Un labo mobile fait appel à des technologies spatiales pour dépister le COVID-19
Des tests qui font appel à plusieurs technologies spatiales sont en cours pour permettre aux personnels de santé, aux volontaires de la protection civile et aux membres des services d’urgence de continuer à venir en aide à d’autres personnes.
Alors que la crise immédiate causée par la pandémie de coronavirus s’estompe en Europe, des stratégies de tests à grande échelle sont nécessaires pour permettre la reprise économique, vitale.
Un travailleur de première ligne au laboratoire dans le Piémont
Un laboratoire développé avec le soutien de l’ESA et déployé au Piémont permet aux autorités italiennes de dépister le COVID-19 chez des milliers de personnes qui travaillent en première ligne au contact du virus. Il permet d’effectuer certains tests en seulement quelques minutes au lieu de quelques heures habituellement.
Le personnel utilise le laboratoire pour collecter et analyser des échantillons nasopharyngés afin d’identifier les personnes infectées par le coronavirus, ainsi que pour effectuer le test sérologique qui permet de savoir si une personne qui a été infectée a développé une réponse immunitaire au virus.
Collecte d’un échantillon nasopharyngé sur un travailleur de première ligne dans le Piémont
Les personnes dont le test sérologique est négatif, et celles dont le test sérologique positif est suivi d’un prélèvement négatif peuvent ainsi retourner au travail rapidement afin de soutenir la reprise économique.
Jean-Luc Gala, responsable de la plateforme de technologies moléculaires appliquées de l’Université de Louvain (UCLouvain), a développé le laboratoire et l’exploite au Piémont. Il explique : « Nous pouvons aussi faire des tests moléculaires dans ce laboratoire, pour voir si le virus est présent chez les patients, et analyser également leur immunité. Nous pouvons fournir très rapidement ce type de réponse. »
Transfert des échantillons pour le dépistage du COVID-19
Le service B-LiFE (acronyme de « Biological Light Fieldable laboratory for Emergencies ») comprend un laboratoire et un poste de commande installés dans des tentes, des équipements spécialisés pour analyser rapidement les échantillons, un système d’information et de gestion de laboratoire pour collecter et enregistrer tous les résultats, et des antennes satellites dédiées permettant des communications fiables et sécurisées.
« Le système B-LiFE possède des capacités uniques grâce à son intégration de technologies issues du spatial », explique Roland Gueubel, directeur de B-LiFE à UCLouvain.
« Les communications par satellite sont cruciales pour l’autonomie du laboratoire, à la fois pour le soutien logistique et pour le transfert de données en temps réel aux autorités de santé. Les images issues de l’observation de la Terre sont une ressource clé pour la cartographie de la zone de crise, les outils de connaissance situationnelle, la géolocalisation des échantillons, et la cartographie de la progression de l’épidémie en temps réel. »
Le laboratoire mobile dans le Piémont
Arnaud Runge, ingénieur médical et responsable de la mission à l’ESA, déclare : « B-LiFE a prouvé qu’il peut apporter des solutions lors de situations de crises partout dans le monde. Tout pays pourrait être amené à utiliser B-LiFE ; en cas de crise à caractère biologique, l’Europe pourra répondre présente. »
B-LiFE est certifié par le Mécanisme Européen de Protection Civile, qui vise à permettre aux autorités nationales d’échanger des informations pour identifier les meilleures pratiques, et de travailler avec des effectifs interchangeables quand survient une catastrophe.
B-LiFE a été développé dans le cadre du programme de Solutions Spatiales de l’ESA, qui apporte financement et soutien afin d’aider au développement de nouveaux produits et services qui utilisent des technologies issues du spatial.
Source: European Space Agency.
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