’Aviation Générale.

Découverte des attraits de ce salon au 40 000 visiteurs et aperçus des projets prometteurs qui on fait vibrer les connaisseurs.

De l’ULM au jet d’affaire

Quand on parle aviation, beaucoup pensent à l’univers du transport aérien civil. Airbus, Boeing, Safran, les entreprises de ce secteur animent souvent la chronique et génèrent des flux financiers importants. Les commandes des grands avionneurs alimentent l’économie des pays à culture aéronautique et voyager à bord d’un biréacteur de 120 places est devenu monnaie courante. Mais si le transport aérien civil est le secteur de l’aviation qui stimule le plus l’économie, les avions de ligne représentent en réalité une minorité face aux avions qui composent la branche de l’Aviation Générale. De l’ULM monoplace de 300 kg au gros jet d’affaire de 60 millions d’euros, cette composante de l’aviation pèse plus de 25 milliards d’euros par an dans l’économie mondiale. Elle est animée par la passion du vol et c’est au salon Aero Friedrichshafen qu’il faut se rendre pour en connaître les rouages.

Alors quel genre d’entreprises peut-on rencontre dans ce salon ? Friedrichshafen est à l’Aviation Générale ce que le Bourget est au transport aérien civil. C’est donc le grand rendez-vous annuel où tous les fabricants d’avions légers revêtent leur plus beau costume et exposent leurs produits phares. Même si les ventes d’avions légers ont largement décliné depuis la crise de 2008, les constructeurs restent nombreux et diversifiés : sur les 630 exposants, les pays comme l’Allemagne, la France ou l’Italie sont largement représentés et les pays d’Europe de l’Est en forment une part considérable. Ces derniers détiennent un savoir-faire unique dans la production de matériaux composites et les avions qu’ils produisent sont reconnus pour leurs excellentes qualités de vol. L’un des champions européens des avions légers s’appelle Pipistrel, du slovène « chauve-souris ».  L’entreprise fondée il y a plus de 20 ans expose chaque année ses avions composites biplaces à la finition impeccable. Ceux-ci séduisent autant les pilotes privés qui désirent voler pour le plaisir que les organismes publics, à l’image du ministère de la défense indien, à l’origine d’une commande de 194 avions.

Le fabricant slovène Pipistrel représente le savoir-faire des pays de l’Est dans la production d’avions légers en composite.

Côté français, il n’est pas rare des croiser des projets prometteurs dans les allées du salon. L’entreprise rochelaise Elixir Aircraft illustre bien l’esprit d’innovation et les opportunités de développement en Aviation Générale. Les fondateurs planchent sur un avion biplace léger en composite dédié au marché de l’aviation école, où les concurrents actuels proposent des avions développés il y a plus de dix ans. L’innovation d’un tel appareil réside dans la conception et la fabrication de son aile : celle-ci est réalisée en une seule pièce grâce au savoir-faire d’un sous-traitant rochelais spécialisé dans les voiliers. Non seulement inédite en aviation légère, cette technique devrait permettre de réduire les coûts de fabrications et d’exploitation et aboutir sur un avion de 265 kg à vide, moins gourmand en énergie que la concurrence. A terme, les avions devraient être vendus dans le monde entier.

A Friedrichshafen, l’avenir de l’aviation fait partie du présent

Parcourir les allées du salon de Friedrichshafen réserve donc des rencontres intéressantes. Dans un monde où les économies d’énergie animent nos pensées et où certains loisirs comme l’aviation légère font l’objet de critiques de la part des écologistes, des efforts sont faits chez les fabricants d’avions légers pour rendre leurs appareils moins énergivores. A Aero Friedrichshafen, on se fait une certaine idée de l’ampleur de la filière écologique en Aviation Générale. Et pour cause, la nouvelle « E-Flight Expo », exposition entièrement dédiée aux projets d’avions électriques à qui, pour la première fois cette année, un hall a été dédié.

Tandis qu’on n’imagine pas voler dans des avions de ligne électriques avant plusieurs décennies, certains acteurs de l’aviation légère se sont déjà parfaitement accoutumés aux bienfaits des moteurs électriques. La technologie apporte non seulement une réponse aux émissions néfastes pour l’environnement mais permet aussi à l’aviation de renouer avec ses origines : voler silencieusement n’est-il pas le comble de l’harmonie avec la nature, chez qui nous avons puisé l’inspiration pour apprendre à voler ?

Dans le hall d’exposition dédié à l’aviation électrique, des projets vraiment intéressants sont exposés. Côté ambitieux, figure celui de la firme allemande Extra et du géant de l’électronique Siemens. Les deux entreprises se sont associées pour concevoir un avion de voltige de 356 chevaux entièrement électrique, répondant aux exigences des pilotes de voltige confirmés. L’objectif est de répondre à un besoin pour des avions de voltige silencieux et peu gourmand en énergie.

Une équipe d’ingénieurs dynamiques venus de Norvège présentait un hydravion à motorisation hybride. Dénommé Equator, cet hydravion présente des aspects innovants comme son vaste habitacle et son cockpit simplifié au maximum. L’ambition est de pouvoir permettre à l’avion d’être utilisé dans des missions de sauvetage ou de travail aérien dans les zones marines. Avec son système de propulsion thermique et électrique, il devrait séduire des organismes publics à l’international en quête d’économies d’énergie.

L’hydravion hybride Equator, venu de Norvège a suscité la curiosité des visiteurs.

Le salon était aussi l’occasion pour nous de rendre visite à l’équipe de l’hélicoptère électrique Volta, développé par des français. Cet hélicoptère, qui avait fait l’objet d’une chronique en octobre 2016, fait valoir son caractère inédit car il est le premier de son genre à voler en Europe. La présence de l’équipe sur le salon a été le moyen de présenter l’hélicoptère aux pilotes et de montrer qu’il était possible aujourd’hui d’envisager l’hélicoptère plus silencieux et à des coûts accessibles. Car le salon d’Aero Friedrichshafen préfigure à coup sûr le visage de l’Aviation Générale de demain : une aviation qui devra persévérer dans la voie du développement durable pour préserver le loisir du pilotage, si cher aux passionnés.

Loïck Laroche-Joubert, à Friedrichshafen pour AeroMorning