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NAE livre les résultats d’une vaste enquête sur les besoins en compétences et en recrutements de la filière à horizon 2030

NAE livre les resultats d’une vaste enquete sur les besoins en competences et en recrutements de la filiere à horizon 2030
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Rouen, le 19 novembre 2024 – La filière aéronautique normande prévoit 2000 recrutements en 2025 et 2200 de 2026 à 2030. Des prévisions qui s’expliquent par une augmentation significative de l’activité des grands industriels et de leurs sous-traitants normands, portée par des carnets de commandes à 10 ans. Afin d’anticiper les besoins en compétences et les métiers du futur et d’y adapter le recrutement et les formations, la filière NAE a réalisé un diagnostic RH des besoins actuels et à horizon 2030, dont voici les principaux enseignements.

Pour réaliser ce diagnostic, NAE a réalisé une enquête auprès de ses membres (hors aéroports et bases militaires) : grands industriels, PME/ETI, start-up, écoles, et de son écosystème (Région Normandie, AROM, France TRAVAIL, APEC, GIFAS, RECTORAT, GRETA, CMQ) ont ainsi été interrogés.

La Normandie tient un rôle de premier rang au niveau national

NAE compte 24 612 salariés au sein de 123 industriels, ce qui représente environ 11% des effectifs de la filière aerospatiale défense nationale.

L’axe Seine, où se concentrent principalement les grands établissements industriels, est stratégique pour la filière aéronautique, spatiale, défense et sécurité. On note également un poids important des bases militaires (Evreux / Cherbourg) dans la répartition territoriale des effectifs :

  • 33% dans l’Eure
  • 29% dans la Manche
  • 26% en Seine-Maritime
  • 10% dans le Calvados
  • 2% dans l’Orne

Objectif : pallier les difficultés de recrutements

80% des PME/ETI NAE expriment des difficultés de recrutement, particulièrement sensibles sur les métiers de techniciens spécialisés (électronique, essais, maintenance, méthodes, qualité…) et pénalisantes sur les métiers traditionnels (usineurs, monteurs, opérateurs) avec un impact sur l’activité (sous-capacité, perte de rentabilité).

Elles sont contournées sur les postes d’ingénieurs par l’embauche de « généralistes ».

L’apparition de nouveaux métiers et activités sur des domaines spécialisés (drones, bancs d’essai, impression 3D…) rend également urgente l’anticipation des besoins et profils.

Des difficultés similaires sont rencontrées par 84% des grands donneurs d’ordre industriels normands, pour lesquels les techniciens restent complexes à recruter et les besoins sur les métiers traditionnels restent importants. En revanche, les profils attendus sont plus spécialisés, le degré de polyvalence étant moins prégnant qu’en PME.

Un besoin en recrutement structurel et non conjoncturel

La filière NAE bénéficie du prévisionnel des commandes de la profession à environ 10 ans, en particulier pour l’avion Airbus 320 Néo. L’activité industrielle est en pleine croissance, malgré des turbulences industrielles, et englobe les constructeurs d’aéronefs, d’astronefs ou de leurs moteurs, et la chaîne d’approvisionnement (sous-traitants, fournisseurs et prestataires de services).

Ces perspectives de marché et la montée en cadence qui en découle nécessitent un recours à des recrutements importants : 2 000 recrutements sont prévus en 2025 en Normandie et 2 200 par an de 2026 à 2030, dont :

  • 1 085 recrutements chez les grands donneurs d’ordre en 2025, soit 60 recrutements en moyenne par entreprise
  • Et 916 recrutements dans les PME/ETI, soit 8 recrutements en moyenne par entreprise

Les activités des PME/ETI de la filière en Normandie se caractérisent par la fabrication de pièces élémentaires métalliques et composites, d’équipements, de sous-ensembles, de matériels électroniques,… essentiels à la construction d’aéronefs.  Un fort développement des usages du drone et des activités de recyclage est également à souligner.

Les plans de charge et capacités des TPE/PME démontrent des besoins importants dans les métiers traditionnels sans prérequis (usineurs, opérateurs qualifiés de type câbleurs, soudeurs), les entreprises étant prêtes à former si les compétences nécessaires ne sont pas maîtrisées (dispositifs FOREM ou POE) et à amener les collaborateurs vers des certifications professionnelles comme le CQPM ou titres AFPA. Des besoins de techniciens spécialisés (usinage, commerce, méthodes) et en ingénieurs dans les fonctions commerciales, numériques, conception et développement de nouvelles solutions sont également exprimés.

Chez les grands donneurs d’ordre, les profils attendus sont plus spécialisés, le degré de polyvalence étant moins prégnant qu’en PME. Le nombre de métiers cités avec plus de précisions en est révélateur : Techniciens en métrologie, méthodes, process, étalonnage, automatisme et robotisation…, Opérateurs usineurs, chaudronniers, approvisionneurs, opérateurs 3D… et Ingénieurs calculs, méthodes, HSE, chimie, traitement du signal, mesures physiques….

Conserver le haut niveau de technicité des industriels normands sur le territoire

Le territoire normand comptabilise plus de 400 formations identifiées « d’intérêt » pour la filière NAE (du niveau Bac Pro à Ingénieur), avec une prépondérance en Seine-Maritime.

L’analyse quantitative révèle quelques zones de tension dans la Manche et l’Eure sur des profils « techniciens » principalement et « ingénieurs » dans la Manche. Ces tensions sont renforcées par des besoins similaires d’autres secteurs industriels qui entrent en concurrence avec les besoins en recrutement de la filière NAE.

Ainsi, selon NAE, pour conserver les compétences et le haut niveau de technicité des industriels normands sur le territoire, le développement de nouvelles activités économiques (énergie, mobilité…) doit conduire à structurer et spécialiser davantage les formations pour éviter un décrochage des activités industrielles historiques par manque de compétences.

Parmi les pistes préconisées par la filière, trois leviers sont identifiés :

  • L’orientation en s’appuyant sur le « Serious Game NAE » et en y associant le soutien de projets exemplaires portés par des étudiants et le lancement de challenges (à l’instar du Challenge Drone) ;
  • La formation avec une valorisation des formations existantes auprès des industriels de du territoire, l’acculturation des formations soutenues par NAE aux métiers de la filière ainsi que leur spécialisation pour les métiers en tension via des dispositifs tels que le FOREM, CQP… ;
  • Le recrutement avec l’organisation d’opérations spécifiques en fonction des tensions dans les territoires, tels que les job datings organisés à Evreux pour TE Connectivity et à Rives en Seine pour REVIMA en décembre prochain.